Les Bleus ont rendez-vous lundi midi à Paris pour reprendre leur préparation pour les qualifications à la Coupe du Monde puis l’EuroBasket. Ils seront 12 pour l’occasion, même si le staff technique tricolore est en attente d’éventuelles bonnes nouvelles concernant deux joueurs blessés en début de stage, Andrew Albicy et Moustapha Fall. "Même s’il n’y a pas d’Equipe de France il y a un club derrière qui les attend", a précisé Vincent Collet. "Leur rééducation avance. Mais il n’y a pas de feu vert médical et cela ne dépend pas que de nous."

Les Bleus ne sont pas dans l’urgence puisque la liste des 12 pour le match face à la République Tchèque doit être donnée mardi et peut être ensuite modifiée jusqu’à vendredi pour la rencontre en Bosnie. Il restera ensuite 4 jours pour déterminer les 12 joueurs retenus pour l’EuroBasket. "On a un peu de temps mais je ne vois pas un joueur arriver la veille. D’autant qu’il faut le tester grandeur nature et que les joueurs concernés par ces changements ne déméritent pas", a précisé Vincent Collet. Le staff médical est ainsi en contact avec ses homologues de Gran Canaria et d’Olympiakos, en attendant une éventuelle évolution favorable.

Pour l’heure, les Tricolores ne sont plus que 12 puisque William Howard a quitté le groupe, sous les applaudissements de ses coéquipiers. Vincent Collet a salué, dans les vestiaires, l’investissement du nouvel ailier de la Joventut Badalona, qui faisait son retour en sélection plus de trois ans après sa dernière apparition.

Dans une Sud de France Arena plus calme que mardi soir, l’Equipe de France, à l’image de ses fans, a abordé la rencontre avec une intensité sans commune mesure avec celle affichée contre l’Italie. Et si la Belgique a souffert depuis le début de sa préparation, elle n’en compte pas moins des joueurs de qualité, certains bien connus du championnat de France. Elle a ainsi profité de la légèreté tricolore, notamment dans le repli pour débuter par un 7/10 aux tirs pas vraiment du goût de Vincent Collet, contraint d’arrêter l’hémorragie après sept minutes (11-19). Rentrant rapidement dans ses rotations sur les lignes arrières du fait des fautes du duo Luwawu-Heurtel, l’entraîneur des Bleus trouvait en Elie Okobo et Théo Malédon deux éléments qui haussaient le niveau de pression défensive.

Après avoir compté jusqu’à 11 points de retard, la France changeait soudainement de braquet pour signer un 11-0 grâce à ses remplaçants. Pendant cinq minutes, la Belgique restait muette. Mais si elle voyait son adversaire revenir à hauteur (24-24, 13’), elle ne paniquait pas face à ce changement radical d’opposition. La nouvelle recrue de l’ASVEL, Retin Obasohan, multipliait les raids dans la raquette, mettant au supplice tous ses chiens de garde. Sa sortie, alors que son compteur personnel avait atteint les 14 unités, et que son équipe était encore à égalité, débouchait sur un douloureux 9-0 initié par Thomas Heurtel et Rudy Gobert, qui à la pause, n’avait toujours pas raté un shoot (7/7) ni un lancer-franc (4/4) depuis le début de son séjour montpelliérain.

Sa belle série s’arrêtait sur la première possession de la deuxième mi-temps mais les Bleus eux, poursuivaient leur blitz, portés par une remarquable circulation de balle et par une réussite de loin qui les avait fuis en début de match. Heurtel faisait office de maître artificier, profitant du choix étonnant des Belges de passer sous les écrans et Terry Tarpey confortait son statut de candidat plus que sérieux à une place dans les 12 pour l’EuroBasket.

La Belgique ne pouvait définitivement plus suivre le rythme avec un Obasohan rayé de la carte. Ce n'est qu'à la faveur d'un léger relâchement français en fin de troisième quart-temps qu'elle parviendra un instant à limiter les dégâts. Une simple parenthèse, le temps que Vincent Poirier ne reprenne son entreprise de destruction dans la raquette (77-54). Les Bleus pouvaient paisiblement se diriger vers la victoire et une pause de trois jours. Ils se retrouveront lundi midi à Paris, cette fois pour préparer un match à enjeu contre la République Tchèque dans le cadre des qualifications à la Coupe du Monde 2023.

