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Equipes de France jeunes

"Une ambiance à la limite de l’hostilité"

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Trois ans seulement après son dernier titre en U16, l’Equipe de France est remontée sur le toit de l’Europe en 2017. Un titre sans doute pas aussi spectaculaire dans sa construction que celui de la génération 98 mais marqué du sceau de deux joueurs au talent hors du commun. "Ce n’est pas faire injure aux autres de le dire", prévient Bernard Faure. "Et les autres ont d’ailleurs compris qu’ils pouvaient nous emmener loin et se sont mis à leur service. C’est un signe d’intelligence." Killian Hayes et Théo Maledon ont disputé l’Euro U16 avec un statut qu’aucun autre joueur français n’avait aussi tôt dans sa carrière. Tous les deux sont alors considérés comme les meilleurs prospects européens de leur catégorie d’âge, ce qui n’était pas le cas d’un Nicolas Batum ou d’un Frank Ntilikina en U16. "C’était différent effectivement", admet Bernard Faure. "On n’a pas forcément l’habitude de s’occuper de ces joueurs. Deux joueurs qui étaient des U16 mais deux joueurs qui étaient prêts. La difficulté était déjà de les faire cohabiter."

Les deux adolescents n’ont ni le même caractère, ni les mêmes habitudes de travail. Ils représentent ce qui constitue la force de la formation française : la complémentarité entre le Pôle France et les centres de formation. Malédon, l’introverti aussi exigeant envers lui-même qu’envers les autres, évolue à l’INSEP. Hayes, le flamboyant arrière choletais, flirte déjà avec l’équipe première en Jeep®Elite. "Killian s’entraînait avec les pros. Et les pros, pour l’entraînement de 9h du matin, ils ne sont pas forcément à fond", sourit son entraîneur. Mais le fils de DeRon, l’ancien shooteur d’élite maugeois, est un compétiteur hors pair. Et lorsque l’Euro débute, il prend le contrôle des opérations avec l’apport d’une troisième lame extérieure, Timothé Crusol.

La France contrôle le money-time face à l’Italie (+5) et la Russie (+2) avant de s’offrir une promenade de santé contre l’Estonie (+19). Les huitièmes de finale l’opposent à la Suède. Un face à face a priori déséquilibré mais les Scandinaves vont sortir le match parfait et il faudra un Crusol décisif pour se sortir du guêpier. "Ils ont joué en marchant", remarque Bernard Faure. "Mais nous sommes montés en régime ensuite. Notre basket s’est mis en place et Théo a pris le relais à partir des quarts." Si Hayes raflera le titre de MVP pour l’ensemble de son œuvre, c’est bien le capitaine qui aura rayonné lors de ses trois dernières sorties : 19,0 points, 6,3 rebonds, 4,3 passes décisives et 5,0 interceptions de moyenne.
En finale, les Bleuets affrontent le Monténégro dans un Moraca Sports Center chauffé à blanc. L’antre habituel du Buducnost en Euroleague est pris d’assaut par 5.000 spectateurs venus pour déstabiliser la jeunesse tricolore. "C’était une ambiance à la limite de l’hostilité", se rappelle Bernard Faure. "Mais notre début de match exceptionnel tue le public. On a douché la salle." Un monumental 22-2 en sept minutes permet en effet aux U16 de contrôler les débats pour offrir au basket français sa troisième médaille d’or de la catégorie.

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ÉQUIPES DE FRANCE JEUNES
Auteur: 
Julien Guérineau
Date d’écriture: 
Mardi, 18. Août 2020
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Portée par deux talents hors normes, Killian Hayes et Théo Malédon, l’Equipe de France U16 remporte le titre de championne d’Europe en 2017, au Monténégro.
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FIBA
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"J’ai demandé à Batum de rater exprès"

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"Je me disais qu’il fallait laisser la place." Au début de l’année 2004, Lucien Legrand (55 ans à l’époque), n’est pas encore certain de s’installer sur le banc des U16 pour son septième Euro dans la catégorie. "Jean-Pierre de Vincenzi m’avait dit : tu me fais chier : fais une dernière campagne ! Il a bien fait d’insister." Quelques mois plus tard, le directeur du Pôle France, monte pour la première fois sur un podium européen. Et sur la plus haute marche. Il évacue ainsi des années de frustration avec notamment deux 4e places en 1997 et 1999. "La place du con elle te reste en travers de la gorge", sourit Legrand. "Le titre ça me fout encore la chair de poule d’en parler. Mon rêve c’était ça."

La route vers les sommets n’a pourtant pas été jonchée de roses. La génération 88-89 ne survole pas son sujet et sa première sortie est une sortie de piste contre la Turquie : 45-53. Les Bleuets corrigent cependant le tir pour signer trois succès consécutifs mais un revers face à la Russie lors de la deuxième phase rebat les cartes. La dernière journée qui doit délivrer le nom des deux demi-finalistes est celle de toutes les incertitudes. Mais surtout celle de tous les calculs. Les Russes dominent l’Italie de Danilo Gallinari en milieu d’après-midi. Au moment de rentrer sur le parquet contre l’Espagne, la France sait donc qu’une victoire ou une défaite de 5 points ou moins lui ouvre les portes du dernier carré.
Les Espagnols, déchaînés, sont en position de force quand débute le quatrième quart-temps (42-51). Mais les troupes de Lucien Legrand réagissent, portées par Nicolas Batum. Discret depuis le début de la compétition, l’ailier du Mans change de braquet, vexé notamment par un coup de coude d’un adversaire. Les U16 recollent et dans les dernières secondes, les Espagnols, conscients qu’ils ne pourront récupérer le point-average, font tout pour ne pas gagner et envoyer le match en prolongation. "A mon dernier temps-mort je demande à Nicolas Batum de rater délibérément ses lancers-francs", se rappelle le coach. "Il ne voulait pas. Mais parfois il faut accepter de perdre pour gagner." L’Espagne l’emporte 65-66 mais ce sont les Tricolores qui célèbrent… la défaite.

Passés très près de la correctionnelle, les jeunes français vont saisir l’opportunité qui leur est offerte de retrouver turcs puis russes. "Les mecs avaient un esprit de vengeance", estime Lucien Legrand. "On a fait une séance vidéo contre la Turquie en les challengeant : est-ce que toi tu peux faire une erreur de moins ? Tu peux prendre un rebond de plus ? Et ils ont répondu." En demi-finale, l’arrière Abdoulaye M’Baye est impeccable (19 pts, 7 rbds) pour mener une remontada diabolique dans le dernier quart-temps (22-5). En finale, quatre joueurs dépassent les 10 unités, Ludovic Vaty domine la raquette (12 pts, 19 rbds) tandis que Nicolas Batum confirme son profil de couteau-suisse (10 pts, 9 rbds, 4 pds, 4 blks). Le 15 juillet, l’Equipe de France U16 remporte ainsi la première médaille de l’histoire de la catégorie. Le 16, Lucien Legrand, pour son anniversaire, rentre à Paris une médaille d’or autour du cou.

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ÉQUIPES DE FRANCE JEUNES
Auteur: 
Julien Guérineau
Date d’écriture: 
Vendredi, 14. Août 2020
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Pour sa dernière sur le banc d’une équipe nationale, Lucien Legrand se voit offrir par les U16 le plus beau des cadeaux d’adieu : sa première médaille internationale. Et du plus précieux des métaux.
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FIBA
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"Ces joueuses-là ne me connaissaient ni d’Ève ni d’Adam"

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"Ces joueuses-là ne me connaissaient ni d’Ève ni d’Adam. J’avais été débarqué de l’équipe nationale en 2006 et en 2009 les gens ne te connaissent déjà plus. J’arrive avec mes méthodes, les gens ont un décodeur pour traduire mon accent. L'autre chose qui m'étonne c'est que si Yannick Souvré ou Valérie me Garnier me vouvoie toujours, cette génération-là me tutoie." Ancien sélectionneur de l’Équipe de France féminine avec qui il a remporté le Championnat d’Europe 2001, Alain Jardel est quelque peu dépaysé lorsqu’il fait son retour sur le banc des entraîneurs. Alors qu’il est cadre technique à la Fédération Française de BasketBall, le DTN Jean-Pierre de Vincenzi lui propose de reprendre les U20 féminines, une proposition quelque peu surprenante pour un coach qui a déjà tout connu ou presque avec les A. "Pour moi ce n’était absolument pas un retour en arrière. Au contraire, ça a été un très grand plaisir que l’on m’a fait pour que je puisse reprendre le chemin de l’entrainement, surtout à l’âge canonique de 63 ans", annonce-t-il tout sourire.

Formateur très respecté aux méthodes miracles, Alain Jardel arrive à la tête d’une génération 89 menée par Mélanie Plust et Marielle Amant. Particulièrement confiant à l’entame de la compétition, il voit déjà en ses joueuses la possibilité d’obtenir une nouvelle médaille d’or. "Je vois les gamines arriver, je sais qu’on va faire un truc. On a une armada, notamment au niveau des postes intérieurs, c’était fabuleux". En Pologne, le technicien ne va pas se tromper. Trop au-dessus, trop dominantes, les Bleuettes ne vont pas faire dans le détail en remportant leurs matchs avec un écart moyen de 18 points pour s’adjuger le titre suprême. En finale, l’Espagne et ses futures stars que sont Marta Xargay, Alba Torrens ou encore Laura Nicholls ne vont pas voir le jour. Une victoire écrasante pour les Françaises de 24 points dans un match marqué par le chantier dans la raquette de Marielle Amant (20 points, 13 rebonds) et Doriane Tahane (18 points, 4 rebonds) ainsi que par la vista de Mélanie Plust (15 points, 6 rebonds, 2 interceptions). "Il y avait un effectif formidable sur tous les postes" note Alain Jardel. "C’est un très grand souvenir."

Pourtant, cette victoire interroge toujours l’entraîneur désormais âgé de 74 ans. Sur les 12 joueuses championnes d’Europe cette année-là, seules Marielle Amant, Ana Maria Filip et Amel Bouderra effectueront une carrière internationale avec les A alors que leurs adversaires espagnoles d’un soir ont connu les sommets internationaux. Impensable au départ pour Alain Jardel. "J’ai eu une génération qui eut pu être exceptionnelle. Pour moi elle l’était mais pour un tas de raisons ces joueuses-là n’ont pas donné ce qu’elles promettaient." Doriane Tahane mettra fin à sa carrière professionnelle précocement en 2010. Mélanie Plust deviendra une solide joueuse de LFB sans réussir à intégrer le groupe final des A pour une compétition internationale. Un comble pour Jardel. "Comment se fait-il que l’on puisse compter sur les doigts d’une main les joueuses ayant fait une mini-carrière internationale avec les A ? C’est ces questions-là qu’il faut se poser." Le parcours de ces joueuses aura toujours de quoi faire parler, n’empêche qu’en 2009 ces dernières nous auront fait rêver.

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ÉQUIPES DE FRANCE JEUNES
Auteur: 
Clément Daniou
Date d’écriture: 
Mercredi, 12. Août 2020
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Revenu aux affaires lors du Championnat d’Europe U20 en 2009 avec les Bleuettes, Alain Jardel, champion d’Europe 2001 avec les A, va mener son équipe à une nouvelle médaille d’or.
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FIBA
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"Avec Julie Barennes nous n’étions pas amis au départ"

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Avant la spectaculaire collection signée Arnaud Guppillotte, Francis Denis était le grand spécialiste des podiums chez les jeunes. Champion d’Europe avec les U16 en 2001, son arrivée à la tête des U20 pour un Euro 2004 disputé à domicile s’était conclue sur une médaille d’argent après une défaite en finale contre la Russie. Un an plus tard, Denis retrouvait une génération 85-86 qu’il avait mené au titre en U16. "Elles savaient comment je fonctionnais", souligne-t-il. "Et réciproquement. Je ne pense pas qu’il y avait de la lassitude. J’avais envie de gagner. Et elles aussi. Mais l’équipe n’était plus la même."
Le principal changement est l’absence au cœur de la raquette d’Elodie Godin. A 20 ans, la Berruyère est déjà un élément important de la rotation d’Alain Jardel chez les A. Sans elle les Bleuettes sont condamnées au small ball avant l’heure. Pas une joueuse ne dépasse les 1,86 m et l’inquiétude est bien réelle de ne pas tenir le choc dans la peinture. "Mais j’ai toujours été sur le podium. Donc le but c’était toujours d’être dans les 4", sourit Francis Denis. "Certaines avaient progressé mais nous n’étions pas au complet. C’est un problème récurrent avec les U20."

Sur le terrain, l’équipe trouve rapidement son rythme de croisière. Elle rend une copie parfaite en préparation : 7 matches, 7 victoires. Et l’installation à Brno, en République Tchèque ne grippe pas la belle machine. Mieux même, lors des rencontres serrées, la France trouve systématiquement la solution. L’Espagne (+4) et l’Ukraine (+1) sont écartées et le tableau final s’ouvre devant les Tricolores.  La Grèce ne fait pas un pli en demi-finale (+25) et la Pologne, malgré un avantage énorme de taille sur tous les postes, n’oppose pas beaucoup plus de résistance (+15). Quatre ans après le titre européen en U16, la génération 85-86 s’offre un deuxième sacre. Avec comme artificière en chef Julie Barennes, magistrale dans les moments les plus chauds : 31 points et 15 rebonds contre l’Espagne, 38 points dans le dernier carré. Celle qui est aujourd’hui installée sur le banc de Basket Landes et l’exigeant Francis Denis n’avaient pourtant pas débuté leur collaboration du bon pied : "J’ai appris à la découvrir. Quand elle est arrivée, nous n’étions pas vraiment amis", en rigole le coach. "C’est une fille qui avait l’habitude de vivre très décontractée. En totale contradiction avec ce qu’on attendait. Et c’était contagieux. Ils nous arrivaient souvent de nous fâcher. Mais elle était compétitrice. Et lors de ma dernière compétition j’en ai fait ma capitaine. On a gagné cinq médailles ensemble."

