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Ligue Féminine 2 - Interview

"Le plus grand accomplissement de ma carrière"

Enzo Braillon / FFBB
Antoine Lessard - 12/04/2024
Après trois saisons passées à Ifs en NF1, l’Américaine Kendall Cooper (1,93 m, 28 ans) a réalisé un retour tonitruant en LF2. L’intérieure de Montbrison a porté son équipe sur ses épaules (18,3 points, 9,4 rebonds, 1,3 contre, 22,3 d’évaluation). Avant de retrouver l’élite ?

Quelle a été votre réaction quand vous avez appris que vous étiez la MVP de la saison ?

J’ai été choquée. J’essaie de ne faire attention aux stats pendant la saison mais j’avais un bon groupe de coéquipières pour me pousser et me dire que cela pourrait arriver. Donc ce sont mes coéquipières et ma coach qui m’ont mis dans cette position de gagner un prix aussi prestigieux.

Aviez-vous imaginé pouvoir être MVP ?

Oui, parce que la confiance c’est la clé, mais je sais qu’il y a beaucoup de bonnes joueuses dans ce championnat qui auraient pu facilement être dans ma position, donc il a fallu travailler davantage pour y parvenir. C’est le plus grand accomplissement de ma carrière à ce jour. Parce qu’être tout en haut, devant autant de bonnes joueuses, cela reste un grand moment pour moi.

Votre trophée est lié à l’excellent parcours de votre équipe, deuxième du championnat. Comment décririez-vous la saison de Montbrison ?

Cela a été une saison pleine de défis, avec des hauts et des bas. Cela a été difficile parfois, mais en même temps, on a vécu de bons moments. Nous nous apprécions les unes les autres, il n’y a pas eu de problème dans l’équipe. Cette entente nous aide beaucoup dans les moments de moins bien, après des défaites ou même pendant des matchs, parce que nous pouvons rapidement nous relever. Je me souviens qu’après notre première défaite, nous avons eu un moment d’échanges toutes ensemble et cela nous a beaucoup aidé à avancer parce qu’on a pu parler de tout. Chacune aide les autres dans cette équipe donc on trouve souvent le moyen de réagir collectivement pour surmonter ces moments et se remettre sur les rails. Si une joueuse fait de bonnes choses pendant un match, les autres vont la pousser à continuer. Et à l’inverse, si une joueuse est dans le dur, on va l’aider à relever la tête. Cette mentalité collective a produit de super résultats pour nous.

Vous avez connu une entrée en matière délicate en playoffs contre l’équipe de Voiron. Personnellement vous avez été gênée par les fautes et vous n’avez marqué « que » cinq points (avec 9 rebonds et 5 passes), votre plus faible total de la saison. Comment avez-vous vécu ce match ?

Je ne vais pas mentir, j’étais très énervée. Ce n’était pas le reflet de qui je suis. La meilleure chose que je pouvais faire, c’était relever la tête et d’aider mon équipe à décrocher la victoire. En face, elles ont envoyé des prises à deux ou des prises à trois sur moi et je n’ai pas toujours été capable de trouver des solutions. Elles ont fait un super job pour préparer le match. Mais j’aurais dû prendre de meilleures décisions que celles que j’ai prises samedi.

Votre ancien entraîneur à Ifs, Morgan Debrosse, a déclaré qu’il n’était pas surpris de votre réussite cette saison car la Ligue 2 offre plus d’espace que la NF1 et vous convient mieux. Êtes-vous d’accord avec lui ?

Oui, la NF1 est une compétition différente, avec un style de jeu différent. Je crois aussi que j’ai pris une autre direction dans ma tête, pour m’adapter à ce niveau et être plus forte. Mais je le dois aussi à Morgan qui m’a appris beaucoup de choses à Ifs.

Il est difficile d’imaginer que la MVP a passé les trois dernières saisons en NF1. Qu’est-ce qui vous a conduit à Ifs après avoir évolué en LFB (Nice) et LF2 (Calais) au début de votre carrière, et à y rester pendant trois ans ?

Je suis allée à Ifs parce que Morgan avait confiance en moi. Je pensais que c’était un bon coach, et je savais qu’il aidait les joueuses à se développer sur le terrain. C’était important d’avoir un coach qui croyait en moi et qui allait m’aider à aller plus loin. Ensuite, je suis restée parce que je sentais que je m’améliorais au fil des années et que cette stabilité m’allait bien. 

Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre Montbrison l’été dernier. Le discours de Corinne Benintendi vous a séduit ?

Oui, Corinne aussi avait confiance en moi et je voulais jouer en Ligue 2. Quand quelqu’un croit en vous, pourquoi ne pas saisir l’opportunité qui se présente. Corinne nous pousse, elle est toujours sur notre dos, mais c’est pour nous aider à être de meilleures joueuses, à être plus fortes mentalement (…) Elle croit beaucoup en moi donc cela m’aide sur le terrain. Elle sait qu’elle peut toujours compter sur moi. On est proches et on a une grande relation de confiance. Je lui donne ce dont elle a besoin et elle m’apporte ce dont j’ai besoin.

C’est votre sixième saison en France. Qu’appréciez-vous en France ?

D’un point de vue basket, le niveau de compétition est toujours bon. Je me suis habituée à ce niveau. Hors basket, j’aime voyager, visiter et c’est très facile parce que Lyon n’est pas loin. Je peux voir différentes villes, différents lieux. Et puis j’aime la nourriture ici !

Vous avez passé votre première saison en LFB à Nice à votre sortie de l’université de Duke. Est-ce un objectif de jouer à nouveau en Ligue Féminine ?

Oui, je crois que j’aimerais jouer au top niveau en France. La LFB est vraiment une bonne compétition donc ce serait fun d’y jouer à nouveau.

Si votre équipe est championne et monte en Ligue Féminine, pourriez-vous rempiler à Montbrison ?

C’est une bonne question. Il faudra voir ce qui se passe. On verra bien…

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