Les scoreurs, ça score. Et Elie Okobo n’a aucune difficulté à mettre la balle dans le cercle. Après ses 11 points à 4/6 en 20 minutes vendredi soir à Bologne, il s’est fendu de 18 points à 6/7 en 19 minutes à Montpellier. Une performance saluée par son entraîneur qui ne voulait cependant pas s’arrêter à la seule colonne des points. "Elie Okobo continue de jouer juste", souligne Vincent Collet. "Il a eu une grosse réussite à trois-points mais ce qui m’intéresse, ce sont ses choix. Du fait des absences nous avons un déficit dans la création et d’autres doivent prendre le relai."

Le champion de France et MVP des finales LNB avec l’ASVEL ne dit pas autre chose, désireux de "jouer propre, jouer simple, jouer en équipe, faire bouger la balle et mettre les shoots ouverts." Contre l’Italie, l’objectif aura été parfaitement atteint, avec en prime un engagement défensif de tous les instants. "Je laisse le jeu venir à moi et j’essaye d’être agressif défensivement. Cela me donne de la confiance, cela met le groupe en rythme et derrière on peut pousser la balle, obtenir des paniers faciles en contre-attaque. Tout commence défensivement : rendre la vie difficile aux extérieurs pendant 40 minutes."

Avec seulement 13 sélections au compteur, Okobo est encore un novice en équipe nationale et n’a disputé aucune compétition majeure avec les Bleus qu’il a découvert, à 20 ans seulement, lors d’une saison 2017/18 qui l’avait révélé au basket français. L’arrière de l’Elan Béarnais avait notamment ébloui le microcosme lors d’une rencontre d’anthologie en playoffs, ponctuée de 44 points. Une poussée de fièvre étourdissante suivi d’une sélection au deuxième tour de la draft (31^e choix) et de la signature d’un contrat de quatre ans, dont deux garantis, avec les Phoenix Suns. En NBA, Okobo ne s’était pas tout à fait imposé (108 matches joué, 4,8 pts de moyenne) et a finalement été coupé en novembre 2020. De retour en Europe à l’été 2021 après un exercice passé entre l’infirmerie et la G-League, le gaucher a démontré qu’il n’avait rien perdu de son talent. A la rentrée, il évoluera à Monaco avec des objectifs élevés en Euroleague.

Mais en attendant de rejoindre le Rocher, il compte faire profiter les Bleus de sa confiance retrouvée : "J’ai pris en maturité et en expérience sur les terrains de basket au plus haut niveau. J’arrive à alterner le jeu pour moi et pour les autres. Je fais les efforts défensifs recommandés pour un championnat d’Europe. J’ai des joueurs d’expérience autour de moi et j’apprends tous les jours. J’essaye juste d’apporter un peu de ma patte gauche."

Vincent Collet n’a pas fait dans la dentelle à l’heure de commenter la production offensive de ses troupes lors du premier quart-temps de la rencontre face à l’Italie vendredi dernier : "une bouille, sauf sur la première possession." Un jugement sans appel pour un match que les Bleus ont malgré tout arraché en prolongation. Gagner face à une équipe "du top 8 européen" avec un Evan Fournier à 3 points, 18 rebonds offensifs concédés, 13 lancers-francs abandonnés en route et 22 balles perdues constitue un signal plutôt positif pour un groupe encore en construction. "Les balles perdues c’était l’objet d’une de nos séances", précise l’entraîneur de l’Equipe de France. "On va essayer de vite s’améliorer. L’intérêt du match de vendredi c’est que c’était un vrai match. On a beaucoup progressé au niveau défensif par rapport aux Pays-Bas, à l’exception du contrôle du rebond."

De l’autre côté du terrain, en revanche, le staff attend plus de "spontanéité" et "d’enchaînements" afin de mieux faire bouger la balle, regrettant "la lenteur des prises de décision." Alors qu’il ne reste que deux matchs, à Montpellier, avant de débuter la fenêtre de qualification à la Coupe du Monde 2023, mercredi 24 août, Vincent Collet insiste néanmoins sur le fait de ne pas se tromper d’objectif : "La compétition que l’on prépare c’est bien l’EuroBasket. J’estime que nous n’en sommes qu’à la moitié de la préparation."

S’offrir un deuxième round contre l’Italie est la garantie d’une opposition de grande qualité face à une équipe qui vit et meurt par ses tirs à trois-points (41 tentatives vendredi !) et oblige à une concentration maximale et des efforts constants défensivement. Les Italiens ont eu droit à deux jours de repos après leur soirée bolognaise et sont arrivés lundi à Montpellier, avec 14 joueurs.