Chez ces U20 2005, Florence Lepron et Pauline Krawzczyk poursuivront leur parcours chez les A. Fatimatou Sacko et Johanne Gomis sont devenus des piliers de la LFB. D’autres ont rencontré le succès loin des parquets. Pas une surprise pour Francis Denis. "Au-delà du potentiel basket, sur le plan humain c’était des filles qui savaient réussir. Des filles de très grande qualité. Je prends l’exemple de Clarisse Costaz, qui a fait Sciences Po. J’ai toujours défendu le fait qu’il n’y avait pas que le basket qui compte. Il faut assumer sa vie au-delà du terrain."

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ÉQUIPES DE FRANCE JEUNES
Auteur: 
Julien Guérineau
Date d’écriture: 
Lundi, 10. Août 2020
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En 2005, en République Tchèque, l’Equipe de France U20 remporte le premier titre européen de son histoire dans la catégorie.
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FIBA
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"Favoris ? Ils étaient Champions d’Europe U16 !"

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Un Championnat d’Europe U18 qui se déroule en plein mois de décembre. C’est ce qu’a vécu la génération 98 lors de l’année 2016. Initialement prévue au mois de juillet en Turquie, la compétition est décalée en fin d’année. La raison ? Dans la nuit du 16 au 17 juillet, une partie de l’armée turque tente d’organiser un coup d’État afin de renverser le pouvoir en place et son président Erdogan, sans succès. "Il faut savoir que ça a été très compliqué pour cette équipe. En plus de la tentative de coup d’État en Turquie, il me manquait un garçon comme Killian Tillie qui était blessé ou encore la nationalité de Sekou Doumbouya qui n’existait pas au mois de juin mais qui existait en octobre suivant", analyse Tahar Assed, entraîneur de l’équipe et actuel Directeur du Pôle France BasketBall. Championne d’Europe U16 en 2014, la génération 98 emmené par Frank Ntilikina et Baptiste Tchouaffé arrive donc à Samsun avec l’étiquette de favori collée en grand sur le front. "C’était aussi bien dans la tête des adversaires que dans celles des joueurs", note Tahar Assed.

Placés dans la poule de la mort en compagnie de la Russie, la Slovénie et la Serbie, les Bleuets vont être incroyables de maîtrise et se qualifier pour les quarts de finale en étant invaincus. Après avoir renvoyé à ses études la Bosnie-Herzégovine, la France va renverser l’Italie et la Lituanie pour s’octroyer le titre suprême sous l’impulsion d’un Ntilikina de gala (23 points, 9 passes décisives à 8/11 puis 31 points à 11/16 dont 7/10 à 3 points). "Ce qui m’a le plus intéressé dans cette compétition c’est d’avoir réussi à créer un intérêt commun. Quand on sait qu’au départ tous les joueurs n’étaient potentiellement pas tous présents ou que certains se questionnaient sur l’effectif, il a vite fallu trouver un vecteur commun pour que tout le monde soit sur la même longueur d’onde."

Plus qu’une somme d’individualités, l’équipe coachée par Tahar Assed est étonnante de partage et d’entraide. En retrait et peu en réussite sur les trois matchs de poule, le leader Frank Ntilikina fait grise mine. Bien secondé par Sekou Doumbouya, dominateur et meilleur scoreur de l’équipe même s’il participe alors au Championnat d’Europe avec deux ans d’avance, celui qui sera surnommé The French Prince par les fans New-Yorkais quelques mois plus tard va se réveiller progressivement pour éclabousser de son talent les matchs à enjeux. "Il a fait un super travail en demi-finale et en finale. Il a pris le leadership et c’est à ça que l’on reconnait les grands joueurs. C’était extraordinaire mais si les autres n’avaient pas été à la hauteur lors des premiers matchs, est-ce qu’il aurait pu finir de cette manière ? On  va d’abord remercier tous les copains qui ont bossé dès le premier match", lance Tahar Assed. Avant d’enchaîner. "S’il n’y avait pas eu des joueurs comme Baptisté Tchouaffé, Bastien Vautier, Digue Diawara… Tous ces garçons que l’on met parfois dans l’ombre à côté de joueurs comme Ntilikina. Ils ont mis la main à la pâte pour qualifier l’équipe. J’accorde autant d’importance à ceux qui ont qualifié l’équipe. Puis Frank nous sort deux derniers matchs de très haut niveau et on le remerciera jamais assez pour ça."

Dix ans après la génération 88-89, l’Équipe de France U18 masculine est de nouveau sur le toit de l’Europe. Aujourd’hui et avec du recul, cette génération 98, bien aidé par Sekou Doumbouya (2000) et Ivan Février (1999), peut se targuer d’avoir réussi là où beaucoup ont échoué. En plaçant trois joueurs en NBA puisque Adam Mokoka s’est greffé aux deux autres précédemment cités, un top joueur de Jeep Élite en la personne d’Abdoulaye N’Doye et pléthores de joueurs à surveiller de très près comme Bathiste Tchouaffé, Digue Diawara, Ivan Février ou Bastien Vautier, elle peut aisément être considérée comme un millésime.

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ÉQUIPES DE FRANCE JEUNES
Auteur: 
Clément Daniou (FFBB)
Date d’écriture: 
Samedi, 1. Août 2020
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Dans des conditions très particulières, la génération 98 va mettre la main sur la médaille d’or lors du Championnat d’Europe U18 2016.
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FIBA
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"Par solidarité, toutes les autres ont raté"

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Quelles sont les probabilités pour qu’une équipe qui n’a inscrit que 31 points en 40 minutes vous crucifie à 6,75 m pour envoyer la finale d’un championnat d’Europe en prolongation ? Faibles sans doute. C’est pourtant la mésaventure survenue à l’Equipe de France U20 face à l’Espagne en 2014. Une rencontre marquée par l’invraisemblable maladresse des deux équipes qui manqueront 98 des 130 tirs tentés ce soir de juillet à Udine. "Avant le début de match on avait décidé avec l’équipe qu’on marquerait 80 points", rigole Jérôme Fournier. "Et puis Clarince Djaldi-Tabdi rate une fois, deux fois, dix fois. Par solidarité, toutes les autres l’ont suivie pour éviter qu’elle ne se trouve dans une trop grande détresse." 14-20 à la mi-temps pour l’Espagne, 26-22 après trois-quarts temps pour la France et encore 34-31 à cinq secondes du buzzer donc. "C’était une gabegie… Mais un chef d’œuvre sur le plan défensif… j’aimerais qu’on le dise !", insiste le coach des Bleuettes qui sourit, a posteriori, de l’erreur tactiques de ses protégées qui auraient pu s’épargner cinq minutes supplémentaires en envoyant les Espagnoles sur la ligne des lancers-francs sur la dernière possession : "Je ne sais pas si elles ne m’ont pas écouté. Ou si je n’ai pas fait preuve d’assez d’autorité. Il ne reste pas moins que j’avais précisé qu’il ne serait pas bête de faire faute."

Mais alors que Marième Badiane a changé sur un écran destiné à libérer Leticia Romero, la future internationale décide qu’elle va contrôler sa vis-à-vis… qui réussit son seul tir primé de la rencontre. "Mais derrière, elle devient la reine du match", précise Jérôme Fournier. "Je la soupçonne d’avoir délibérément provoqué la prolongation pour s’offrir du temps en plus." Les 5 points de Badiane et un contre monumental permettent aux Bleuettes de se détacher et Olivia Epoupa cimente, sur la ligne des lancers-francs, son statut de MVP de la compétition après avoir été récompensée en U16 et en U18, fait unique dans les annales du basket européen.

Pied de nez du destin, l’Equipe de France avait connu sa seule défaite du tournoi en ouverture de l’Euro, contre l’Espagne, sur un score déjà famélique (42-48). "C’est une génération qui ne savait pas marquer de points. Donc je n’étais pas affolé. Mais elle avait un caractère hors norme en revanche", pointe du doigt Jérôme Fournier. La blessure en préparation de Marine Johannès a encore plus amoindri les possibilités offensives d’un groupe qui a fait preuve d’une solidité psychologique à toute épreuve, en remportant cinq rencontres sur un écart inférieur ou égal à six points. Championne d’Europe en U18, vice-championne du Monde en U19, la génération 94 conclut ainsi sa course folle dans les compétitions de jeunes sur la plus haute marche du podium.

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ÉQUIPES DE FRANCE JEUNES
Auteur: 
Julien Guérineau
Date d’écriture: 
Samedi, 8. Août 2020
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Au terme d’un des matches les plus pauvres offensivement de l’histoire des compétitions européennes, les U20 ont remporté l’Euro 2014 face à l’Espagne.
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FIBA
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"Les organisateurs nous ont oubliés pour la finale"

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12e, 10e, non qualifiée, 10e, non qualifiée. Le bilan de l’Equipe de France U18 à l’Euro dans les années 80 tenait du chemin de croix. Avant une légère embellie en 1990 à Groningen. Un jeune entraîneur, Jean-Pierre de Vincenzi (33 ans) dirige une équipe où figurent plusieurs éléments prometteurs. Antoine Rigaudeau, Stéphane Risacher et Yann Bonato terminent à la 7e place de la compétition continentale. "Nous étions un peu déçus mais d’un autre côté on sortait de 20 ans de disette donc 7e c’était une première étape", se rappelle le coach de l’époque. "Tout ça n’est pas le fruit du hasard. C’est le résultat d’une politique fédérale avec la création des pôles espoirs et des centres de formation."
Au sortir de l’Euro, JPDV reprend une nouvelle génération avec laquelle il va travailler pendant presque deux ans. "Il nous fallait une défense de fer et 12 mecs capables de rentrer et sortir à tout moment à la mode universitaire américaine. Tu rentres tu sors, tu fermes ta gueule." L’effectif fluctue en fonction des états de forme et des sautes d’humeur des uns et des autres avant de prendre sa forme finale quelques semaines seulement avant le déplacement en Hongrie, à Budapest. "Des joueurs sont arrivés au dernier moment, notamment Olivier Saint-Jean. Geneviève Guinchard avait poussé pour qu’on le  teste. David Lesmond est carrément venu me voir au culot pour être évalué à nouveau alors qu’il n’était plus dans le groupe."

La troupe met le cap à l’Est pour s’installer dans un établissement que la légende présente… comme un hôtel de passe. "La légende du bordel…", sourit Jean-Pierre de Vincenzi. "Le trait est un peu grossi. Disons qu’il se passe plein de choses dans un hôtel. Là ça faisait un peu hall de gare, beaucoup de passage, beaucoup de bruit." Mais les Bleuets ont dans leur manche un atout de poids. Le chef de délégation n’est autre qu’Yvan Mainini. Celui qui va devenir quelques semaines plus tard le Président de la FFBB est un arbitre référence et une personnalité particulièrement respectée à la FIBA. "Il nous a fait déménager sur les hauteurs de Budapest dans un centre de préparation olympique de saut à ski." Bien installés dans leur nouveau pied à terre, les Bleuets débutent un Euro pas tout à fait comme les autres. La carte du basket européen a été redessinée avec l’explosion de la Yougoslavie et de l’URSS qui s’étaient partagées 13 des 14 précédents titres. Grâce à trois succès en quatre rencontres, la France accède en demi-finale en pratiquant un basket tout en débauche d’énergie. "Les gars avaient accepté une préparation d’enfer. Le coach grec était venu me voir à un match amical pour me dire : mais vous ne tiendrez jamais à ce rythme !", remarque Jean-Pierre de Vincenzi, qui retrouve justement cet homologue dans le dernier carré.

Une rencontre au couteau que les U18 avaient préparé en ciblant Nikos Ekonoumou, l’intérieur plaque tournante des Hellènes. Philipe Giralt est missionné pour le ralentir. Mission accomplie mais à quatre secondes du buzzer la Grèce mène de deux points, 75-77. Temps-mort tricolore et Yann Barbitch, comme au tableau noir, dépose le ballon dans le cercle pour cinq minutes supplémentaires. "Je me tourne vers le coach adverse. Les bras lui en tombent et je me dis que c’est tout bon pour la prolongation." La France file en finale pour y retrouver l’Italie, championne en titre.

Un adversaire qui, comme d’autres, prend la France de haut. Le basket tricolore n’est pas une référence chez les jeunes et la victoire des Transalpins de 24 points en poule les conforte dans leurs certitudes. "Dans leur esprit ils pensaient qu’ils allaient nous tartiner", assène Jean-Pierre de Vincenzi qui va vivre une expérience inédite le jour de la finale. "Les organisateurs nous ont oubliés. On a dû prendre des taxis ! Yvan Mainini, encore une fois, est intervenu et a réussi à négocier du temps d’échauffement en plus." Un contretemps qui ne perturbe finalement pas des Français emmenés par un trio sudiste décisif. Yann Barbitch, Laurent Foirest et Laurent Sciarra inscrivent chacun 21 points et en s’appuyant sur un système avec quatre extérieurs, renversent totalement la rencontre en deuxième mi-temps (51-33).

