Coupe de France

Les Sharks dans le grand bain

Par Sylvain Bourdois Chupin|Il y a 1 jour
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À quelques jours de la finale de la Coupe de France à l’Accor Arena, Benjamin Paviani, coach U18 des Sharks d’Antibes, revient sur le parcours impressionnant de son équipe, l’importance du collectif, et la manière dont il prépare ses joueurs à vivre ce moment fort sans perdre de vue l’objectif du championnat.

Après s’être frayé un chemin jusqu’à l’Accor Arena en dominant tous ses adversaires, le coach des Sharks d’Antibes, Benjamin Paviani, reste mesuré quant aux performances de son équipe à l’approche du match le plus important de l’année.

Vous êtes l’équipe finaliste qui a remporté ses matches avec les plus gros écarts (35,60 points en moyenne). Comment expliquez-vous cette domination ?
Nous ne l’avons pas vécue comme une domination. Lors des deux premiers matchs du tour national, on a affronté Monaco et le SMUC. Monaco était diminué, et le SMUC est une équipe qui nous a vraiment gênés en première mi-temps. On a su hausser notre niveau en seconde période.
Contre l’ASVEL, c’était un peu particulier : c’est eux qui nous avaient éliminés en demi-finale l’an dernier. Il y avait comme un parfum de revanche, et les gars étaient très motivés. Ils ont réalisé un match énorme.
La demi-finale face à Dijon a été accrochée. L’écart final (+13) est en réalité le plus gros du match. Ce n’est donc pas une domination au sens strict : on a bien joué nos matchs, mais on ne les a jamais totalement maîtrisés de bout en bout, à part peut-être contre l’ASVEL.

 

Vous avez une très forte individualité dans votre équipe, Gabriel Veras. Mais quelle est la vraie force de votre collectif ?
Le collectif, clairement. Gabriel Veras est capable de réaliser des performances de très haut niveau, mais parfois ses stats au scoring sont plus modestes. Par exemple, en quart de finale, il ne marque “que” 13 points, mais il délivre 10 ou 12 passes décisives.
L’équipe est capable de prendre le relais, il n’est pas le seul à porter le groupe. On peut compter sur les autres cadres, notamment les troisièmes années qui terminent leur cursus et qui ont l’expérience pour assumer leurs responsabilités.
En quart de finale, ça a été Kaïs Bodjrenou et Jaime Diaz qui ont pris le relais. Tanguy Peyre est capable d’être régulier au scoring. D’autres, comme Lindsey Vebobe, ont un vrai impact défensif.
Et même en sortie de banc, les plus jeunes savent se montrer.
La vision qu’on a, c’est vraiment celle d’un groupe qui joue ensemble. Au-delà du leader naturel qu’est Gabriel Veras, la vraie force de cette équipe, c’est le collectif.

 

Y a-t-il une culture particulière autour de la Coupe de France pour le club d’Antibes, qui s’apprête à disputer sa cinquième finale après celles de 1989, 1996, 2014 et 2016 ?

C’est sûr, c’est un rêve. Comme le club a déjà connu ça par le passé, forcément, on en parle aux jeunes, et eux aussi ont envie d’y goûter. Il y a une sorte de tradition, un héritage autour de cette compétition.
Notre phase qualificative est sans doute un peu plus abordable que dans d’autres régions. En seizièmes et en huitièmes, si on est au niveau, on parvient souvent à passer. Le vrai tournant, c’est le plateau des quarts et demi-finales : c’est là qu’il faut être solide.
Cela dit, on a mis neuf ans pour revenir en finale, donc rien n’est facile. La défaite en demi-finale l’an dernier a laissé des traces, ça a vraiment été un coup dur pour le groupe. Mais justement, cette expérience nous a permis d’aborder ce tour-là différemment cette année, avec plus de maturité.
La Coupe n’est pas forcément notre objectif numéro un en début de saison, mais comme elle se joue sur des matchs à élimination directe, on sait que c’est une opportunité réelle si on arrive à bien gérer les rendez-vous. Et puis, jouer à l’Accor Arena, ça fait rêver tous les jeunes. C’est un objectif personnel pour beaucoup d’entre eux.

 

Comment préparez-vous vos joueurs à évoluer dans une salle comme l’Accor Arena ?
On va essayer de faire les choses le plus normalement possible. Il nous reste deux matchs de championnat avant la finale de la Coupe de France, donc l’idée, c’est de rester concentrés sur ce qu’on a à faire à court terme. On veut éviter que les jeunes se projettent trop vite, et on garde aussi en tête notre autre objectif de la saison : le championnat.
De notre côté, les coaches, on commence à travailler sur l’adversaire, à analyser un peu leur jeu. On sait qu’on va affronter une très bonne équipe, donc il faut être prêts.
Le club, en lien avec la Fédération, met tout en œuvre pour que l’organisation du déplacement soit la plus fluide possible, pour qu’on soit dans les meilleures conditions.
Après, se préparer à jouer dans une salle aussi grande, avec un tel enjeu, il n’y a pas de recette miracle. On va faire de notre mieux pour que les joueurs abordent ce match comme un match “normal” — si tant est que ce soit possible.
L’idée, c’est vraiment de changer le moins de choses possible, de rester dans la routine qui fonctionne pour nous.

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