Interview - Basketball Magazine
Que représente cette récompense à vos yeux ?
Tout le travail accompli jusqu’ici et une reconnaissance de l’ensemble de mon parcours en LF2. C’est ma saison la plus aboutie, j’en suis très heureuse. Une MVP doit être impactante des deux côtés du terrain mais également en dehors. C’est bien d’avoir une belle ligne de statistiques mais elle doit influer sur les résultats de l’équipe. J’ai brillé cette saison dans un collectif très performant, c’est le plus valorisant.
Après votre trophée de meilleure jeune décroché en 2023, que peut vous apporter cette nouvelle distinction ?
Encore plus de confiance ! Il y a trois ans, je sortais d’une saison avec peu de minutes au compteur en LFB (0,8 point en 5 minutes en moyenne à Villeneuve d’Ascq), cette situation m’avait ouvert l’appétit. C’est le début d’une petite collection de trophées, j’espère simplement qu’elle ne s’arrêtera pas aux récompenses individuelles. J’apprécie d’être considérée comme la meilleure joueuse d’une ligue où il y a beaucoup d’excellentes basketteuses mais les titres collectifs demeurent les plus importants.
Plus de lancers tentés (4e en LF2), de tirs près du cercle, de rebonds captés… comment votre jeu a-t-il évolué cette saison ?
Après une première saison réussie, j’ai vraiment été placée au cœur du projet de jeu. Je savais que mes responsabilités seraient plus importantes, j’ai su les assumer. Techniquement, ça m’a permis de développer d’autres qualités. J’ai été plus agressive, j’ai beaucoup attaqué le cercle.
Vous demeurez une jeune joueuse, comment votre approche du professionnalisme a-t-elle changé ces dernières années ?
En sortant du cocon de l’INSEP, on ne sait logiquement pas grand-chose des exigences du monde professionnel. Mon choix de jouer pour plusieurs clubs a forgé ma capacité d’adaptation. Auprès des vétérans, j’ai découvert l’importance de la préparation mentale, de la récupération, de la nutrition, etc. Ces dernières années, j’ai appris à mieux me connaître en tant que joueuse mais aussi en tant que personne.
Vous confessez une personnalité timide, est-ce aussi vrai sur un terrain ou dans un vestiaire ?
Pas du tout, j’ai deux personnalités : une dans la vie de tous les jours et l’autre dans mon rôle de basketteuse. Même si je ne suis peut-être pas la joueuse la plus vocale, j’extériorise plus mes émotions sur un terrain où je suis animée par cette envie de gagner. Ceci étant, je constate que je suis de moins en moins timide en dehors des parquets. Cette confiance en moi, je la dois clairement au basket.
Au regard de vos performances, on imagine que vous espérez retrouver les rangs de La Boulangère Wonderligue prochainement…
Je n’étais pas prête quand j’ai rejoint Villeneuve d’Ascq en 2021, je pense l’être davantage aujourd’hui. J’ai une revanche à prendre, je veux saisir l’opportunité si elle se présente. Je dois prouver que j’ai ma place au niveau supérieur. Dans deux ou trois saisons, j’aimerais aussi obtenir un vrai rôle au sein d’une équipe engagée en Euroleague.