Si près, si loin
Finaliste de la Coupe du Monde U17 et de l’Euro U16, l’Espagne faisait office de principale candidate à la médaille d’or cet été en U18, avec la Serbie, organisatrice de la compétition. L’Équipe de France, elle, faisait office de sérieux outsider malgré les absences. Frédéric Crapez avait donc fait de la cohésion et de la dureté défensive les conditions indispensables pour espérer aller loin à Nis. Ses troupes l’avaient entendu en ne concédant que 60 points en moyenne depuis le début du tournoi.
Samedi soir elles ont encore haussé le ton face au plus redoutable des adversaires. La dimension athlétique, la longueur et le sens du sacrifice des Bleuets ont fait vivre un calvaire aux Espagnols lors du premier quart-temps. Wilson Jacques avait donné le ton d’entrée en bataillant avec le géant Aday Mara (2,23 m) et l’Espagne aura eu besoin de plus de cinq minutes avant de marquer ses premiers points. Le scénario idéal pour la France qui pouvait simplement regretter de laisser passer quelques occasions de faire largement le break, même si un tir primé de Roman Domon la plaçait fermement en tête (14-5).
Un matelas insuffisant cependant. Un passage en zone changeait totalement la donne. Les balles perdues et les tirs ratés offraient des possibilités de course à l’Espagne qui se fendait d’un 0-12 éclair. Les courbes d’adresse s’inversaient et Mara pesait de plus en plus sur le match, verrouillant le rebond et délivrant quelques splendides caviars à l’image d’une passe dans le dos qui poussait le coach tricolore à stopper l’hémorragie (16-21). Objectif partiellement atteint, les U18 parvenant à limiter la casse avant de rentrer aux vestiaires malgré un ultime coast-to-coast supersonique de Conrad Martinez.
Match de séries, cette demi-finale se révélait indécise, les Tricolores renversant rapidement la tendance dans le sillage d’un Tidjane Salaun, devenu en quelques jours le prospect le plus observé du Continent, et de Nolan Traore qui redonnait le rythme indispensable à ses coéquipiers pour s’exprimer. Revenus à 40-40, les joueurs de Frédéric Crapez négociaient mal la fin de quart-temps et se retrouvaient à nouveau à courir après le score. Un exercice épuisant qu’ils manquaient de réussir. Mais au cœur du money-time, le volcanique Lucas Langarita et l'explosif Hugo Gonzalez faisaient la différence, mettant un terme aux rêves d'or des U18.