Une bande de doux dingues, qui livreront une troisième mi-temps tout aussi exceptionnelle, viennent de faire irruption dans le concert du basket européen. "Les mecs s’en foutaient, on pouvait leur mettre n’importe qui en face", estime leur entraîneur. "C’est l’équipe avec laquelle j’ai le plus pris mon pied… Moi je leur parlais toujours de la génération 71. Les 71 faisaient ceci, les 71 faisaient cela. Après la finale on fait la photo. J’étais devant accroupi. Sciarra m’appelle. Je me retourne. "Hey, Jean-Pierre : les 71 ! Et il me fait un bras d’honneur." Ils ont dû se dire que je n’allais plus les faire chier avec les 71. Mais c’était tellement mignon." Des juniors 92, Olivier Saint-Jean deviendra Tariq Abdul-Wahad, le premier joueur français à évoluer en NBA. Laurent Foirest, Laurent Sciarra et Cyril Julian seront de l’aventure olympique de Sydney en 2000. Mais c’est bien lors de cet été hongrois que le basket français a pris un virage et appris à gagner.

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ÉQUIPES DE FRANCE JEUNES
Auteur: 
Julien Guérineau
Date d’écriture: 
Lundi, 3. Août 2020
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C’est une victoire historique. Celle qui a placé les Equipes de France de jeunes sur la carte du basket européen. En 1992, Jean-Pierre de Vincenzi mène les juniors à une médaille d’or à l’Euro. Avec sous ses ordres trois futurs médaillés olympiques.
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"Aux vestiaires je leur pourris la vie"

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Il était présent, avec eux, sur le podium. Son nom inscrit sur des bouts de tissus tenus par Tanguy Ramassamy et Alexis Tanghe. "Pour Jonathan Bourhis". Leur pote, avec qui ils avaient disputé l’Euro U18 puis le Mondial U19, à Auckland, en Nouvelle-Zélande en juillet 2009. Cinq mois plus tard, le meneur de Dijon, 19 ans, mourrait dans un accident de voiture, au retour d’une rencontre où le meilleur marqueur et passeur du championnat espoirs avait passé 13 minutes sur le parquet de Toulon avec les pros. Un drame qui avait profondément marqué le basket français, la JDA et ses coéquipiers en sélection. "La perte de Jonathan a complétement soudé le groupe dans les moments difficiles", remarque Jean-Aimé Toupane, leur entraîneur chez les U20.

La génération 90 n’est en effet pas attendue. Elle n’a jamais connu les joies d’une médaille dans les autres catégories et ne brille pas par sa force de frappe offensive. Elle défend en revanche le plomb et lors des premières rencontres, parvient à passer entre les gouttes. Mais lors de la deuxième phase de poule, la Croatie remet violemment les Bleuets face à leurs limites (40-65) puis l’Espagne les laisse à la troisième place (66-69) avant les quarts de finale. En six matches, la France n’a tourné qu’à 57,2 points de moyenne. "En préparation on avait fait un quart-temps à 4-4, donc ce n’était pas une surprise", sourit Toupane. "Mais on ne lâchait jamais."

Les surprenants ukrainiens se présentent sur la route des Tricolores. Ils explosent en seulement dix minutes (31-12) et subissent un spectaculaire bombardement extérieur (16/32 à trois-points) qu’ils n’avaient certainement pas prévu. Les retrouvailles avec l’Espagne ont lieu en demi-finale. Et un joueur va toucher au sublime. Paul Lacombe perd tout sens commun pendant de longues minutes, enchaîne tirs de loin et attaques du panier pour terminer à 23 points et porter la France en finale. "Il nous avait tenus, il nous avait portés. Il a été extraordinaire", souligne Jean-Aimé Toupane, qui va cependant rapidement calmer les ardeurs de ses troupes. "Aujourd’hui certains m’en reparlent encore. Je voyais tout le monde courir dans tous les sens. Ils se comportaient comme si c’était fini. Alors quand je rentre dans les vestiaires, je leur pourris la vie."

Une remise en place qui puise sa source dans la frustration ressentie par le coach un an plus tôt à Rethymnon, en Grèce. A la tête d’une équipe talentueuse (Antoine Diot, Edwin Jackson, Thomas Heurtel, Kevin Séraphin), il avait dû baisser pavillon face à la Grèce. Des Grecs de nouveau présents en finale, invaincus et dominateurs depuis le début de l’Euro, dans le sillage des futurs joueurs d’Euroleague Kostas Sloukas, Kostas Papanikoalou et Nikos Pappas. Ce dernier, meilleur marqueur de la compétition est intenable mais les U20 vont se trouver un improbable stoppeur. "Le petit Henry Kahudi est allé voir mon assistant Laurent Vila et lui a dit : Pappas j’en fait mon affaire. Laurent lui a répondu, tu n’as qu’à le dire au coach. Il est venu : Aimé, Pappas, j’en fais mon affaire." Alors qu’il ne joue que 6 minutes en moyenne le meneur du Mans ralentit le serial scoreur et la Grèce termine la première mi-temps K.-O. (41-22). Malgré un come-back inspiré, elle ne recollera jamais, maintenue à distance par la vista d’Andrew Albicy (20 pts, 5 rbds, 4 pds), élu MVP de l’Euro.

La France, qui a déjoué tous les pronostics, inscrit pour la première fois son nom au palmarès de la catégorie. Avec un supplément d’âme et une approche collective irréprochable : "Cette victoire c’est le résultat de la volonté de comprendre que ce qu’on sait faire de mieux et de le mettre au service de l’équipe."

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ÉQUIPES DE FRANCE JEUNES
Auteur: 
Julien Guérineau
Date d’écriture: 
Samedi, 18. Juillet 2020
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La victoire de la France à l’Euro U20 en 2010, à Zadar, est sans doute la plus inattendue de l’histoire des compétitions de jeunes.
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FIBA
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"Ce n’est pas facile à piloter une Ferrari"

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"On était en mode gestion de crise. On a fait des réunions. Par groupes. Par joueur. Ça la foutait mal quand même."  Le 20 juillet 2006, lors du dernier match de la première phase de poule de l’Euro U18, la France favorite de la compétition, se prend les pieds dans le tapis contre l’Islande. L’Islande ! Le revers inattendu ne remet pas en cause la qualification pour la seconde phase des Tricolores mais elle met cruellement en lumière que la machine de guerre attendue est totalement grippée. L’entrée en matière avait pourtant été spectaculaire avec l’atomisation en règle de la Croatie (90-56). Les U18 sont alors dans la lignée de leur remarquable prestation au tournoi de Mannheim. "Un des plus grands souvenirs de ma carrière", estime Richard Billant. Champions d’Europe U16 en 2004, la génération 88-89 est persuadée qu’elle va doubler la mise. Mais elle en oublie ses principes de base, la défense, et est rappelée à l’ordre par l’Espagne avant le couac islandais. "Il faut toujours être modeste en sport", rappelle leur entraîneur. Le début du deuxième tour n’apporte pas de réconfort immédiat. Un nouveau revers contre la Lituanie met la France dos au mur.

Si elle veut rallier les demi-finales elle doit commencer par dominer la Grèce. Bien des années plus tard, certains juniors auront une tendance à légèrement réécrire l’histoire. Se souvenant d’une ambiance explosive dans la petite salle d’Amaliada. "Il n’y avait pas grand monde", sourit Richard Billant. "Et puis on les a éteints d’entrée." Les locaux sont effectivement éparpillés aux quatre coins du parquet (+43) et perdent leurs nerfs. "Un mec a craché sur Nicolas Batum et a été expulsé." A l’image de son équipe, l’ailier du Mans est relancé (18 pts, 16 rbds) est relancé. L’Italie résiste mais est écartée et le top 4 est atteint. "La peur avait disparu", note Richard Billant. "On se sentait invincibles. On était tombé tellement bas qu’on pensait que plus rien ne pouvait nous arriver. Une équipe qui a été dans la merde a souvent plus de ressources. J’ai rarement été aussi optimiste en arrivant en demi-finale…"

Les deux derniers matches sonnent comme une revanche. L’Espagne puis la Lituanie sont cette fois dominées pour offrir à la France son troisième titre européen dans la catégorie et lancer un débat pour savoir qui de la génération 82-83 (Parker, Diaw, Pietrus, Turiaf, Diawara) ou 88-89 (Batum, Ajinça, Diot, Jackson, Moerman) est la plus talentueuse. "Je savais qu’on avait une Ferrari. Et ce n’est pas facile à piloter une Ferrari !", s’exclame Richard Billant qui se souvient d’un groupe parvenu à rester uni et sérieux dans sa quête de l’or. "A Amaliada le logement était incroyable. J’avais un appartement en duplex et sur mon balcon l’escalier pour descendre directement dans la piscine. On avait serré la vis vis-à-vis des joueurs. On surveillait ce qu’ils mangeaient, Philippe Urie était missionné pour faire la police. Les autres équipes se bâfraient." Parmi les 12 juniors en or, 8 porteront le maillot de l’Equipe de France A. Un ratio exceptionnel qui a inscrit un peu plus cette génération dans l’histoire du basket français.

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ÉQUIPES DE FRANCE JEUNES
Auteur: 
Julien Guérineau
Date d’écriture: 
Mardi, 28. Juillet 2020
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En 2006, la France s’appuie sur une exceptionnelle génération 88-89. Déjà championne d’Europe en U16, elle confirme son statut en U18 en décrochant une nouvelle médaille d’or.
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FIBA
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"J’ai engueulé le Président Siutat !"

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Arnaud Guppillotte avait parfaitement préparé sa bulle. Son expérience lors du Mondial U17 2010 organisé à Rodez et Toulouse lui avait servi de modèle pour l’Euro U16 2017 à Bourges. Alors qu’habituellement les jeunes ont, à quelques exceptions près, l’habitude d’évoluer devant quelques membres de la famille dans des salles aux travées dégarnies, une compétition à domicile modifie la donne. Le Palais des Sports de Toulouse avait ainsi affiché guichets fermés pour la finale contre les Etats-Unis et le coach tricolore conserve des étoiles dans les yeux quand il reparle de l’enceinte toulousaine. "C’était le Pana ! Les filles étaient perdues. J’avais des frissons. L’expérience m’a vraiment été utile pour Bourges."

Avant de rejoindre le Cher, Arnaud Guppillotte a clairement défini ses objectifs : "prendre les énergies positives sans tomber dans les pièges." Initiative rare chez les jeunes et encore plus dans la catégorie U16, il fait appel au service communication de la FFBB. Sylvain Bourdois-Chupin, attaché de l’Equipe de France féminine à l’époque, intervient auprès des joueuses pour les familiariser aux sollicitations médiatiques et à l’utilisation des réseaux sociaux. Un protocole de fin de match très précis est mis en place afin d’éviter que l’équipe ne se disperse après les rencontres. Les U16 sont en ordre de marche, ambitieuses mais protégées. Tout est sous contrôle mais un matin, au petit déjeuner, alors que la compétition va débuter, le Berry Républicain choisit de consacrer sa Une à une interview du Président Jean-Pierre Siutat qui annonce sans détour : "L’Equipe de France doit être championne d’Europe." Une sortie qui ne cadre pas avec la préservation d’un groupe de jeunes filles encore tendres. "Je l’ai engueulé !", sourit Arnaud Guppillotte. "Gentiment… mais je l’ai quand même engueulé. Je n’étais pas certain qu’elles aient la maturité pour affronter ça. Bien sûr on visait le titre. C’était une conviction. Mais il n’y a jamais de certitudes."

Ses joueuses vont cependant rapidement le rassurer. Elle survole la phase de poule en remportant trois larges victoires (30,3 pts d’écart en moyenne) puis enchaîne lors de la phase finale. +43 en huitièmes de finale, +34 en quarts, +17 en demi. La Hongrie va gêner ce rouleau compresseur pendant une mi-temps en finale mais doit baisser les armes face au festival de loin de Zoé Wadoux, auteur de six tirs primés. La France est championne d’Europe devant 3000 spectateurs réunis au Prado. La shooteuse du Nord est retenue dans le cinq idéal de la compétition en compagnie d’Iliana Rupert, élue MVP après avoir tourné à 13,7 points et 10,5 rebonds en seulement 22 minutes. L’autre pépite de la sélection, Marine Fauthoux, blessé en préparation, n’a disputé que les quatre dernières rencontres, symbole d’une équipe qui a dû faire face à de nombreuses blessures sans jamais dévier de son objectif. "Pour certaines cela restera certainement le plus beau souvenir de leur vie", conclut Arnaud Guppillotte. "J’ai souvent les joueuses au téléphone. Et à chaque fois elles en parlent. Elles ne parlent que de ça. Je leur avais dit qu’un titre nous relierait à vie."

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ÉQUIPES DE FRANCE JEUNES
Auteur: 
Julien Guérineau
Date d’écriture: 
Dimanche, 26. Juillet 2020
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En 2017, Bourges accueille l’Euro U16. L’Equipe de France est programmée pour remporter le titre même si son entraîneur essaye de préserver ses troupes de toute pression.
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FIBA
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"A l’époque c’était presque irréalisable"

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A jamais les premières. Certaines s’en étaient approchées. Et les U16, justement, venaient d’enchaîner deux podiums consécutifs en 1997 et 1999. Mais jamais une équipe féminine de basket n’avait encore goûté aux joies d’une médaille d’or. Francis Denis et sa troupe ont donc ouvert une voie, il y a près de 20 ans. "Et deux mois après Alain Jardel faisait médaille d’or avec les A", sourit l’entraîneur des U16 de l’époque. Un coach qui mesure à quel point la perspective d’un potentiel succès n’était pas encore complètement ancré dans les esprits de l’époque. "C’était une réflexion que j’avais faite aux filles. Après les demi-finales une joueuse m’avait dit, on a fait mieux que les précédentes cadettes. Je lui avais répondu que c’était l’opportunité d’être les premières. A l’époque c’était quasi irréalisable. Ça leur suffisait presque d’arriver en finale. Il fallait les piquer."