Paris, Bologne, Montpellier, Sarajevo, Cologne, Berlin : les destinations de l’Équipe de France pour sa campagne 2022. Avec chaque voyage, c’est toute une logistique qui se met en branle pour assurer le déplacement de la délégation et du matériel indispensable au bon fonctionnement des Bleus. "C’est comme une famille... Une grande famille de 30 personnes", sourit Yann Barbitch, le General Manager Adjoint.

Après le tirage au sort qui a envoyé les Tricolores dans le groupe à Cologne face à la Slovénie, l’Allemagne, la Lituanie, la Bosnie et la Hongrie, l’encadrement de l’équipe nationale a bâti un programme pour arriver fin prêt le 1er septembre prochain : "On part des dates de l’EuroBasket pour construire, avec les coaches, Boris Diaw et Jacques Commères, une préparation avec un certain nombre de matches amicaux et d’entraînements", précise Yann Barbitch. "Goran Radonjic et son réseau nous permettent de trouver les adversaires. Ce programme calé, il faut alors se lancer avec le pôle haut niveau dans la recherche de lieux, de vols, d’hôtels."

L’épisode 5 de Quotidien vous emmène en voyage avec les Bleus. 

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Au moment de pénétrer sur le parquet de l’Unipol Arena Les Bleus n’avaient qu’un entraînement de deux heures dans les jambes depuis leur victoire dimanche dernier contre les Pays-Bas. Si les Néerlandais constituaient un adversaire peu référencé sur la scène continentale et que la France n’avait plus affronté depuis 1989, l’Italie, en revanche, est notre plus vieil ennemi, les deux voisins ayant disputé le premier match de leur histoire en 1926, à Milan. Près de 100 ans et 100 matchs plus tard, la rivalité est toujours d’actualité même si elle n’a pas la dimension d’un France-Espagne.

Vendredi soir, à Bologne, les Tricolores, désormais réduits à 13 après le forfait de Frank Ntilikina, ont souffert pour mettre en place leur jeu d’attaque et ont rapidement été mis en difficulté par une Squadra Azzurra agressive à défaut d’adroite. Pas assez de spacing et de circulation de balle, une difficulté à contrôler le rebond et le festival du futur Jazz, Simone Fontecchio constituaient un cocktail indigeste pour l’Equipe de France. A deux reprises l’écart atteignait ou flirtait avec les 10 points (9-19, 15-24) pour les débuts de coach de Gianmarco Pozzecco, qui avait décidé de laisser sa star Danilo Gallinari sur le banc au coup d’envoi.

Mais l’entrée d’Isaïa Cordinier et plusieurs séquences défensives de haute volée au cœur du deuxième quart-temps remettaient les Bleus sur les rails. Plusieurs stops marquaient le retour du jeu rapide et des tirs ouverts. Elie Okobo les exploitait à la perfection, bientôt suivi par Timothé Luwawu-Cabarrot. La présence des tours jumelles Gobert-Poirier fluidifiait le jeu et débouchait sur un 18-6 autoritaire. Elle ne résolvait pas, en revanche, la problématique du rebond. Les 9 prises offensives offraient trop de deuxièmes chances aux Italiens qui pouvaient dès lors poursuivre leur bombardement lointain (25 tirs à trois-points tentés à la pause) et rester au contact (36-36).

Les débats s’équilibraient dès lors dans une véritable opposition de style, les hommes de Vincent Collet parvenant à profiter de leur avantage intérieur tandis que Fontecchio continuait d’alimenter la marque. En dépit d'un arbitrage maison, la France gardait ses nerfs et ne relâchait pas ses efforts, s'appuyant sur un second cinq particulièrement performant, à l'image d'un Vincent Poirier monumental dans la raquette. Sa défense étouffante ne laissait plus aucune solution à une Italie dans les cordes (60-53, 34') et qui voyait avec soulagement Gallinari sortir de sa torpeur à l'approche du money-time.

Le nouveau joueur des Celtics prenait soudainement les choses en main, enchaînant 8 points en trois minutes alors qu'il était resté muet jusqu'alors. La tension montait d'un cran et Gallinari, encore lui, faisait se lever le public bolognais sur un tir primé à  23 secondes du buzzer pour égaliser (69-69). Les Tricolores ne parvenaient sur la dernière possession qu'à trouver un tir difficile et contesté de Timothé Luwawu-Cabarrot envoyant le match en prolongation.

