France-Allemagne : French qualität

Les Bleues n’abordaient pas leur rencontre dans les mêmes dispositions que les masculins mais la pression était identique pour un quart de finale, habituel juge des paix des compétitions internationales. Les sentiments semblaient partagés après une première phase tout d’abord maîtrisée mais que l’Australie avait largement remis en cause dimanche soir.

Les qualifications plus tôt de ces mêmes australiennes puis de la Belgique rappelaient que les classements des poules ont une valeur toute relative une fois que les matches à élimination directe sont lancés. Et l’Équipe de France a très vite compris que sa soirée ne serait pas de tout repos avec comme première préoccupation la gestion du cas Alexis Peterson. La native de l’Ohio, qui représentait encore les États-Unis il y a un an, au 3x3, s’est soudainement et sans doute passionnément intéressée aux Apfelstrudel et à la bière, au point de se voir délivrer en quelques mois un passeport flambant neuf pour aider une nation basket émergente mais en manque d’une meneuse.

En cinq minutes elle se fendait de 9 points, forçant Jean-Aimé Toupane à effectuer sa première adaptation en lançant Leila Lacan à ses trousses. Et c’est justement en haussant son intensité défensive que son équipe allait mettre la main sur le match. Une spectaculaire collection d’interceptions alimentait le jeu rapide tricolore et un soupçon de la magie Marine Johannès faisait le reste. Si le shoot de la nouvelle recrue de Mersin, en Turquie, est sur courant alternatif depuis le début des Jeux, jeudi était à ranger dans la catégorie des grands soirs. Le talent pur de la Normande peut sortir son équipe de sales draps et ses trois tirs primés ont mis un sacré coup sur la tête de l’Allemagne à cheval sur le premier et le deuxième quart-temps (de 13-15 à 29-19).

Lorsque ses scoreuses sont en souffrance, la France balbutie son basket en attaque. En quart de finale, Johannès avait la distance et Gabby Williams l’agressivité permanente vers le cercle, qui la transforme en une créatrice de jeu hors pair. Autour de leur réussite et de leurs fixations, le reste des troupes se mettait au diapason et chaque rotation apportait dans son registre. Sans l’impact physique de Nyara Sabally, qui n’avait plus rejoué depuis un coup violent au visage reçu lors de son premier match, le match aurait tourné au cavalier seul (40-24).

On frôlait d’ailleurs le K.-O. définitif au retour des vestiaires, toujours par l’intermédiaire d’une Gabby Williams intenable (+19). La menace Satou Sabally, deuxième marqueuse du tournoi olympique, totalement annihilée, la Mannschaft décrochait définitivement face aux inspirations géniales de Johannès. Sur un trois-points d’Alexia Chery la cause paraissait définitivement entendue (72-51). Un relâchement laissait un très court instant planer le doute mais Johannès, encore et toujours, se chargeait de le dissiper grâce à son record de points en sélection (24), bien secondée par Valériane Ayayi. 

Comme à Londres, Rio et Tokyo, l’Équipe de France a forcé les portes du top 4 olympique. Mine d’or, d’argent ou de bronze, sa quête de métal se poursuivra vendredi soir contre la Belgique, dans une revanche de la demi-finale de l’EuroBasket 2023 remportée par les Belges.