Une dimension psychologique centrale dans la conquête du titre. Au début des années 2000, la préparation mentale fait irruption dans la vie des équipes de basket. "Cela s’inscrit dans la lignée de la préparation physique du basketteur, en opposition à la simple préparation athlétique. Au début il s’agissait de sophrologie, de relaxation. Et rapidement c’est rentré dans le fonctionnement au quotidien. Sans qu’on s’en aperçoive. Dans l’approche de la concentration, de la confiance, de la relation avec le staff, dans les exercices proposés." Une approche nouvelle qui vient s’ajouter à un travail technique et tactique de fond. Avec une compétition tous les deux ans, le staff a l’occasion de travailler au long cours avec les joueuses. Francis Denis avait ainsi calculé avoir passé 150 jours de stage et disputé 51 matches internationaux avec la génération 85.

Quand débute l’Euro, à Veliko Tarnovo, en Bulgarie, le technicien tricolore a la certitude que son groupe peut viser la finale. "On avait de la marge", estime-t-il. "Deux équipes nous posaient problème. La Serbie, que l’on n’avait pas rencontrée. Et la Russie que nous n’avions jamais battue." Après une victoire face à l’équipe hôte puis une sortie de piste contre l’Italie touchée par la grâce offensivement, la France domine justement, et avec fermeté (+14), l’ogre russe. "Elles avaient les mains en haut du guidon en poule", précise Francis Denis. "Mais cela nous a permis de comprendre qu’on pouvait les battre."

Décomplexées, les Bleus écrasent la Serbie (+40), l’Espagne (+24) et la République Tchèque (+38) pour s’offrir un deuxième round en finale contre des Russes désormais bien plus méfiantes. Le combat est acharné mais dans le sillage de ses leaders Fatoumatou Sacko (15 pts, 11 rbds), Elodie Godin (14 pts, 12 rbds) et surtout Pauline Krawczyk (25 pts), les Bleuettes font la différence dans les dernière secondes pour s’imposer d’un souffle (68-66). "C’était une joie monumentale, extraordinaire", se souvient Francis Denis, qui a remporté sept médailles avec les équipes de jeunes. Le 29 juillet 2001, ses protégées, qu’il retrouvera par la suite en U20, ont écrit une page importante de l’histoire du basket féminin français.

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ÉQUIPES DE FRANCE JEUNES
Auteur: 
Julien Guérineau
Date d’écriture: 
Lundi, 20. Juillet 2020
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En 2001 à l’Euro en Bulgarie, les U16 deviennent la première Equipe de France féminine de l’histoire à remporter une médaille d’or.
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FIBA
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"On a eu chaud aux fesses"

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De 2005 à 2013, Grégory Halin a dirigé des Equipes de France de jeunes : U16, U18, U19, U20. Il a remporté trois médailles. Pourtant, en 2006, il n’était pas sur le banc des U16 lors de l’Euro en Slovaquie. La veille du début de la compétition, il est rapatrié sur Paris suite à… une rupture du tendon d’Achille survenue lors d’un 2x2 avec son staff. "Autant dire qu’un an plus tard, j’y suis allé mollo", sourit l’entraîneur du Pôle France en LF2. Une prudence dictée par la volonté de préserver sa santé mais surtout par la volonté de ne pas passer à côté de la chance de diriger deux joueuses qui placent automatiquement la France parmi les candidats au titre. Diandra Tchatchouang et Allison Vernerey ont déjà participé à l’Euro de la catégorie en 2006, avec un an d’avance, et pour Tchatchouang il s’agit même d’une troisième participation ! "J’ai récupéré Diandra une semaine avant la compétition", explique Grégory Halin à propos de ce phénomène de précocité, alignée par François Gomez avec les U18 avant de rejoindre sa génération.

Sans forcer, les Tricolores sortent du premier tour avec trois succès (25,3 pts d’écart) mais au moment de débuter le deuxième tour, elles frisent la correctionnelle face à la Belgique. Tchatchouang et Vernerey doivent cette fois s’employer (40 pts, 23 rbds) pour éviter un faux-pas potentiellement fatal dans l’optique d’une qualification en demi-finale. "On a eu chaud aux fesses", admet leur entraîneur. "Mais quand on a été dans le dur plus tard, cela nous a aidés." Après un succès contre la Lettonie qui les envoie au top 4, les U16 chutent lourdement face à l’Espagne, 63-77. Mais en écartant fermement la Serbie en demi-finale (+19), elle s’offre une revanche le 5 août, à Valmiera.

Après 10 minutes de jeu, elles sont déjà dans les cordes (-8) mais une promesse du passé va les sauver. "Deux ans avant nous perdons en finale contre l’Espagne. J’avais hésité à faire zone. Et après le match je m’étais dit, putain, j’aurais dû. Je m’étais promis que si j’étais à nouveau en difficulté contre l’Espagne, je n’allais pas hésiter cette fois." Le changement est immédiat et le résultat spectaculaire. Les Espagnoles restent bloquées à 4 points dans le second quart-temps. Le momentum a changé de camp et dans un ultime effort, la France s’impose 60-57. Une nouvelle fois, le duo Tchatchouang-Vernerey a dévasté la raquette. La première se fend de 17 points, 15 rebonds, 3 passes décisives et 2 contres en route vers le trophée de MVP. La seconde de 22 points, 19 rebonds et 2 contres, sélectionnée dans le cinq idéal. "La hiérarchie était très définie avec les joueuses majeures, les joueuses intermédiaires et les joueuses du banc. Et chacune connaissait parfaitement son rôle. A la minute près je connaissais mes rotations", remarque Grégory Halin.

Vernerey-Tchatchouang. Deux registres différents. Deux destins opposés également. Parties toutes les deux étudier aux Etats-Unis, l’une a privilégié les études tandis que l’autre est devenue une incontournable en Equipe de France. A l’issue de son cursus à Duke, Allison Vernerey a raccroché les baskets mis à part une parenthèse d’un an, pour le plaisir, en Nationale 3. Après avoir obtenu un MBA elle s’est installée à Atlanta pour y travailler. "Il ne fallait pas être devin pour savoir que Diandra allait réussir", note leur entraîneur. "Allison était plus laborieuse. Elle apportait une dureté et un engagement extrêmes. C’était une Rodman en U16." Un binôme de rêve qui le temps d’un été a mis l’Europe à ses pieds.

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ÉQUIPES DE FRANCE JEUNES
Auteur: 
Julien Guérineau
Date d’écriture: 
Vendredi, 24. Juillet 2020
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En 2007, en Lettonie, l’Equipe de France U16 féminine remporte le titre européen, portée par deux joueuses archi dominatrices, Diandra Tchatchouang et Allison Vernerey.
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FIBA
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"Ça m’a marqué toute ma vie"

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"Mon souvenir ? L’importance du détail." Huit ans après la finale de l’Euro U20 2012 à Ljubljana, Jean-Aimé Toupane ne s’est pas complètement remis du dénouement de la rencontre face à la Lituanie. Après une bouillie de basket marquée par une adresse famélique (25,9%), la France est encore en mesure de gagner le titre. Elle est menée 49-50 à 14 secondes de la fin avec la balle en main. Temps-mort. Léo Westermann, futur MVP de la compétition, temporise en tête de raquette puis va s’enferrer entre trois défenseurs baltes après un semblant d’écran de Louis Labeyrie. Perte de balle. Edgaras Ulanovas s’échappe avec le ballon et le titre. "On n’a même pas pu prendre un tir. Et je ne sais toujours pas ce qui s’est passé. J’en parle encore aujourd’hui. Ça m’a marqué toute ma vie", se désole Toupane.

Pour les Bleuets, l’argent est une déception. La génération 92 est prometteuse et ambitieuse malgré l’absence de son fer de lance, Evan Fournier, drafté quelques semaines plus tôt par les Denver Nuggets. Rudy Gobert, Léo Westermann, Axel Toupane, Louis Labeyrie, Axel Julien et deux 93, Livio Jean-Charles et Hugo Invernizzi, deviendront tous internationaux chez les A. "C’était une équipe avec beaucoup de talents. Pour certains c’était joué d’avance, on irait au bout", admet Toupane.

Un trop plein de certitudes battu en brèche par l’Allemagne dès l’ouverture de l’Euro. Les Bleuets vont faire preuve d’une remarquable constance dans l’inconstance, cumulant trois défaites lors des six premiers matches de poule. "Cette équipe me faisait penser à celle de l’année précédente, à Bilbao. Nous n’avions perdu qu’un match, préparation et Euro compris, en arrivant en demi-finale. Les joueurs n’arrêtaient pas de répéter : t’inquiète coach, t’inquiète coach. Et en général quand on me dit ça, je m’inquiète." Qualifiés de justesse pour les quarts de finale après une fessée infligée par la Grèce (-17), ses protégés vont pourtant le rassurer en sortant le grand jeu contre la Slovénie, invaincue et soutenue par 6000 fans à la Stozice Arena. La France réalise une deuxième mi-temps de rêve (49-22) grâce au duo extérieur Westermann-Toupane (40 pts) et un Gobert dominateur sous les panneaux (16 pts, 12 rbds, 3 blks). Dans la foulée l’Espagne est écartée et contre une Lituanie qu’Aimé Toupane qualifie lui-même de "bonne équipe sans plus", les Tricolores sont nettement favoris. "Il faut être focus jusqu’au bout… mais quand tu te sens tellement fort", regrette un coach qui a quitté la Slovénie avec une leçon douloureusement retenue. "On a tous envie d’avoir les meilleurs. Mais s’il y a bien quelque chose que j’ai appris c’est que les autres peuvent aussi faire le travail."

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ÉQUIPES DE FRANCE JEUNES
Auteur: 
Julien Guérineau
Date d’écriture: 
Mercredi, 15. Juillet 2020
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Malgré un roster clinquant, l’Equipe de France a peiné pendant l’Euro U20 2012. Si elle sort ensuite le grand jeu lors des phases finales, elle trébuche finalement sur l’ultime marche, par le plus petit des écarts.
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FIBA
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La FFBB lance « LE LAB FRANCE BASKETBALL »

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Le LAB est un rassemblement unique de toutes les Équipes de France de jeunes sous l’égide des entraineurs nationaux dont Valérie Garnier et Vincent Collet.

Il se déroulera du lundi 24 au jeudi 27 août 2020 à Paris, dans les installations du « Pôle France BasketBall - Yvan Mainini » basées à l’INSEP.

Au total, ce sont plus d’une douzaine d’Équipes de France de basket, féminines, masculines, 5x5 et 3x3 qui seront rassemblées la dernière semaine d’août à l’INSEP.

Quatre jours de rassemblement, d’entrainements adaptés à la reprise d’activité, de colloques et d’échanges intergénérationnels entre celles et ceux qui portent, aujourd’hui et demain, les couleurs de la France.

Des joueurs et joueuses des Équipes de France A seront présents pour ce rendez-vous exceptionnel qui s’inscrit dans le cadre de la nouvelle olympiade 2020-2024 qui amènera le basket français jusqu’aux Jeux de Paris.

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Equipes de France
Auteur: 
Fabrice Canet / FFBB
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Mardi, 14. Juillet 2020
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Valérie Garnier et Vincent Collet aux côtés de Jacques Commères, seront de nouveau réunis la dernière semaine d'août à l'INSEP
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Au lendemain de la Fête Nationale, la Fédération Française de BasketBall annonce la création du programme « LE LAB FRANCE BASKETBALL ».
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Bellenger / is / FFBB
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"Je me suis dit que ça allait être un chemin de croix"

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En 2001, deux ans après son arrivée à la tête du Pôle France, à l’INSEP, Richard Billant, ancien entraîneur en Pro B au Havre, reçoit un sacré cadeau. Entraîner l’Equipe de France U20. Celle de la génération 82-83, championne d’Europe U18 un an plus tôt à Zadar. Tony Parker, Boris Diaw, Mickaël Pietrus, Ronny Turiaf. Du luxe. Grand luxe. Une équipe qui doit malgré tout en passer par des qualifications en Hongrie pour assurer sa place à l’Euro 2002 en Lituanie. "J’arrivais en Equipe de France. 20 ans et moins quand même !", sourit l’actuel sélectionneur du 3x3. "Je me suis dit : ça va être super. On arrive à Székesfehérvár, à une heure de route de Budapest, début juillet. Une chaleur pas possible. Ils nous mettent dans un lycée. Des dortoirs. Par six. Pas de rideaux aux fenêtres. Des moustiques. La bouffe innommable. La totale." Sans Pietrus, la France remporte malgré tout ses cinq rencontres. Parker régale sur le terrain (25,8 pts, 6,8 pds) et en dehors, commandant des pizzas pour améliorer l’ordinaire de ses troupes.