Cinq minutes supplémentaires que les vice-champions olympiques débutaient idéalement en amenant la balle près du cercle sur Yabusele puis Gobert. Les deux intérieurs punissaient leurs vis-à-vis mais, encore une fois, des rebonds offensifs échappés et quelques lancers-francs abandonnés en cours de route maintenaient l'Italie en vie (78-77). Niccolo Manion puis Marco Spissu manquaient même deux occasions en or de rafler la mise et malgré sa fébrilité sur la ligne de réparation, la France s'offrait un succès sur le fil.

Partie à 14h de l’aéroport du Bourget après trois jours de break, l’Equipe de France était déjà à pied d’œuvre à 18h sur le parquet de l’Unipol Arena, une salle utilisée non pas par une des deux équipes de Bologne, la Virtus et la Fortitudo, mais par les voisins de Reggio Emilia. C’est dire à quel point la ville surnommée Basket City est folle de la balle orange, elle qui retrouvera la saison prochaine l’Euroleague.

Mais de l’histoire bolognaise, les Tricolores n’en ont cure. Ils rentrent dans la deuxième phase de leur préparation avec une double confrontation face à l’Italie, vendredi puis mardi à Montpellier, qui doit leur permettre de monter en puissance après leur galop d’essai contre les Pays-Bas. Une Squadra Azzurra qui avait réalisé l’exploit de l’été 2021 en éliminant la Serbie, à Belgrade, lors du Tournoi de Qualification Olympique, puis en atteignant les quarts de finale à Tokyo. L’Equipe de France avait stoppé leur course folle au terme d’une rencontre décidée dans les dernières minutes. La star Danilo Gallinari (21 pts) et le nouveau joueur du Jazz, Simone Fontecchio (23 pts), artificiers en chef aux Jeux, seront toujours présents au sein d’un groupe quasi inchangé, à l’exception des renforts de l’ancien NBAer Luigi Datome et d’un des meilleurs scoreurs du championnat, Amedeo Della Valle.

L’Italie a donc une puissance de feu certaine qui va mettre à l’épreuve un aspect du jeu tricolore que Vincent Collet veut voir évoluer. "On serait bien inspirés de progresser dans ce domaine. L’opposition c’est ce qui te permet d’élever ton niveau. On a toujours la volonté en préparation de jouer contre de fortes équipes. Nous avons eu des oppositions contre l’Espagne par le passé, la Serbie. L’Italie est une équipe de très bon calibre et a la particularité de nous poser des problèmes puisqu’elle oblige nos joueurs de grande taille à défendre quasiment comme des 4." Gallinari est en effet le joueur le plus grand de la Squadra, tout en étant un redoutable shooteur au sein d’un ensemble plus limité dans le jeu intérieur.

Gianmarco Pozzecco, ancien meneur vedette de Varese, désormais à la tête de l’équipe nationale, a présenté la France comme "une des trois meilleures équipes du Monde" et prévenu que son équipe n’était "peut-être pas encore au niveau de celle de coach Collet." Une évaluation qui n’est sans doute pas celle de son homologue. Mais les deux hommes en sauront plus sur les possibilités de leur collectif après le face-à-face de vendredi à 20h30.

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Derrière Walter Tavares, élu dans le cinq idéal de l’Euroleague et MVP des dernières finales du championnat d’Espagne, Vincent Poirier sait pertinemment qu’il ne doit pas gâcher les minutes offertes par son coach Pablo Laso. Dimanche soir, à Rouen, le pivot du Real Madrid devait cette fois faire souffler Rudy Gobert, triple meilleur défenseur NBA. Avec 11 points, 8 rebonds et 18 d’évaluation en 16 minutes, la mission a été parfaitement accomplie.

Cette capacité à se montrer rentable sur de courtes séquences est incontestablement le point fort d’un joueur qui a parfaitement relancé sa carrière après un passage compliqué en NBA avec les Celtics puis les Sixers. Avec un géant d’Europe, Poirier brille et fait désormais figure d’incontournable chez les Bleus. Dans un registre qui évolue en fonction des circonstances. "Pendant la fenêtre de juillet, j’étais titulaire, j’avais plus de ballons. Là je suis dans un rôle de ramasseurs de rebonds, de poseurs d’écrans. C’est tout autre chose. Mais je suis bien dans les deux rôles", sourit-il. Aux Jeux Olympiques l’an passé comme à l’EuroBasket dans quelques semaines, c’est dans un registre proche de celui du Real qu’il va s’exprimer. "Cela a toujours été mon jeu de jouer dans les espaces et dans la création des autres joueurs", précise celui qui est parfois aligné au côté de Gobert. "Ce n’est pas vraiment en poste 4. C’est plutôt deux points de fixation intérieur quand on est ensemble. On le travaille à l’entraînement pour avoir cette option. Cela me permet de jouer dans le périmètre, avec mon petit shoot. C’est une autre version de mon jeu."

