Tu as eu un programme chargé avec la Coupe du Monde U23, les Challenger de Sansar (Mongolie) et Clermont-Ferrand ainsi que le Masters de Lausanne (Suisse). Comment s’est passé ton été ?
Le début d’été était un peu compliqué car mentalement je n’étais pas au top au sortir de ma saison mais le 3x3 a su me redonner le sourire. Je pense qu’on n’était pas réellement prêts sur le début d’été que ce soit sur les étapes qualificatives de la Nations League et le Challenger de Clermont-Ferrand. Nous avons dû intégrer deux joueurs plutôt novices en 3x3, même si ils se sont rapidement adapté car se sont de bons profils le niveau global a augmenté, il augmente chaque année. La finalité c’est qu’on n’a pas réussi à débloquer un ticket pour la Coupe du Monde U23 par nous-même, mais grâce aux excellents résultats des U21 – merci à eux - on a pu se rendre à la Coupe du Monde en Mongolie.
Vous avez été éliminés en quart de finale de la Coupe du Monde U23 par l’Allemagne, futur vainqueur de la compétition. Quel est ton sentiment sur votre parcours dans la compétition ?
Pour la Coupe du Monde a pu bénéficier d’une préparation plus longue car on a fait le Challenger de Sansar (Mongolie) en amont. Cela peut paraitre bizarre mais on a sûrement fait notre meilleur match contre l’Allemagne. Quand on regarde bien on est l’équipe qui a le plus tenu les Allemands sur la compétition. L’arbitrage était très dur pendant tout le tournoi pour l’ensemble des équipes, nous sommes une équipe physique et on est très vite arrivé dans la pénalité, cela nous a coûté cher même si on aurait dû trouver plus de solutions offensivement. On a essayé de faire au mieux pour remercier les U21 de nous avoir qualifiés et porter haut les couleurs de la France.
Le collectif U23 Allemand joue ensemble depuis le mois de février et à même représenter son pays lor du Tournoi de Qualification Olympique (TQO) en mai dernier, cela fait-il la différence ?
De base j’allais dire non mais peut-être que oui. En tout cas ils ont su extrêmement bien cibler les faiblesses des équipes qu’ils ont rencontrés sur cette Coupe du Monde. Je ne l’ai pas vraiment ressenti sur la compétition mais plutôt sur la finale où on voit que contre une équipe au profil similaire comme les Etats-Unis ils ont vraiment montré qu’ils étaient meilleurs tactiquement.
Est-ce que tu aurais pensé faire une tournée en Mongolie au début de ta carrière ?
Je pense que tout le monde dirait non (rires). Ce n’est pas le premier pays auquel on pense mais c’est plutôt sympa, en plus c’était la première fois que j’allais en Asie.
Après avoir goûté au « FIBA 3x3 World Tour » sur les Masters et les Challenger et rencontrer des joueurs professionnels de la discipline cela te donne-t-il envie de te lancer pleinement dans le 3x3 ?
J’ai d’abord envie de voir ce que je peux faire au 5x5 au maximum de mes capacités car c’est pour ça que j’ai commencé le basket. Pour moi je n’ai pas encore exploité tout mon potentiel j’ai envie de montrer ce dont je suis capable. Après c’est quelque chose d’envisageable, je dis toujours ne jamais dire jamais. Cela fait un moment que je suis dans le 3x3 maintenant et plus j’en fait, plus j’adore ça. Je pense qu’un jour je serai à 100% dans le 3x3. Quand ? Je ne sais pas, l’avenir nous le dira.
Est-ce que tu te sens plus libéré lorsque tu es au 3x3 ?
Je ne me sens pas forcément plus libéré. Au 3x3 je peux plus briller car il y a moins de joueurs sur le terrain et j’ai des qualités athlétiques qui font que je puisse plus exploser au 3x3. C’est vrai que je prends plus de plaisir mais ça ne veut pas dire que je n’en prends pas au 5x5 c’est quelque chose de différent. L’ambiance est différente. Le 5x5 ressemble parfois à l’esprit militaire alors que le 3x3 est plus livré à soi-même c’est plus famille. J’ai la chance de partager des moments avec Eve Wembanyama qui est aussi ma meilleure amie et ce genre de chose fait aussi partie du fait que je me sente bien au 3x3.
Vous avez atteint les demi-finales d’un Masters du World Tour en août dernier à Lausanne, une performance incroyable pour une si jeune équipe. Qu’est ce que vous avez ressenti ?
À Lausanne on a déroulé, on avait la rage sur le terrain. On était tous bons au bon moment, exactement quand il fallait. On s’est fait sortir par Paris en demi-finale qui a été décisif à la dernière seconde sur le rebond de Jules (Rambaut). Le truc qui nous a le plus excité c’est de jouer les meilleures équipes du circuit, c’est ça le plus important. Le prize money c’est un bonus pour nous, d’ailleurs on a voulu diviser entre les joueurs, le coach et le kiné pour les récompenser également.
On a vu au Masters de Lausanne qu’une jeune génération de joueurs était capable de rivaliser avec les meilleures équipes du circuit international. Ce n’est pas frustrant de se dire que vous ne pouvez pas participer à autant d’étapes du World Tour que vous le voudriez avec vos obligations de club ?
Pour moi pas plus que ça. Marseille nous permet de nous préparer pour les compétitions avec l’Équipe de France U23. C’est dommage qu’on ne puisse pas en faire plus mais la FIBA 3x3 a aussi une problématique de spécialiser des joueurs dans la discipline. Cela nous force à faire un choix entre le basket traditionnel et le 3x3. En tout cas je remercie mon club de Berck de m’avoir libéré pour disputer ces compétitions et de m’avoir laissé l’opportunité de profiter de cette expérience.
C’était ta dernière année avec les jeunes, si tu devais retenir un moment marquant de ces années en Bleu ?
Ma toute première médaille, une médaille d’argent à la Coupe d’Europe U18 en 2019 avec Felix Bastien, Hugo Benitez et Léopold Delaunay. J’avais été élu dans l’équipe type de la compétition. Sinon, la victoire lors de la finale de la Nations League l’année dernière. J’ai pas mal de bons souvenir en U21 aussi des qualifications pour la Nations League en 2022 même si je n’ai pas joué les finales. Je retiendrais aussi le Masters de Lausanne et la Coupe du Monde U23 de cette année parce que c’était une première pour moi.
Tu passes désormais dans la catégorie senior. Quels sont tes objectifs maintenant ?
Je pense aux Jeux Olympiques et à l’Equipe de France A évidemment, après ce sont les coachs qui font la sélection pour avoir la meilleure équipe possible.
Quelle est ta relation finalement avec le 3x3 ?
Le 3x3 m’a fait confiance, en particulier par rapport au statut que j’avais quand j’étais jeune et que je sortais de l’INSEP. Ils ont su m’accueillir à bras ouvert, Sylvain Maurice m’a pris sous son aile en quelque sorte et il m’a compris. C’est rare d’avoir des coachs qui comprennent les joueurs comme ça. Je remercie Sylvain Maurice (entraineur de l’Équipe de France U23) de m’avoir fait confiance et de m’avoir sélectionné dans l’équipe.