Mais 12 mois plus tard, au coup d’envoi de la préparation, le leader maximo a disparu. Après une saison de rookie prometteuse, les Spurs ne tiennent pas à voir leur nouveau meneur titulaire arpenter les parquets des compétitions de jeunes. "L’année d’avant, dans des conditions de merde, tout s’était bien passé. Avec Parker tout le monde filait droit", remarque Richard Billant qui tombe, à Vittel dans un véritable panier de crabes. Les adolescents d’hier sont devenus des hommes. Qui se jaugent, se défient. "Ceux qui étaient partis aux Etats-Unis voulaient faire voir aux autres qu’ils étaient les meilleurs. Pareil pour ceux qui étaient déjà en pro. J’ai voulu faire venir Ilian Evtimov. Mais il ne faisait pas partie de l’équipe avant. Les autres le faisaient chier. Mais il n’a jamais bronché. C’est un mec génial." L’unité des junior en or est loin, l’ambiance clairement tendue et certains sont proches de faire leurs valises pendant la préparation. Mais le talent est bien présent et après un tournoi à Paris, à la Halle Carpentier, la France semble avoir trouvé sa vitesse de croisière.

A son arrivée à Alytus où elle loge dans un sanatorium en pleine forêt, elle sombre pourtant lors du match d’ouverture face à l’Espagne : 53-89. "Une branlée monumentale", souffle Richard Billant. "Une Bérézina." Les Bleuets alternent ensuite le chaud et le froid pour arracher la quatrième place de leur poule et un passage en quart de finale contre la Slovénie du trio magique Sasha Vujacic-Beno Udrih-Erazem Lorbek. Dos au mur, ils sortent le grand jeu dans le sillage d’un Mickaël Pietrus étincelant (23 points, 13 rebonds). Un feu de paille. Le lendemain, contre la Grèce, la défense tricolore, habituel point fort, passe au travers. Les Grecs se reposent avant tout sur leur duo d’arrières Vassilis Spanoulis-Nikos Zisis. "Il faudrait que je revoie le match. Peut-être l’analyserais-je différemment aujourd’hui mais dans mes souvenirs il y a eu de nombreuses mésententes", estime Richard Billant. "Ils avaient un système dérivé de flex et j’avais demandé des changements systématiques." Consigne tombée aux oubliettes. Spanoulis et Zisis se fendent de 50 points et 8 passes décisives en route vers le titre.

Les Français auront cependant le bon goût de conclure la compétition sur une remarquable prestation contre la Russie pour le bronze. "C’était un vrai pétard cette équipe", en rigole Richard Billant. "Ça aurait pu être un fiasco total. Je me rappelle qu’il y avait un petit lac à côté de l’hôtel à Vilnius. Avec Philippe Ory et Alain Garos on a plongé dedans à minuit, après la médaille. On était tellement soulagé de ne pas revenir bredouilles." 2002 marque incontestablement un tournant. Dans cette équipe, quatre joueurs (Diawara, Turiaf, Pietrus, Diaw) évolueront en NBA. Les staffs découvrent alors l’omniprésence des scouts, la valse des agents autour des familles et le difficile équilibre entre ambitions personnelles et collectives. Le début d’une nouvelle ère.

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ÉQUIPES DE FRANCE JEUNES
Auteur: 
Julien Guérineau
Date d’écriture: 
Jeudi, 9. Juillet 2020
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Privée de son leader Tony Parker parti en NBA, la génération 82-83 revient de Lituanie avec une médaille de bronze à l’Euro U20 2002, après avoir frôlé l’explosion en plein vol.
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Presse Sports
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"Beaucoup d’entraîneurs ne voulaient pas les coacher"

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Oubliez le monde des Bisounours. Celui des bonnes copines qui se serrent les coudes et marchent d’un même pas vers les médailles et la gloire. Chez les jeunes comme chez les seniors les ego et les susceptibilités sont des données à gérer pour les entraîneurs nationaux, tout autant que les considérations tactiques. A l’été 2015, Jérôme Fournier s’apprête à retrouver la catégorie U20 avec laquelle il a remporté une médaille d’or un an plus tôt. Mais le programme va être légèrement bousculé. "Plusieurs entraîneurs ne souhaitaient pas travailler avec cette génération", sourit le coach. "Patrick Beesley a insisté. Comme j’aime les challenges j’ai dit oui. Et ça n’a pas été sans mal... Tout a été compliqué même."

La génération 97, renforcée pour l’occasion par plusieurs éléments nées en 1998, a terminé 5e de l’Euro U16 puis 8e du Mondial U17. Elle repose notamment sur le duo Lisa Berkani-Ornella Bankole. Mais l’association prometteuse sur le papier ne se matérialise pas sur le terrain. Et terrible coup dur, dès la première mi-temps du premier match de la compétition, Bankole s’effondre, victime d’une rupture des ligaments croisés. Le fragile édifice construit pendant la préparation vacille. "Cela a déstabilisé pas mal de choses. Mais l’équipe a su se remobiliser." Malgré cette absence les Bleuettes enchaînent les succès. Russie et Espagne sont écartées pour signer un parfait 6-0 lors des deux phases de poule. Puis les Pays-Bas sont étrillés en quart de finale : +57 !

La demi-finale est en revanche plus tendue face à la Russie. En tête pendant l’intégralité du match, les Françaises voient fondre sur elles leurs adversaires dans les dernières minutes. Mais le récital de Lisa Berkani (23 points, 10 rebonds et 3 passes décisives) leur permet de se qualifier pour la finale. La Berruyère, en partance pour Montpellier, est un talent rare dans le basket féminin mais va passer au travers de la dernière rencontre en signant un 5/20 aux tirs. La France explose, 60-76 et repart de Slovénie avec une médaille d’argent, sa troisième défaite de suite en finale chez les U18. "Je retiens l’aventure mais pas la médaille", regrette Jérôme Fournier. "J’essaye de rester positif avec mes équipes mais le langage du corps peut trahir. Encore une fois on était sur la deuxième marche à écouter un hymne qui n’était pas le nôtre."

Un an plus tard, les U18 briseront la série. Avec Arnaud Guppillotte sur le banc et Alexia Chartereau en MVP. Une joueuse qui avait déjà pesé en 2015 en tournant à 12,0 points et 10,4 rebonds de moyenne avec un an d’avance. "Je savais qu’elle deviendrait une joueuse intéressante mais ça serait prétentieux de ma part de dire que j’imaginais sa carrière", confesse Jérôme Fournier qui avait choisi de la nommer capitaine en cours de préparation. "Elle s’est découvert une âme de leader. C’est là où je me suis dit qu’elle avait sans doute quelque chose de plus." Dans un groupe où la gestion des personnalités aura été délicate, la conquête de l’argent démontre s’il en était encore besoin que l’unité d’un groupe ne détermine pas le résultat final. "Il n’y a pas de recettes. Je me demande même si tu n’as peut-être pas plus de chances de gagner avec des gens qui ne s’entendent pas", s’interroge Jérôme Fournier.

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ÉQUIPES DE FRANCE JEUNES
Auteur: 
Julien Guérineau
Date d’écriture: 
Vendredi, 3. Juillet 2020
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Malgré une alchimie incertaine et une blessure handicapante, l’Equipe de France U18 féminines atteint la finale de l’Euro en 2015, en Slovénie.
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FIBA
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"Je savais depuis la veille qu’on allait gagner"

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La dernière marche est parfois trop haute. Six finales. Cinq défaites pour l’Equipe de France U18. Dont trois revers contre l’Espagne. Si les générations changent chaque année, un petit blocage mental n’est pas pour autant à écarter. "La superstition joue quand tu arrives en finale. Alors quand tu rejoues l’Espagne, on se dit : putain, mais ça va s’arrêter !" Pour Arnaud Guppillotte, qui avait vécu trois de ces déceptions, la série noire a pris à l’été 2016, à Sopron, en Hongrie au cours d’un Euro où la seule frayeur aura eu lieu lors d’un huitième de finale arraché 53-51 face à la Lituanie.

Les Bleuettes avaient pourtant survolé leur phase de poule, atomisant notamment la Croatie (+51) et la Slovénie (+42). La Lituanie, de son côté, n’a gagné aucun match. Et pointe un temps à -13, victime expiatoire face aux favorites. "Leur meilleure joueuse se pète la cheville en plus", se souvient Arnaud Guppillotte. "Ils font rentrer une petite qui ne ressemble à rien avec un bandeau dans les cheveux. Je dis à mon assistant, c’est qui elle ? Je ne sais même pas, elle a joué 2 minutes en 3 matches. En l’espace de trois minutes elle avait mis 11 points !" Les Baltes grignotent petit à petit leur retard et vont finalement mourir à deux longueurs, stoppées par une Alexia Chartereau décisives (16 pts, 10 rbds).

La sueur froide est passée. La France reprend sa marche en avant, écarte l’Italie et la Lettonie et attend le résultat d’Espagne-Russie pour connaître l’identité de son adversaire. Le 31 juillet, lorsque la finale débute, Arnaud Guppillotte pénètre dans la salle avec la certitude qu’une médaille d’or l’attend. "Je savais depuis la veille qu’on allait gagner. Et facilement en plus." Une fanfaronnade qui n’en est en fait pas une. "Après notre victoire en demi-finale nous sommes restés regarder Espagne-Russie. L’Espagne gagne. J’avais expliqué que la bascule mentale se faisait dans les 30 minutes après un match. Et plus tu joues tard, plus tu as le risque de ne pas basculer. Pendant 15 minutes nos filles avaient fêté ça, vu leurs parents. Et là Alexia Chartereau est arrivée pour renvoyer tout le monde aux vestiaires puis à l’hôtel. Quand les Espagnoles gagnent j’ai mis mon chrono et j’ai dit à mes assistants, si ça dépasse 20 minutes, demain soir on leur met une branlée. 20, 30, 40, 45 minutes. Et le lendemain on gagne de 30."

Le choc final n’en est effectivement pas un. Les Espagnoles sont étouffées, ne parviennent qu’à inscrire 19 points en première mi-temps et explosent totalement dans le dernier quart-temps (-19). Tima Pouye flirte avec un triple-double (12 points, 8 rebonds, 7 passes) mais c’est une nouvelle fois Chartereau qui montre la voie : 19 points et 12 rebonds. La jeune femme, qui vient de disputer l’Euro U20 quelques jours plus tôt, ne le sait pas encore mais elle a disputé pour l’occasion son dernier match chez les jeunes. Au mois de mai 2017, alors qu’elle n’a encore que 18 ans, elle est appelée pour la première fois chez les A.

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ÉQUIPES DE FRANCE JEUNES
Auteur: 
Julien Guérineau
Date d’écriture: 
Vendredi, 3. Juillet 2020
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En 2016, pour la deuxième fois les U18 féminines sont championnes d’Europe de la catégorie en venant enfin à bout de leur ennemi intime, l’Espagne.
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"Je voulais qu’on soit confiné, j’étais précurseur"

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Des kilomètres et des kilomètres en bus. Des heures et des heures. Ensemble. Pas le choix. De la campagne serbe à Bucarest, en Roumanie. Un road trip de huit heures qui peut terminer en crêpage de chignon ou en union sacrée. "8 heures dans un bus, ça crée des souvenirs, on a vraiment traversé des paysages idylliques. Mais c’est ce que je voulais, qu’on soit un peu confiné, j’étais précurseur", sourit Jérôme Fournier, l’entraîneur des U18 féminines en 2012. C’est sa deuxième campagne avec la catégorie. La précédente, trois ans plus tôt, s’est conclue sur une médaille d’argent à l’issue d’une finale perdue contre l’Espagne. "Je fais ce métier pour plein de raisons. Une des raisons qui m’amine c’est la compétition. Et la compétition pour moi n’a de sens qu’à partir du moment où il y a victoire. Je ne sais pas qui a inventé les podiums en se disant que ça serait bien de récompenser le deuxième, le troisième. Une compétition soit tu la gagnes soit tu la perds."

Et en U18, la France a plutôt l’habitude la perdre. En 1981, 2002, 2009 et 2011 elle trébuche sur la dernière marche. Alors, en 2012, faute d’une connaissance précise de la génération 94-95, Jérôme Fournier mise sur une longue préparation à l’étranger et une vie en communauté qui doit permettre aux talents tricolores de performer le jour J. La méthode fonctionne et le 26 juillet l’Equipe de France débute son Euro par une victoire sur l’Espagne. Elle enchaîne sur trois nouveaux succès, cale contre la Russie, avant de reprendre sa marche terminant première de sa poule. La Croatie et les Pays-Bas sont écartés en quart et en demi-finale pour s’offrir une deuxième chance contre la Russie, "la meilleure équipe du tournoi" selon Jérôme Fournier.

Les Bleues s’appuient dans le tournoi sur une rotation assez limitée et sur le talent de deux futures internationales chez les A, Olivia Epoupa et Valériane Ayayi. L’ailière est la meilleure scoreuse du groupe mais va vivre une mauvaise soirée en finale. 1/6 aux tirs et un passage par l’infirmerie en cours de rencontre : "Elle fait son plus mauvais match de la compétition. Mais à sa décharge elle se fait péter la lèvre, part dans le vestiaire se faire recoudre et revient finir le match. Valériane est souvent considérée comme une princesse mais les gens ne la connaissent pas vraiment." Le dernier acte est particulièrement tendu. A 10 minutes du buzzer, la Russie mène encore 44-46. Mais une puce d’1,64 m va faire basculer la rencontre. Olivia Epoupa se démultiplie. Elle se fend de 20 points, 12 rebonds, 5 passes décisives et 2 interceptions pour ponctuer une phase finale de rêve et faire main basse sur le titre de MVP, deux ans après avoir obtenu pareil honneur dans la catégorie U16. "Olivia surprend en permanence. Quand elle était jeune elle était même à se surprendre elle-même. En 2010 à l’Euro U16 elle avait raté un lay-up à 1 contre 0 face aux Russes en demi-finale qui avait sans doute coûté le match à l’équipe. Elle avait fini en pleurs. Et sa force c’est qu’elle ne fait jamais deux fois la même erreur."