Dès le premier match de préparation, l’Equipe de France a su exploiter son avantage intérieur et continuera de chercher ses grands à Bologne puis Montpellier. "C’est un de nos points forts parmi les multiples points forts qu’on possède", analyse Poirier. "La fixation intérieure, les rebonds. On essaye de jouer sur nos forces malgré l’absence de Moustapha Fall. A nous de donner un peu plus pour dominer, défensivement et offensivement." Mouhammadou Jaiteh, MVP d’EuroCup, sans doute appelé à prendre plus d’importance compte tenu de la situation, les Bleus possèdent une large gamme d’options au pivot. Un luxe pour Vincent Collet et une situation qui pousse tous les postes 5 du groupe à hausser leur niveau de jeu lorsqu’on fait appel à eux. "Si tu n’es pas bon tu sais que tu vas être remplacé", prévient Poirier. "C’est aussi ça la pression que les autres mettent sur ta performance. Et c’est une pression positive pour être bon sur ton temps de jeu."

L’Equipe de France n’a plus affronté les Pays-Bas depuis 33 ans. Une éternité. Le pourcentage de victoires des Bleus (75%) n’a donc guère de valeur après une telle parenthèse. La 47^e place mondiale des Néerlandais, et leur absence de la deuxième phase de qualifications à la Coupe du Monde, sont en revanche plus révélatrices de l’écart entre les deux nations. Le staff a donc choisi un premier galop d’essai contre une équipe loin des meilleures mais en progression et qui fera son retour parmi l’élite lors du prochain EuroBasket. Jeudi soir, les hommes de l’Italien Maurizio Buscaglia ont tenu la dragée haute à une Slovénie certes privée du trio Doncic-Dragic-Tobey, grâce au meneur Worthy De Jong, auteur de 26 points. A 34 ans, ce monument du basket local, MVP des finales de BNXT League (qui réunit belges et néerlandais) n’a quitté son pays qu’à une occasion, effectuant une saison en Pro B avec Boulogne sur Mer. Parmi ses coéquipiers, 8 évoluent en revanche à l’étranger, entre la NCAA, l’Espagne, la Belgique, l’Allemagne, le Portugal ou la Pologne. Yannick Franke, l’arrière de Sopot, est, avec De Jong, la principale menace offensive du groupe.

Mais plutôt que de se concentrer sur son adversaire, l’Equipe de France voudra avant tout évaluer les résultats d’une semaine d’entraînement à Nanterre. Sans Andrew Albicy et Moustapha Fall, elle a été contrainte d’effectuer quelques ajustements. "Les blessures arrivent chaque année, il faut simplement s’adapter", a simplement remarqué Rudy Gobert, heureux de retrouver les fans tricolores et content de pouvoir changer de vis-à-vis. "Notre opposition c’est nous-mêmes. On doit monter en puissance, en rythme, aiguiser nos armes. On sort d’une très bonne semaine d’entraînement, avec une grosse intensité." Une remarque qui accompagne celle de son entraîneur, Vincent Collet, qui a continué à pousser ses troupes à 24h du rendez-vous rouennais, sans se focaliser sur ce que proposera son adversaire du soir. "En général, la veille d’un match, on ralentit. On ne l’a pas fait aujourd’hui. L’approche changera la semaine prochaine", a-t-il précisé. "Lors de notre premier match, traditionnellement on fait très peu de scouting."

L’engagement et la volonté de jouer ensemble ont été évidentes pendant une semaine. Les Bleus chercheront à les afficher pour le premier match officiel de l’été avec les 14 joueurs du groupe alignés sur la feuille de match.

