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"La grande satisfaction, c'est notre régularité."

Par Antoine Lessard|3 janv. 2025
Itw Bball Magazine Quimper
© Julien Marino Photographe
Le club de Quimper vise la montée directe et s’en est donné les moyens. L’équipe entraînée par Thibault Wolicki est solide leader à la trêve (15-2). Cependant, il reste à concrétiser ce beau parcours en 2025 afin d’inaugurer la future salle en Pro B.

Vous êtes arrivé à Quimper à l’été 2023 juste après la descente de Pro B. Dans quel état était le club à ton arrivée ?

Je m’attendais à un club pas très joyeux parce que ce n’est jamais simple de connaître une descente mais finalement je n’ai pas du tout ressenti cela. Au contraire, ils étaient tous au fait qu’un échec sportif peut arriver. Ils ont pris cela de la meilleure des manières en ne baissant pas les bras. Il y avait le projet de salle. J’ai vu de mes yeux tout ce qu’on m’avait promis, un club très structuré avec une ambition forte.

C’est ce qui vous a attiré, après avoir mené Loon-Plage au titre de Nationale 1 ?

Clairement. J’étais dans un confort à Loon-Plage, pas loin de ma région natale. J’avais encore deux ans de contrat. Le projet et les ambitions du club de Quimper m’ont intéressé. Le club a clairement annoncé l’ambition de remonter le plus rapidement possible, cette année encore plus. Le club se structure de plus en plus. La ville et les collectivités sont derrière nous.

Votre première saison a été une belle réussite sportive. Une belle réussite humaine aussi ?

À talent égal, plus on de qualités humaines, plus on va loin, surtout dans un championnat aussi long. On est reparti de zéro. Il a fallu mettre en place un nouveau mode de fonctionnement et changer certaines habitudes. Même si on n’est pas monté, on est l’équipe qui a perdu le moins de match avec Hyères-Toulon. Évidemment, notre échec au premier tour des playoffs a été l’ombre de notre saison mais en tous cas, la saison a été très riche.

Comment avez-vous analysé votre échec au premier tour des playoffs face à Rueil ?

Pour être transparent, j’ai eu l’équipe au mois de juin l’année dernière. J’ai fait une équipe assez rapidement avec les joueurs restants sur le marché. On avait de bons basketteurs, avec beaucoup de qualité humaine, de qualités défensives, mais il manquait plusieurs shooteurs. Sur certains postes, on était vraiment en difficulté. En playoffs, Benoît Injai n’est pas là sur les deux matchs qu’on perd chez nous, or c’était notre seul shooteur réputé. On a été clairement en échec à trois-points sur le dernier match.

À l’intersaison, le président a annoncé rebâtir une équipe pour monter. Quels ingrédients supplémentaires avez-vous apporté ?

Cette division est un marathon. Il y a tellement de matchs, de kilomètres et de fatigue qu’il y a forcément des blessés. Quimper, c’est loin de tout. J’ai dit clairement que si on jouait la montée, il fallait faire une équipe à 10 dont un jeune (Sylvere Mambangui) et qu’au premier pépin physique, il fallait prendre un pigiste tout de suite. Le président m’a dit oui. Une semaine avant la reprise de championnat, je blesse deux joueurs dont Nadyr Labouize (out 3 mois). Trois jours plus tard, on avait déjà un pigiste (Fred Loubaki). C’est vraiment cela qui a fait la différence avec la saison dernière. Ensuite, on ne va pas se mentir, le nerf de la guerre reste le budget. Compte-tenu de nos ambitions, il fallait avoir une masse salariale un peu plus élevée, ce qui est le cas cette saison.

Votre effectif est aguerri, 29 ans de moyenne d’âge. L’expérience est importante quand on a une cible dans le dos chaque week-end ?

Je voulais de l’expérience, c’est sûr. Des joueurs qui ont joué au moins dans la division ou en Pro B. Cela offre des garanties. Je savais que Jamar Abrams était une valeur sûre. J’avais déjà eu Hugo Dumortier pendant quatre ans à Boulogne-sur-Mer donc je savais qu’il allait coller à mes attentes et qu’il pourrait jouer sur plusieurs postes comme plusieurs joueurs de l’équipe. Contrairement à l’année dernière, beaucoup de joueurs ont déjà vécu des montées, ont déjà vécu des pressions de classement. Quand les matchs sont serrés, c’est plus facile d’avoir des joueurs d’expérience que des jeunes fougueux.

Votre bilan est de 16-2. Vous avez une large avance sur vos poursuivants. Que retenez-vous de cet excellent début de championnat ?

Déjà, la formule actuelle n’est pas lisible du tout donc notre classement ne veut pas dire grand-chose. L’année dernière, on avait trois victoires d’avance à la fin de la première phase et on a fini 7e en regroupant les phases. La grande satisfaction, c’est surtout notre régularité dans nos efforts et dans notre rigueur. C’est facile de s’endormir quand on a trois victoires d’affilée.

Votre collectif brille comme en témoigne le partage des temps de jeu et votre moyenne aux passes décisives…

J’aime beaucoup l’attaque mais je n’arrive pas à mettre les joueurs en jeu s’ils ne défendent pas (rire). Or, tu ne peux pas défendre 30 ou 32 minutes comme un dingue et être frais en attaque pour marquer des points. C’est le discours que j’ai tenu. Mes neuf joueurs majeurs peuvent tous être titulaires dans n’importe quelle équipe. Ils peuvent tous marquer 20 points, mais il n’y a qu’un ballon. À un moment, il faut être capable de jouer pour les autres. Le côté altruiste est super important.

Au niveau extra-sportif, il y aura bientôt la nouvelle salle. Le projet du club est-il de s’installer durablement en Pro B ?

Déjà, ce serait le contexte parfait d’inaugurer la salle en Pro B en septembre ou octobre 2025. On aura 3 600 places dans ce nouvel outil par rapport aux 2 100 places actuelles dans notre salle Michel Gloaguen. Forcément, on imagine que le budget va monter. Le club a gardé sa structure de Pro B de l’époque voire l’a amélioré. Il y a le nombre de salariés qu’il faut, un directeur général, un staff médical, des kinés, ostéo… Il y a tout ce qu’il faut pour être opérationnel dès la rentrée prochaine. Le club est ambitieux. On ne sait pas encore jusqu’à quelles limites. Je pense qu’on aimerait rapidement être un club de Pro B playoffables et plus si affinités dans les années à venir.

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