Au bout du suspense, la France s’impose 65-61 pour monter sur la plus haute marche du podium. Jérôme Fournier retrouvera cette génération en 2014 en U20 pour une nouvelle médaille d’or et un nouveau titre de MVP pour Epoupa, la seule joueuse européenne à avoir été élu meilleure joueuse dans trois catégories d’âge différentes. De quoi recevoir les louanges de son entraîneur : "Personne dans notre histoire ne fait ces choses-là… C’est une championne. Et qui n’a pas besoin des autres. Qui n’a pas besoin du système pour la porter."

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ÉQUIPES DE FRANCE JEUNES
Auteur: 
Julien Guérineau
Date d’écriture: 
Jeudi, 2. Juillet 2020
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En 2012, l’Equipe de France U18 remporte la première médaille d’or de la catégorie dans le sillage de la MVP de la compétition, Olivia Epoupa.
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Entre interrogations et promesses

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Cet été, Aimé Toupane aurait disputé sa 12e campagne consécutive chez les U20. Un véritable sacerdoce compte tenu des particularités de la catégorie. Depuis des années, l’entraîneur du Pôle France doit gérer une réalité incontournable. A 19 ou 20 ans, les meilleurs joueurs français sont souvent lancés dans une démarche qui doit leur permettre de se positionner au mieux dans l’optique de la draft NBA. Mais les défections se sont faites sans cesse plus nombreuses, culminant en 2016 sur une 13e place qui faillit envoyer la France en division B européenne. La gestion des ambitions individuelles et des besoins collectifs est un exercice particulièrement délicat à gérer mais depuis trois campagnes, les U20 ont systématiquement rallié le dernier carré de l’Euro.

En 2020, Aimé Toupane pouvait travailler sur une double génération et notamment les 2001, champions d’Europe U16 et vice-champions du Monde U17. Un groupe particulièrement talentueux et au sein duquel les deux principaux leaders sont déjà tournés vers d’autres objectifs. Théo Malédon et Killian Hayes sont attendus très haut dans la draft qui s’annonce. Même si le processus habituel a été bousculé par la pandémie mondiale du CoVid19, les scouts NBA n’ont jamais cessé de glaner des informations sur les prospects tricolores. Exilé à Ulm, en Allemagne, Hayes pourrait devenir le Français le plus haut drafté de l’histoire (Ntilikina 8e). Maledon a connu une saison délicate mais impossible d’oublier que le Normand évoluait, à 18 ans, en Euroleague et avait déjà pris pied en Equipe de France. Dernier élément concerné par la draft, Joël Ayayi s’est laissé une porte de sortie pour réintégrer son université de Gonzaga.

Même sans eux, les 2001 proposent des profils taillés pour le très haut niveau au premier rang desquels Ismaël Kamagate. Le longiligne intérieur du Paris Basketball a totalement explosé, profitant également d’une double licence qui lui a permis de disputer 11 matches supplémentaires avec le Pôle France en NM1. Le club de la capitale s’est largement reposé sur la jeunesse puisque Juhann Bégarin et Milan Barbitch figuraient également dans la rotation. "Ils ont fait le bon choix", positive Aimé Toupane. "Jean-Christophe Prat les a mis sur le terrain. On a particulièrement suivi Ismaël Kamagate et je pense que l’objectif est d’en faire un titulaire la saison prochaine." Redoutable rebondeur-contreur, efficace à la finition, le jeune homme possède une marge de progression évidente et tournait à 7,5 points, 4,7 rebonds et 1,8 contre lors des 10 derniers matches avant l’interruption de la saison.



Son utilisation et celle de Barbitch (3,5 pts en 11’) démontrent que l’antichambre de l’élite est un point de chute pertinent pour les jeunes français. "C’est une étape qui peut être intéressante", remarque Aimé Toupane. "La marche entre les niveaux est importante. Et les gamins mettent beaucoup en avant les parcours d’Evan Fournier, Edwin Jackson ou Adrien Moerman. Il y a une réflexion collective des joueurs, des parents et des entourages sur les possibilités qu’offrent cette étape intermédiaire." Cette destination, d’autres joueurs l’ont suivie avec une certaine réussite. Barré à Gravelines-Dunkerque, Lucas Bourhis était un deuxième meneur très à l’aise chez le leader de la division (5,3 pts en 17’). Son coéquipier au centre de formation du BCM, Louis Marnette a quitté le championnat espoirs en cours de saison et l’espace de 10 rencontres en Alsace a fait apprécier ses remarquables qualités d’adresse (7,2 pts en 16’ à 40,4% à trois-points). Gros potentiel dont l’envergure et la dimension défensive avait tapé dans l’œil des scouts NBA, Kenny Baptiste a lancé sa carrière à Quimper (3,6 pts en 11’) tandis que le puissant Mathis Dossou-Yovo a rallié Evreux (4,7 pts, 3,3 rbds en 14’).

Un rôle c’est ce que recherche désespérément l’un des talents les plus prometteurs du basket français mais qui s’est quelque peu perdu depuis quelques mois. Depuis son départ de l’ASVEL, Malcolm Cazalon a rejoint Bourg. Déçu de son temps de jeu il a rallié la Belgique sans y trouver son bonheur. Puis la Serbie, sans avoir encore l’occasion d’y évoluer. Le club de Mega Leks est une vitrine pour exposer les talents de l’agent Misko Raznatovic et Cazalon a désormais toutes les cartes en main pour reprendre son envol en espérant ne pas avoir perdu trop de temps. Aimé Toupane était également curieux des possibilités de Tom Digbeu, ancien élève du Barça mis en couveuse par le Zalgiris Kaunas dans l’équipe de Preinai et dont l’évolution est un mystère.

D’autres membres des U20 ont eu l’occasion d’effectuer quelques incursions en Jeep®Elite. C’est le cas principalement de Yohan Choupas à Pau, Timothé Crusol à Limoges et Karlton Dimanche à Cholet. La porte s’est moins ouverte pour Matthieu Gauzin au Mans ou Essome Miyem à Strasbourg mais tous ces joueurs avaient démontré leur compétitivité dans le concert européen de jeunes. "L’équipe était complète avec des possibilités défensives et offensives. Une équipe équilibrée avec de la polyvalence et de la taille. J’étais confiant pour aller chercher le podium", regrette Aimé Toupane. "Pour beaucoup cela marquait la fin de l’équipe nationale mais aussi le début d’autre chose. Cela pouvait donner un capital confiance qui servait à lancer leur carrière. Et cela va bien au-delà du résultat des compétitions. Se retrouver tous les étés vaut tout l’or du monde dans les moments difficiles."

 

Joueur Taille Poste Club
Joël Ayayi 1,96 2 Gonzaga (NCAA)
Kenny Baptiste 1,98 3 UJAP Quimper (Pro B)
Lucas Bourhis 1,78 1 ADA Blois (Pro B)
Maxime Carene 2,09 5 CSP Limoges
Yohan Choupas 1,90 1-2 Pau Lacq Orthez
Marko Coudreau 2,04 4 North Dakota
Karlton Dimanche 1,92 1 Cholet Basket
Mathis Dossou Yovo 2,05 5 ALM Evreux (Pro B)
Jacques Eyoum 1,95 3-4 Le Mans SB
Sydney Hawmmond 2,13 5 CSP Limoges
Calvin Hippolyte 1,98 3 La Havre (NM1)
Florian Leopold 2,03 4-5 Cholet Basket
Yoann Makoundou 2,06 4-5 Cholet Basket
Babacar Niasse 1,92 2 Denain (Pro B)
Johan Randriamananjara 1,99 3 JL Bourg
Théo Rey 1,91 1 JL Bourg
Hugo Robineau 1,96 2 Cholet Basket
Génération 2001    
Joueur Taille Poste Club
Gerald Ayayi 1,88 1 Pau Lacq Orthez
Milan Barbitch 1,96 1-2 Paris Basketball (Pro B)
Hugo Besson 1,91 2 Elan Chalon
Malcolm Cazalon 1,98 3 Mega Leks (Serbie)
Timothé Crusol 1,9 1-2 CSP Limoges
Hugo Benitez 1,87 1 JL Bourg
Léo Billon 1,97 1-2 Boulazac
Anthony Da Silva 1,86 1-2 Nanterre 92
Tom Digbeu 1,96 2 Prienai (Lituanie)
Melvyn Ebonkoli 2,01 4 Putnam Academy
Samuel Eyango Dingo 2,07 4-5 Nanterre 92
Matthieu Gauzin 1,91 1-2 Le Mans
Killian Hayes 1,96 1 Ulm (Allemagne)
Ismaël Kamagate 2,11 5 Paris Basketball (Pro B)
Théo Malédon 1,92 1 LDLC ASVEL
Louis Marnette 1,91 2 Souffelweyersheim (Pro B)
Essome Miyem 2,08 5 Strasbourg IG
Sya Plaucoste 1,92 2 ADA Blois (Pro B)
Shawn Tanner 1,97 2-3 Sharks Antibes (Pro B)
Lorenzo Thirouard 1,97 2-3 Metropolitans

 

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EDF JEUNES
Auteur: 
Julien Guérineau
Date d’écriture: 
Mardi, 16. Juin 2020
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C’est à Klaipeda, en Lituanie, que l’Equipe de France U20 masculine devait disputer son Championnat d’Europe, du 11 au 19 juillet. Dans une catégorie où les absences dictent souvent les choix du sélectionneur, la cuvée 2020 aurait pu permettre de viser haut.
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FIBA
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Générations complémentaires

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"C’est pour moi une très belle génération", estime Jérôme Fournier, l’entraîneur des U20 féminines. "Dans la continuité de l’été dernier cela aurait permis de solliciter les 2000 qui ont déjà participé à l’Euro 2019, associées à cette formidable génération 2001 qui a fait la démonstration, avec des effectifs à géométrie variable, qu’elle pouvait toujours performer."

Il y a un an, à Klatsvy, en République Tchèque, la France avait décroché une médaille de bronze et s’était appuyée sur 4 éléments nées en 2000, toujours éligibles aujourd’hui dans la catégorie U20. L’une d’elles, qui faisait ses débuts en compétition internationale, avait été une véritable révélation. A 19 ans, Serena Manala est un profil rare dans le basket féminin français. Ses 2,02 m et sa puissance en font potentiellement une arme fatale, à condition de s’adapter à ses caractéristiques. "Ce n’est pas une petite adaptation, c’est une grande adaptation", sourit Jérôme Fournier. "Tous les repères changent avec elle. Ce n’est pas qu’elle est mieux traitée, c’est qu’elle est traitée différemment. Le travail réalisé en 2019 était exceptionnel. On imaginait que ce serait encore mieux cet été. Je crois vraiment en Serena. Qu’en l’accompagnant on peut l’amener en Equipe de France."

A ses côtés, Océane Monpierre, Hélène Jakovljevic et Nabala Fofana avaient également posé un pied sur le podium. Du trio, Monpierre est celle qui a trouvé le plus large champ d’expression en Ligue Féminine. Avec Roche Vendée elle passe 18 minutes en moyenne sur les parquets de LFB pour 7,6 points et 3,4 rebonds de moyenne. Non retenue il y a un an, l’intérieure Sixtine Macquet semble avoir réalisé ces derniers mois d’immenses progrès. Le 19 janvier dernier elle s’est ainsi fendue de 22 points en 24 minutes face à Montpellier. Une efficacité que l’on retrouve dans son rendement impressionnant de 6,2 points en 11 minutes par match.

Elles sont rares cependant à pouvoir évoluer dans l’élite et comme chez les 1999 avant elles, nombre de joueuses avaient décidé de poursuivre leur aventure basket aux Etats-Unis. Les expatriés constituaient près de 50% de l’équipe en 2019 et si plusieurs étudiantes US figuraient encore dans le groupe élargi pensé par Jérôme Fournier, leur impact allait diminuant : "L’équipe reposait en partie sur les Américaines il y a un an. Leur apport aurait été plus marginal cette année."

Une situation liée notamment à la présence de la génération 2001, championne d’Europe U16 en 2017 et troisième du championnat d’Europe U18 2019 malgré les absences de Marine Fauthoux, Iliana Rupert, Zoé Wadoux et Kendra Chery. Un résultat qui démontre la richesse de cette génération. "Le vivier est très important et le mélange vraiment très intéressant, la complémentarité réelle." D’autant plus vrai qui si les grands gabarits figuraient majoritairement chez les plus âgées, les arrières pullulent chez les plus jeunes. "Il y a des joueuses qui aiment scorer, avec de l’agressivité dans le tir et le drive. J’ai toujours aimé avec un process défensif. Et c’est notre public en France. Mais pour le coup cette équipe avait bien plus de talent offensif." Pas épargnée par les blessures, Wadoux demeure une redoutable menace extérieure. A 19 ans Chery est déjà bien intégrée dans la rotation de Roche Vendée en LFB (16 minutes). Il en va de même pour Marie Pardon à Tarbes (4,5 points en 23 minutes) tandis que Janelle Salaun, élue dans le cinq idéal de l’Euro U18 l’été dernier, a été plus discrète dans une plus grosse cylindrée (10 minutes à Charleville).

