Équipe de France masculine

Sako, seul rookie

Par Julien Guérineau|Il y a 1 jour
Sako 2
Ils étaient cinq à fêter leur première sélection en Équipe de France en novembre dernier. Trois mois plus tard, Neal Sako (2,11 m, 26 ans) est l’unique débutant au sein d’un groupe plus expérimenté.

Il sera donc la nouveauté de la première fenêtre FIBA 2025. Sans constituer une véritable surprise tant l’abattage de Neal Sako avec l’ASVEL pour ses débuts en EuroLeague (8,5 pts, 6,1 rbds en 21 minutes) en faisait un candidat logique à une place en sélection. D’autant plus que le pivot rhodanien débarque dans un groupe où son profil est parfaitement connu du staff technique. Frédéric Fauthoux l’a lancé chez les professionnels à Levallois, Laurent Vila l’a fait éclore dans l’élite à Cholet et Joseph Gomis l’accompagne au quotidien à l’ASVEL. Une familiarité qui assure une douce intégration alors que se profile un match sous haute pression à Zadar, face à la Croatie, vendredi soir. "Mais je ne suis pas inquiet pour lui par rapport à ce qu’il va vivre", désamorce son entraîneur. "Il m’étonne tout le temps. Par le passé je me disais tiens : sa limite sera là. Et en fait, plus il monte de niveau d’exigence, plus il performe. Maintenant la question c’est jusqu’où ira-t-il ?"

Une interrogation récurrente pour des très grands gabarits qui, comme Sako, sont venus tardivement au basket. Moustapha Fall ou Vincent Poirier, avant lui, ont connu des trajectoires pas si éloignées de la sienne pour devenir des éléments majeurs de l’Équipe de France et en EuroLeague. Celui qui n’a pris sa première licence qu’à 16 ans avec Le Chesnay Versailles, alors qu’il brillait sur les courts de tennis, suit leurs traces, à son rythme, après avoir tâté de la N1, Pro B et Betclic Élite. Sa découverte de la reine des compétitions européennes à la rentrée dernière a définitivement fait changer le jeune homme de dimension et confirmé un Stakhanovisme qui lui a permis de rattraper son retard initial. "Mon père me disait toujours de répéter mes exercices au tennis", sourit-il. "Et de ma propre initiative je tapais beaucoup d’heures contre le mur, je faisais des exercices d’appuis... Quand je suis venu au basket c’est venu naturellement." Une approche confirmée par Frédéric Fauthoux, séduit par l’état d’esprit de son intérieur. "Il croit énormément en lui et travaille constamment. Il s’est étoffé physiquement, commet de moins en moins d’erreurs dans la finition. Vu sa motivation et ce qu’il met en place pour réussir, ce n’est pas étonnant."

A la hauteur face aux armadas de géants des grosses cylindrées d’EuroLeague, Neal Sako va passer un nouveau test, cette fois au niveau international. Avec ambition mais sans se projeter. "C’est un moyen de rentrer dans le groupe. J’avais déjà eu la chance d’être partenaire d’entraînement l’an passé. Là le calendrier permet de jouer et il y a eu des blessés", précise-t-il. "Je dis toujours que ce n’est pas un objectif parce que je me concentre sur ma progression individuelle et les résultats de mon club. Mais c’est dans ma tête depuis que je suis passé à Châlons-Reims. Mais je sais qu’à l’intérieur il y a beaucoup de joueurs ! Et beaucoup de jeunes qui arrivent."

Avec la volonté "d’apporter de la mobilité, de la longueur défensivement, rester dans le registre que j’ai à l’ASVEL, poser des écrans, rouler", Sako se prépare à croiser la route de Danko Brankovic (2,17 m) et Marin Maric (2,11 m), les tours jumelles d’une équipe jouera sa tête vendredi soir.