Équipe de France masculine

France-Brésil : permis de rêver

Par Julien Guérineau|27 juil. 2024
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© FIBA
Après un début de rencontre raté, les Bleus ont corrigé le tir pour prendre le dessus sur le Brésil (78-66) et réussir leur entrée dans le tournoi olympique.

Il est assez simple de se mettre 27 000 personnes dans la poche. Mesurer 2,22 m, être une star NBA… et inscrire un panier du milieu de terrain pour son premier tir d’échauffement. Victor Wembanyama a très rapidement fait monter la température au Stade Pierre Mauroy de Lille, juste avant les trois coups donnés par Florent Pietrus. Mais les Brésiliens l’ont tout aussi vite fait redescendre.

Bloqués sur demi-terrain, sans rythme, maladroits, les Bleus ont vécu un nouveau calvaire offensif pendant de très longues minutes, tandis que les hommes d’Aco Petrovic déroulaient leur basket avec Marcelino Huertas à la baguette. Leur agressivité défensive leur offrait jeu de transition et contre-attaques et sur un monumental alley-oop de Joao Cardoso, le premier coup de froid s’abattait sur le public (5-12). Des fans pourtant prêts à s’enflammer et atteints d’une véritable boulimie de basket. Ils avaient rempli à ras bord les travées de la salle dès 11h du matin pour donner une dimension exceptionnelle à cette première journée olympique.

Peut-être encore bercée par les images de la grandiose cérémonie d’ouverture de la veille, la France était brutalement réveillée par les morsures d’une réalité prenant les traits du cubique Cristiano Felicio ou de l’adroit Leo Meindl. L’écart montera jusqu’à -12 en début de deuxième quart-temps, faisant passer un frisson d’inquiétude dans la foule. Vincent Collet avait aisément reconnu en conclusion d’une préparation délicate que les équipes qui avaient battu les Bleus (Allemagne, Serbie, Canada, Australie) étaient, aujourd’hui, meilleures que la sienne.

Mais ce groupe possède des armes à faire valoir et trois d’entre-elles ont retourné une situation bien mal engagée. Sa puissance intérieure tout d’abord, qui a poussé à la faute les Brésiliens, finissant par détendre l’étau. Sa défense ensuite, qui n’a pas concédé le moindre point pendant quatre minutes déterminantes, favorisant un 11-0 qui chassait quelques doutes. Victor Wembanyama, enfin. L’Alien est, petit à petit, parvenu à se rapprocher du cercle où il évolue à des hauteurs où pas un joueur ne peut venir le contester. Ses 14 points lors du premier acte et l’expérience de Nicolas Batum ont permis de remettre la main sur la rencontre.

Et à la faveur de plusieurs séquences défensives de haut vol, à l’image d’un double contre Gobert-Wembanyama la digue finissait par céder. L’accès au cercle définitivement fermé, le Brésil, trahi par son adresse, décrochait irrémédiablement (52-41, 28’) à mesure que son adversaire retrouvait un peu de course. Pas assez cependant pour ne pas se faire de frayeurs lorsque les vétérans Huertas et Victor Benite lancèrent un début de remontada, profitant d'une nouvelle période de disette offensive des Bleus. Tentative écartée par le duo Ntilikina-Batum avec toujours les mêmes recettes, les stops d'un côté du terrain alimentant des paniers faciles de l'autre.

L'ensemble donne encore une sensation de fragilité et il faudra changer de braquet pour concurrencer les favoris. Mais la pression était à son comble samedi après-midi et l'avoir évacuée sans dommage constitue un premier pas essentiel dans la course au podium.