Si la NCAA était la destination tendance il y a peu, c’est désormais la Ligue Féminine 2 qui a retenu les préférences des prospects. Elles sont nombreuses à y tenir un véritable rôle. De quoi répondre à une problématique qui avait pénalisé la catégorie depuis quelques années. Là où les U18 ont décroché 9 podiums en 10 ans, les U20 n’en ont obtenu que 3. "En France nos jeunes joueuses jouent peu, contrairement aux autres nations", pointe du doigt Jérôme Fournier. "L’avance que le système du Pôle France et des centres de formation nous offraient en U16 ou U18 se comblaient par la suite." Une analyse que l’entraîneur fédéral tempère cependant. "La catégorie U20 aujourd’hui encore plus qu’hier affronte un frein à la performance collective, c’est le fait qu’elle ne pouvait compter sur les meilleures joueuses. De Valériane Ayayi en 2014 et je peux prends toutes les années dans la foulée. Tant mieux pour notre système. Quand tu n’as pas une génération exceptionnelle, c’est plus difficile. Mais on ne va pas refaire l’histoire."

Valériane Ayayi, Alexia Chartereau, Marine Fauthoux, Iliana Rupert, le basket français n’a eu de cesse de se renouveler depuis plusieurs années, assurant un maintien constant au sein du gratin mondial. La génération 2000, si elle ne comptait pas dans ses rangs des talents de cette dimension, laissera malgré tout une marque dans l’histoire. "Je voulais faire en sorte qu’elles puissent faire le deuil d’une équipe nationale sur une bonne note", conclut Jérôme Fournier. "Au-delà de la médaille de bronze de l’année dernière, l’état d’esprit dans lequel elles se sont investies et leur mentalité étaient extraordinaires. C’est une génération qui aime l’Equipe de France et il y avait beaucoup de tristesse de leur part à ne pas terminer sur une compétition."

Génération 2000

Joueuse Taille Poste Club
Coralie Chabrier 1,69 1 LDLC Asvel Féminin
Margot De Freitas 1,88 4-5 Toulouse MB (LF2)
Nabala Fofana 1,86 5 Nantes Rezé
Caroline Germond 1,70 1 South Plains College (JuCo)
Maria Guramare 1,88 4 Harvard (NCAA)
Hélène Jakovljevic 1,77 2 Landernau Basket
Diaba Konate 1,70 1 Idaho State (NCAA)
Sixtine Macquet 1,96 5 Charnay Basket
Serena Manala 2,02 5 Basket Lattes Montpellier
Jessica Mavambou 1,84 4 As Aulnoye (LF2)
Sirine Mehadji 1,90 4-5 Basket Landes
Océane Monpierre 1,70 1 Roche Vendée BC
Kenza Salgues 1,75 2 Miami (NCAA)


Génération 2001

Joueuse Taille Poste Club
Kendra Chery 1,85 3-4 Roche Vendée Basket
Yohanna Ewodo 1,82 3 C' Chartes BF (LF2)
Ewl Guennoc 1,74 1 USO Mondeville Basket (LF2)
Camille Hillotte 1,81 2-3 C' Chartes BF (LF2)
Jade Hamaoui 1,81 2 Bourges Basket
Anaia Hoard 1,78 2 Wake Forest (NCAA)
Tenin Magassa 1,90 5 COB Calais (LF2)
Eve Mahoutou 1,82 3-4 Reims BF (LF2)
Marie Pardon 1,78 1 Tarbes GB
Janelle Salaun 1,88 3-4 Flammes Carolo 
Zoé Wadoux 1,78 2 ESB Villeneuve D'Ascq 
Eve Wembanyama 1,82 5 LDLC ASVEL Féminin
Olivia Yale 1,78 2-3 Reims BF (LF2)

 

Surtitre: 
EDF Jeunes
Auteur: 
Julien Guérineau
Date d’écriture: 
Lundi, 8. Juin 2020
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Catégorie 2: 
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C’est à Sopron, en Hongrie, que l’Equipe de France U20 féminine devait disputer son Championnat d’Europe, du 8 au 16 août. Cet été leur entraîneur, Jérôme Fournier, pouvait travailler sur deux années d’âge (2000 et 2001), une possibilité qui offrait de réelles perspectives aux Bleuettes.
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FIBA
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L’avenir en grand

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Alors que les différents championnats sont à l’arrêt pour lutter contre le COVID 19, la FFBB vous propose de découvrir quelques-uns des meilleurs prospects français. On termine aujourd’hui notre tour d'horizon avec le phénomène Victor Wembanyama, international U16 l’été dernier.

Quand on atteint 1,80 m sous la toise à 10 ans, passer inaperçu est compliqué… Quand six ans plus tard on culmine à 2,18 m et qu’on laisse l’Europe du basket pantois lors de sa première compétition internationale d’envergure, se cacher n’est plus au programme. Sa famille et le club de Nanterre 92 font pourtant tout pour protéger Victor Wembanyama d’une attention qui ne fera que croître dans les années à venir. Inutile de prendre des gants, le basket français n’a jamais élevé en son sein un potentiel comme celui de ce jeune homme de 16 ans. Le jeu des comparaisons est vain. Même en élargissant le spectre au basket mondial. Nombreux sont ceux qui évoqueront le cas Kristaps Porzingis. Le Letton de 2,21 m présente lui aussi une combinaison de taille, d’adresse et de mobilité totalement hors normes. "Mais ce n’est pas le meilleur exemple", glisse dans un sourire le principal intéressé. "Il y a des aspects offensifs qui sont absents de son jeu et que je voudrais atteindre. C’est difficile de trouver un joueur auquel s’identifier. Je me dis que c’est à moi de devenir le point de comparaison des autres." Une sortie qui pourrait passer pour de la prétention adolescente si elle n’était pas tout simplement le constat implacable d’une réalité incontournable : Victor Wembanyama est un modèle unique

Une organisation spéciale

Son développement requiert donc une mobilisation inédite pour son club. C’est une véritable cellule Wembanyama qui s’est mise en place pour organiser les semaines de la pépite, élève (avec un an d’avance) en première au lycée. "De par son potentiel, son profil, ses caractéristiques, on ne peut pas le traiter comme un espoir lambda. Il y a toute une organisation à mettre en place autour de son développement", admet aisément Pascal Donnadieu. Un entraîneur des pros qui a suivi avec attention l’évolution du joueur dans les catégories de jeunes. Lorsque celui-ci a quitté Le Chesnay Versailles pour les Hauts-de-Seine, c’est son frère, Frédéric, aujourd’hui General Manager, qui a dirigé Wembanyama lors de ses premiers entraînements en U11. C’est dans cette catégorie que Michael Allard, alors entraîneur à Nanterre, avait découvert celui qu’il avait pris pour un assistant coach avant de le voir s’aligner sur le parquet. Avec l’accord de ses parents, ce gabarit exceptionnel avait rejoint Nanterre pour y poursuivre sa formation. U11, U13, U15, U18, espoirs il continue de grandir, au propre comme au figuré, et est même rentré en jeu en EuroCup, alors qu’il n’avait pas encore fêté son 16e anniversaire.



Concilier ambition et patience, développement et efficacité est un exercice délicat pour le club et pour tous les entraîneurs mobilisés autour du phénomène, qui évolue dans un cocon familier et protecteur : "Mon frère Frédéric a un lien très fort avec lui et une proximité avec ses parents", explique Pascal Donnadieu. "Il fait régulièrement des points avec eux pour gérer toutes les sollicitations qui l’entourent. Vincent Dziagwa, notre préparateur physique, s’en occupe tout le temps. Il a des entraînements personnalisés avec Michael Bur, coach des espoirs, Jessy Valet coach des U18 et Philippe Da Silva, assistant coach avec les pros." Avec l’élimination en Coupe d’Europe, Wembanyama devrait commencer à participer à quelques entraînements avec le groupe de JeepElite même si plusieurs obstacles demeurent. "La priorité numéro un c’est l’école", prévient ainsi Michael Bur. "Ensuite l’objectif c’est de le développer physiquement. En fonction de ses cours on place trois séances de musculation par semaine." En dépit de sa taille, le joueur demeure un adolescent encore frêle. Pas question de risquer une blessure en le jetant trop tôt en pâtures à des hommes aguerris aux combats dans la raquette. "Il est forcément hors normes. Ce qui rend les choses complexes c’est sa technicité avec les jeunes et son physique lorsqu’il évolue avec les professionnels", note Pascal Donnadieu.

Un profil unique

En 2018/19, Wembanyama, né en 2004 et donc U15, a évolué avec les U18 du club qui ont atteint le Final Four. Cette saison, s’il a participé à deux rencontres U18 lors de la première phase, c’est avec les espoirs qu’il s’exprime. Face à des éléments parfois plus âgés de 5 ans ! Il y bénéficie de 20 minutes de temps de jeu par match pour 10,2 points, 4,5 rebonds et 3,3 contres de moyenne. Meilleur contreur du championnat il a également tenté sa chance à 27 reprises à trois-points lors des 11 premières rencontres, un rappel de son profil totalement inédit. "C’est un phénomène du fait de sa taille, de son envergure et de sa technique", relève Pascal Donnadieu. "Je n’ai jamais vu un joueur avec un profil physique pareil avoir des mains et une dextérité aussi au-dessus de la moyenne. Il a cette faculté à s’écarter du panier et il ne faut pas le faire jouer contre nature. Il faut trouver le bon alliage entre le fait qu’il se retrouve près du panier offensivement comme défensivement, sans lui interdire d’aller jouer à l’extérieur."

L’été dernier, à Udine en Italie, c’est sur le plan défensif que Wembanyama avait marqué l’Euro U16 de son empreinte. La France avait atteint la finale de la compétition dans le sillage de son sémaphore, élu dans le cinq idéal. 7 contres face à la Serbie, 21 rebonds et 8 contres face à la Croatie, sa vitesse de déplacement, son agilité et son timing constituaient une combinaison mortelle pour les adversaires des Bleuets. Un impact de ce côté du terrain loin d’être attendu par le staff comme par le joueur lui-même. "J’ai toujours fait des contres parce que j’étais grand et coordonnée", analyse-t-il. "Mais jamais par la lecture du jeu comme avec l’Equipe de France. C’est devenu un plaisir." Un plaisir résultat d’une prise de conscience, alors que ses premiers pas avec les U16, lors du tournoi de Bellegarde quatre mois avant l’Euro, avaient été plus que compliqués. Au point que Bernard Faure envisageait un instant de ne pas emmener son géant en Italie. "C’est vrai que cette  idée  m’a  traversé l’esprit une seconde", rappelait-il à son retour d’Udine. "Il était là pour apporter sa taille et on le voyait vraiment souffrir  face  à  des  adversaires  qui  avaient  un  physique  complètement  différent. À partir de ce moment, on a essayé de le mettre dans des  conditions  optimales pour avancer. Il est revenu au mois de juin avec une toute autre approche qui montre que c’est un garçon intelligent, qui sait s’adapter. Au fur et à mesure de la  préparation, vu ses progrès il n’y avait plus de questions à se poser, sa présence était une évidence.  Maintenant avec quel statut ? On était tous loin de penser qu’il allait nous changer l’équipe et  bousculer la hiérarchie comme il l’a fait."

Liberté et cadrage

Une performance qui ne fait qu’amplifier les attentes pour un joueur déjà courtisé par le FC Barcelone (il avait participé à la Mini Copa Endesa en février 2018 sous les couleurs catalanes), mis en avant sur le géant des médias américains ESPN et suivi par les scouts NBA en prévision de la draft. Et pourtant, avec un naturel désarmant, Victor Wembanyama estime que ceux qui l’ont découvert l’été dernier "n’ont vu que 50% de mon jeu". Une analyse partagée par Michael Bur. "A l’Euro U16 j’ai beaucoup aimé la dimension dissuasion. On a découvert un Victor avec de la gnaque, de l’énergie, de l’intensité. Mais offensivement on n’a pas vu son potentiel." Une perspective effrayante sur laquelle il travaille avec application, continuant de développer des savoir-faire habituellement étrangers à des joueurs de sa taille. "On ne m’a jamais bridé", précise-t-il. "J’ai eu la chance de toujours avoir des entraîneurs bienveillants qui ne me fermaient aucune voie." Celle qui doit l’amener à devenir un joueur qui n’existe pas. "Il peut réaliser des choses dignes d’un poste 1 ou 2. Ça me sidère", souffle Pascal Donnadieu. "Il réalise des prouesses techniques avec une facilité... Après on essaye de temps en temps de le freiner parce qu’il s’enflamme un peu." "Victor tente des passes venues d’un autre monde parfois", sourit Michael Bur. "Des trucs que personne n’a vu. Parfois ça passe, parfois non. C’est un joueur à part à qui il faut laisser une certaine liberté. Il faut jongler entre la liberté et le cadrage."



