Équipe de France masculine

Interview Jaylen Hoard : "Ce n'est plus une surprise si je performe"

Par Propos recueillis par Clément Daniou|Il y a 1 jour
Edf M   Preparation France Canada 071924 Orls Edf Gamel Al 184 Jpg 0
Pour sa première saison en EuroLeague, Jaylen Hoard (25 ans, 2,04m) ne passe pas inaperçu. Meilleur scoreur de son équipe du Maccabi Tel-Aviv, dans le Top 10 à l'évaluation de la compétition, il se classe comme un des meilleurs intérieurs d'Europe.

Vous attendiez-vous à une telle première partie de saison pour votre première année en EuroLeague ? 

Honnêtement, je ne suis pas surpris. Je sais comment j'ai travaillé l'été dernier. Lors de la préparation aux Jeux Olympiques, il y a des jours où c'était un peu compliqué. Il y avait que des gros joueurs, l'opposition était relevée, ce n'est pas ce que j'avais l'habitude de connaître au quotidien en club. Certains moments étaient frustrants car je ne jouais pas comme j'avais envie. Mais j'ai tout de suite su que cette expérience allait m'aider à faire la transition entre EuroCup et EuroLeague, que je n'allais pas avoir de grosse surprise et que je serai prêt.

Justement, quelles différences notables faites-vous entre l’EuroCup et l’EuroLeague ? 

La dimension physique est différente. Il y a beaucoup plus de talent également. Le nombre de matchs aussi, on peut en jouer deux dans la même semaine en EuroLeague. Tu ajoutes ça au championnat, c’est un rythme très élevé. 

Vous faites aujourd’hui partie du Top 10 de la compétition à l’évaluation, avec deux Français que sont Théo Maledon et Mathias Lessort, qu’est-ce que cela vous inspire ? 

Ça fait plaisir, ça montre que mon travail porte ses fruits. Ça m’inspire à toujours continuer à en faire plus. Voir les autres Français taffer est aussi très plaisant. Avec Théo on se parle tous les jours, on revient sur nos matchs, on s’encourage, c'est cool.

Sentez-vous des adaptations chez les équipes adversaires dans leur manière de vous défendre ? 

Oui j’ai remarqué plusieurs changements. Déjà, quand j’attrapais la balle en début de saison, je ne tirais quasiment pas à 3 points. Au fur et à mesure j’ai commencé à en prendre et à mettre dedans donc maintenant les défenses se resserrent. Ils jouent plus physique avec moi, ils s’adaptent. Mes performances sont régulières, ce n’est plus une surprise.

Malgré tout, le bilan collectif ne suit pas, que manque-t-il au Maccabi Tel-Aviv pour se classer parmi les meilleures équipes européennes ? 

Les résultats sont frustrants en EuroLeague. On pourrait dire que je cherche des excuses mais il y a eu beaucoup de changements cette année. Il y a beaucoup de nouveaux joueurs, on a peu de continuité et on sait qu’en EuroLeague c’est très important. Je pense que si on arrive à avoir une meilleure cohésion, on pourra faire de bonnes choses. Il y a du talent dans cette équipe. 

En novembre dernier, vous avez remporté votre premier titre en carrière en étant même élu MVP de la finale (Jaylen Hord et le Maccabi Tel-Aviv ont remporté la Winner League Cup, ndlr). Qu’avez-vous ressenti au moment de soulever le trophée ?

J’étais vraiment content parce que depuis que je suis ici j’allais toujours en finale mais je ne gagnais pas. J’ai bien joué donc j’étais très satisfait. Tout se passe bien actuellement, on est premiers du championnat, on veut tout gagner.

Vous avez 25 ans et une expérience mitigée Outre-Atlantique, la NBA reste-t-elle malgré tout dans un coin de votre tête ? 

C’est quelque chose auquel je pense de temps en temps mais je ne suis pas forcément focus sur ça. Je reste concentré sur le fait de très bien finir la saison. En revenant en Europe, j’ai pu avoir des minutes régulières, je joue dans un bon championnat avec un vrai rôle, c'est très intéressant. Je préfère être en EuroLeague et performer, c’est beaucoup plus gratifiant. 

Vous estimez que jouer en Europe est plus gratifiant ? 

Non, mais il ne faut pas retourner en NBA pour retourner en NBA. Guerschon Yabusele est un très bon exemple, il a réussi son retour, il a un vrai rôle, des minutes. Si ce n’est pas le cas, autant jouer ailleurs.

Vous avez eu l’occasion de porter le maillot Bleu l'été dernier lors de la préparation aux Jeux Olympiques de Paris, qu'avez-vous retenu de ces moments avec le groupe ? 

La saison dernière, j’ai vraiment passé un gap par rapport à l'année précédente. Mais en arrivant à la prépa, j’ai vu que j’avais encore une grosse marge de progression, que j’avais encore beaucoup de progrès à faire. C’était une expérience importante pour la suite de ma carrière.

Malgré la forte concurrence à l’intérieur, vous vous classez comme un prétendant aux 12 appelés pour la prochaine fenêtre de février…

Ce serait cool de faire partie de ce groupe-là. Ma première fenêtre en février 2024 s’était bien passée, c'était une très belle expérience. C’est toujours important d’y être.

Cette fenêtre pourrait même être la première étape avant l'EuroBasket l'été prochain ? 

Ce serait bien d’enfin pouvoir faire une compétition avec les A. Après il y a beaucoup de joueurs en France, la concurrence est forte, on verra.  

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