France - Pays-Bas, le livestat ici

"Quand tu es coach, du temps tu trouves toujours qu’on en manque." Vincent Collet est désormais un habitué des préparations pour les compétitions internationales. Pour la 14e année consécutive il dirige l’Équipe de France et la guide pour la sixième fois à un EuroBasket. L’entraîneur le plus victorieux de l’histoire des Bleus a remporté toutes les couleurs de médailles dans la compétition continentale (argent en 2011, or en 2013, bronze en 2015) mais reste sur une sortie de piste prématurée (huitièmes de finale) lors de la dernière édition, en 2017. La première campagne sans Tony Parker avait été décevante et si trois joueurs seulement figurent toujours dans l’équipe (Fournier-Heurtel-Poirier), le staff technique compte bien se reposer sur les leçons du passé : "Il ne faut pas oublier. On doit s’en servir pour éviter des erreurs commises à l’époque", insiste Vincent Collet. "Les messages n’étaient pas passés… Cette année avec les absences de Nicolas Batum et Nando De Colo, il faut réécrire une histoire et aller vite. Nous n’avions pas su le faire en 2017."

Sans deux joueurs de son cinq majeur et avec le forfait problématique de Moustapha Fall, les vice-champions olympiques doivent se réinventer. les vice-champions olympiques doivent se réinventer. 10 entraînements à Nanterre ont permis de jeter les bases offensives et défensives du jeu version 2022 et les Pays-Bas constitueront le premier galop d’essai dimanche, à 17h, à Rouen. "On va essayer de faciliter le positionnement des nouveaux qui n’étaient pas aux Jeux Olympiques. À Tokyo la cohésion sans faille avait été très importante avec une connaissance de chacun de son rôle. Ces conditions sont indispensables pour espérer. Même avec des qualités on ne fera rien de façon dispersée. Ce n’est pas qu’un travail de staff mais également de joueur à joueur." La présence de sept "olympiques" garantit une certaine continuité et la qualité des renforts poussent bien évidemment la France à revendiquer une place sur le podium. Mais cinq ans après la dernière édition, le retour de l’EuroBasket a entraîné une mobilisation générale des superstars de la planète basket. La présence de trois des cinq meilleurs joueurs du Monde (Luka Doncic – Slovénie, Giannis Antetokounmpo – Grèce, Nikola Jokic – Serbie) est le signe que la bataille sera terrible. "Le fait de ne faire désormais qu’un seul EuroBasket par olympiade relève forcément le niveau", prévient Vincent Collet. "Tout le monde fourbit ses armes avec des équipes impressionnantes sur le papier. Quand bien même nous avons les objectifs les plus élevés qui soit, il ne faut pas y aller béatement. Les obstacles vont être rudes et ce dès le début."

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Le meneur de la sélection tricolore, Andrew Albicy (32 ans – 76 sélections), qui a ressenti, récemment, une gêne à la cuisse, avant le rassemblement des Bleus, a été examiné par le staff médical de l’Équipe de France lors des tests médicaux à l’INSEP. A l’issue de ces examens, il a été décidé, en accord avec le joueur et le club, de libérer le meneur.

Andrew Albicy suivra des soins appropriés. Le meneur pourra être revu ultérieurement et réintégré, si son état le lui permet. Vincent Collet n’a pas prévu de remplacer le meneur de jeu dans le groupe, pour le moment.

La préparation des Bleus a débuté à l’INSEP (Paris), par des tests médicaux, vendredi 29 juillet. Les joueurs de Vincent Collet ont entamé la pratique du basket ce dimanche 31 juillet, au Palais des Sports de Nanterre. Ils enchaîneront sur une préparation avec six rencontres** avant le début de l’EuroBasket le 1^er septembre en Allemagne.

Le groupe France de 15 joueurs : Préparation à l’EuroBasket 2022 – au 31/07/22

Entraîneur : Vincent Collet – Assistants : Pascal Donnadieu, Ruddy Nelhomme et Laurent Foirest

La Fédération Française de BasketBall a dévoilé les sites, qui accueilleront les trois rencontres qui se dérouleront en France lors de cette deuxième phase. L’Accor Aréna de Paris, le mercredi 24 août, sera l’écrin du premier match du groupe K avec France / République Tchèque. Le Palais des Sports de Pau, le lundi 14 novembre, recevra le 4^e match des Bleus dans cette poule, avec France / Bosnie Herzégovine et enfin l’Aréna Loire de Trélazé, le dimanche 26 février, clôturera cette seconde phase, avec le très attendu : France / Lituanie.

Dès aujourd’hui, la plateforme de billetterie de la FFBB permet aux fans d’acheter leurs billets ou bien d’être alerté lors de l’ouverture des billetteries des prochaines rencontres : https://billetterie.ffbb.com/

Qualifications à la Coupe du Monde 2023 - Seconde phase – Groupe K

*horaires à déterminer