En dépit de ses interminables segments, Victor Wembanyama possède une aisance balle en main, une vista et une stabilité sur son tir extérieur que ses formateurs ne peuvent ignorer. "Ce n’est pas un intérieur, ce n’est pas un extérieur", avance Michael Bur. "Avec Victor tout va plus vite. Il faut constamment s’adapter, trouver des exercices. C’est une éponge et il faut se creuser la tête. Il fonctionne à base de challenges. Quand on lui en fixe un et qu’il l’atteint, il faut passer à autre chose." Au-delà d’un physique à renforcer pour tenir le choc chez les professionnels, le Nanterrien doit également se concentrer sur son niveau d’intensité et d’investissement. Une détermination qui lui avait permis de briller à l’Euro U16 et qu’il doit afficher quotidiennement à Nanterre. "Il demande à ce que l’on soit plus exigeant. Et quand on le pique au vif, il réagit", positive Michael Bur. "Ce qui est impressionnant c’est que Victor adore le basket. Pour lui c’est un plaisir avant tout. Il a toujours la banane quand il vient aux entraînements. Mais il sait se faire mal, demande des conseils et veut toujours en faire plus."

Les Jeux dès 2024 ?

Autour de lui, tout un club est mobilisé. Le Palais des Sports Maurice Thorez lui est ouvert quand son emploi du temps le permet, le secteur médical est concerné pour éviter les blessures et une attention toute particulière est portée à la nutrition. Une individualisation du suivi qui pourrait susciter quelques tensions auprès des autres pensionnaires du centre de formation. "Je suis toujours dans la communication et l’explication", désamorce Michael Bur. "Aujourd’hui Victor a prouvé des choses, lors de l’Euro U16 notamment. Mais si je dois le suspendre pour l’école je le ferai. Il n’y a pas de jalousie à Nanterre. Notre cri c’est Nanterre tous des frères. Le club se mobilise et c’est normal. Il le mérite. C’est une bonne personne au-delà de son talent. Les autres joueurs le comprennent d’autant plus que certains ont été ses coéquipiers depuis U11 ou U13. Et ils réalisent que si nous sommes par exemple invités au tournoi juniors de l’Euroleague, c’est grâce à lui."

Du 7 au 9 février, les U18 de Nanterre étaient à Kaunas en compagnie du Zalgiris, de la Joventut Badalone ou du Fenerbahçe Istanbul. Une nouvelle occasion pour les scouts d’évaluer le potentiel d’un joueur qui suscite convoitises et curiosités. Mais qui reste pour le moment à l’écart de toute forme d’agitation : "On me protège et ça me va très bien. C’est ce que je préfère", sourit-il. "Nanterre dit non à beaucoup de choses… à tout en fait. En temps voulu, et avec les personnes que l’on souhaite, on acceptera." En attendant, Wembanyama se projette vers sa fin de saison et la Coupe du Monde U17 qui se déroulera à Sofia du 4 au 12 juillet. Avec l’envie de poursuivre son entreprise de démolition débutée en U16 : "J’avais l’envie de dominer l’adversaire. Et je suis toujours comme ça aujourd’hui."

Un état d’esprit conquérant qui doit le mener loin. Très loin. Car un tel potentiel suscite bien évidemment des attentes immenses. Le joueur en a conscience et semble gérer plutôt bien l’étiquette de licorne qui lui colle désormais à la peau. "Il est resté le même et ses parents lui gardent les pieds sur terre", estime Pascal Donnadieu. "Au-delà de son potentiel immense, Victor a le plaisir de jouer. Et pour un garçon de 16 ans c’est capital de garder cette joie, cet enthousiasme." Si Nanterre a servi de tremplin à des internationaux comme Edwin Jackson, Adrien Moerman ou Evan Fournier par le passé, la réussite d’un enfant du club aurait une saveur encore plus particulière. "Son avenir ? Une grande carrière NBA bien évidemment", se lance Donnadieu qui n’oublie pas sa casquette d’assistant coach de l’équipe nationale. "S’il pouvait être le leader de l’Equipe de France à moyen ou long terme… Paris 2024 ? On ne peut rien s’interdire. Même s’il est jeune et que ça paraît fou…" Avec Victor Wembanyama tout est forcément géant.

Surtitre: 
Prospects
Auteur: 
Par Julien Guérineau
Date d’écriture: 
Dimanche, 12. Avril 2020
Vignette: 
Chapeau: 
A 16 ans, Victor Wembanyama (2,18 m) est le plus grand espoir du basket français. Dans tous les sens du terme. Ses prestations à l’Euro U16 l’été dernier n’ont fait que nourrir fantasmes et attentes autour d’un joueur au profil unique, couvé par son club de Nanterre 92.
crédit: 
Bellenger/IS/FFBB

Moussa d’Amérique

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Alors que les différents championnats sont à l’arrêt pour lutter contre le COVID 19, la FFBB vous propose de découvrir quelques-uns des meilleurs prospects français. On poursuit notre tour d’horizon avec Moussa Diabate, international U18 l’été dernier.

A l’été 2018, Bernard Faure, l’entraîneur de l’Equipe de France U16, attendait avec curiosité le retour sur nos rivages de Moussa Diabate, exilé depuis deux ans aux Etats-Unis, pour l’Euro U16. Avec les Bleuets, le jeune homme marque les esprits : 11,1 points et 10,3 rebonds de moyenne dont une partition monumentale en quarts de finale face à la Serbie avec 16 points et 17 rebonds. A l’été 2019, Lamine Kébé, l’entraîneur de l’Equipe de France U18, attendait avec curiosité le retour sur nos rivages de Moussa Diabate exilé depuis trois ans aux Etats-Unis, pour l’Euro U18. Avec les Bleuets, le jeune homme marque les esprits : 13,1 points, 11,1 rebonds de moyenne et un découpage en règle de la Grèce en phase de poule avec 14 points et 20 rebonds.

La fuite

En deux compétitions internationales, Moussa Diabate a balayé les doutes concernant son évolution loin des structures de formation du basket français. L’ancien joueur de la Saint-Charles Charenton fait partie des tous meilleurs prospects mondiaux de sa classe d’âge. Ses qualités athlétiques sont époustouflantes, son niveau d’intensité spectaculaire et sa marge de progression encore bien réelle, lui qui compte à peine plus de six ans de basket dans les jambes. "S’il n’a pas de pépins, il sera drafté, j’en suis persuadé", tranche sans hésitation Lamine Kébé. Son départ en novembre 2016 avait beaucoup fait parler dans le tout petit monde des formateurs du basket francilien. Diabate a alors 14 ans et débute sa deuxième saison en U15 France avec la Saint-Charles Charenton. Son duo avec Daniel Batcho fait saliver les spécialistes. L’équipe du Val de Marne enchaîne les victoires mais après cinq journées et alors qu’il est attendu avec l’Ile de France au Camp Inter Zones au Temple sur Lot, le Parisien disparaît. Les dirigeants de Charenton n’auront plus de nouvelles de leur pépite, orientée par un intermédiaire vers le lycée de Montverde en Floride. Un dépaysement total pour un joueur aussi jeune. Et si la destination est prestigieuse, l’établissement ayant vu passer des stars comme Ben Simmons ou D’Angelo Russell, l’adaptation s’avère particulièrement ardue. "J’ai eu des moments de prise de conscience qui ont été très importants dans ce que je fais aujourd’hui", estime Moussa Diabate. "A Montverde, après deux mois c’était terriblement difficile. Je devais m’habituer à un nouveau jeu. Je ne comprenais rien, je ne parlais pas anglais. Je n’étais même pas dans l’équipe 1. J’étais loin. Je me demandais ce que je faisais là."

Malgré l’envie de trouver rapidement un billet retour, Diabate s’appuie sur sa foi et son talent pour s’accrocher et gravir les échelons. Depuis, il a changé chaque année d’institution et figure désormais dans le top 10 des joueurs de high school du pays. Michigan, Kentucky ou Florida sont sur les rangs pour l’accueillir. Théoriquement en 2021. Mais le prospect pourrait choisir de "reclassifier" pour débuter sa carrière universitaire dès la rentrée prochaine plutôt que de faire une ultime année de high school, où le niveau d’opposition et d’exigence collective est à géométrie variable. "Lors de ma deuxième saison je tombais parfois contre des petits qui ne savaient pas sauter et à peine jouer. C’est pour cela que j’ai changé." A DME Academy puis IMG Academy, Diabate s’impose et en impose, intégrant tous les codes d’un basket centré sur l’individu. "C’est un vrai business. Les qualités individuelles priment sur le basket d’équipe. Surtout en AAU (ndlr : circuit parallèle au championnat disputé l’été). C’est du cirque parfois. En France si tu es le plus fort de ton équipe et que tu perds tous les matches, personne ne te regardera. Les Européens ont une meilleure approche. Ce qui compte c’est ce que tu montres sur le terrain, pas les vidéos sur Youtube."



Un sentiment de revanche

Pour Diabate, la question ne se pose plus. Tous les regards des scouts sont portés sur son physique longiligne de 4/3. Et ses prestations lors des deux Euros jeunes qu’il a disputés ont confirmé son immense talent dans un contexte très éloigné de sa réalité américaine. "Les compétitions internationales m’ont vraiment aidé sur mon jeu", estime-t-il. "Mais si j’étais resté aux Etats-Unis j’aurais aussi développé mon basket. C’était surtout une question personnelle. J’aime la compétition. Quand on me parlait d’Ousmane Garuba (ndlr : pivot de l’Espagne U18 déjà vu en Euroleague avec le Real Madrid), je voulais voir par moi-même. Et puis faire la préparation à l’INSEP ça voulait dire vraiment quelque chose. Je trouve qu’on m’a regardé de haut. On m’a sous-estimé."

"Celui qui n’avait pu intégrer le pôle espoirs d’Ile de France en a gardé un souvenir amer qui a sans doute guidé ses envies d’ailleurs. "Au début je ne voulais plus revenir en France. Je voulais couper les ponts. Pour grandir… et par vengeance.Désormais apaisé et remarquablement lucide sur son environnement, Diabate a puisé dans deux univers pour devenir un monstre de polyvalence. "J’étais très curieux quand il est arrivé au stage. Et sans a priori", note Lamine Kébé. "Au bout de 15 minutes d’entraînement on a su qu’il serait dans l’équipe et avec un rôle important. Il dégageait un énorme enthousiasme et une grande motivation. Il est vite devenu un leader vocal malgré le fait qu’il avait un an de moins et qu’il évoluait avec des joueurs qu’il ne connaissait pas forcément. Il a eu des difficultés pour se mettre à niveau tactiquement. Mais il a fait beaucoup d’efforts, il posait énormément de questions et était en demande régulièrement de l’évaluation de ses performances. Je n’ai pas ressenti cette idée de revanche chez lui mais une détermination constante. L’envie de montrer qu’il est le plus fort. Mais pas contre les autres, une motivation très positive."

Leader naturel, Diabate, qui vient de fêter ses 18 ans, s’est vu fixer deux axes de développement par son entraîneur en Equipe de France. Son tir extérieur tout d’abord, avec la volonté de développer un tir à trois-points indispensable dans le basket moderne. Son sens du jeu ensuite avec une attention particulière portée au spacing et aux placements sur le terrain. Parti sur un coup de tête, le jeune homme a eu la volonté et la chance de ne pas sombrer loin de chez lui, alors que de nombreux autres succombent aux sirènes américaines pour revenir en manque de repères et de débouchés. Les siens sont plus clairs et se résument en trois lettres : NBA.

Surtitre: 
Prospects
Auteur: 
par Julien Guérineau
Date d’écriture: 
Vendredi, 27. Mars 2020
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Chapeau: 
Après avoir quitté la France à 14 ans, Moussa Diabate (2,08 m, 18 ans) est devenu un des meilleurs joueurs de high-school aux Etats-Unis. Courtisé par les plus prestigieuses universités américaines, l’ancien de la Saint-Charles Charenton ne devrait pas attendre longtemps avant de se présenter à la draft.
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FIBA

La tête et les jambes

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Alors que les différents championnats sont à l’arrêt pour lutter contre le COVID 19, la FFBB vous propose de découvrir quelques-uns des meilleurs prospects français. On poursuit notre tour d’horizon avec Maxime Raynaud, international U16 l’été dernier.

Astrophysicien ou joueur NBA. Maxime Raynaud hésite encore. "Je ne veux me fermer aucune porte", acquiescet-il dans un sourire. "Les deux sont des rêves et je travaille à pouvoir conserver ce choix le plus longtemps possible." L’échange peut paraître lunaire mais prend tout son sens avec ce jeune homme de 16 ans, aussi à l’aise sur les parquets que sur les bancs de l’école. Une situation qui fait de Raynaud un cas à part dans le concert des meilleurs prospects français.

À l’heure où tous ses partenaires de jeu en Équipe de France ont rejoint le Pôle France ou un centre de formation, il a choisi de rester fidèle à son club de la Saint-Charles Charenton en U18 France. Une différence qui pourrait pénaliser Raynaud, médaillé d’argent l’été dernier avec les U16, conscient du challenge à relever. "Je me suis dit qu’un fossé énorme allait se creuser et que je ne serais pas en mesure de le combler", remarque-t-il en évoquant ses trois entraînements hebdomadaires là ou d’autres s’entraînent une à deux fois par jour. "Mais avec Charenton nous avons mis au point une organisation qui me permet de progresser tout en poursuivant dans mon lycée. Aujourd’hui j’en suis très content." Dominateur dans le championnat de France U18 (17,5 pts de moyenne) il sait toutefois que le niveau d’opposition est très éloigné de celui qu’il a pu observer lors du stage de l’Équipe de France U17 à l’INSEP début janvier.

Face à Victor Wembanyama (2,18 m) et Naoll Balfourier (2,15 m), le Parisien a dû s’adapter. "Quand quelqu’un te met deux têtes tu ne peux pas être mou", souffle-t-il, lui qui avait vécu des moments parfois compliqués dans un rôle secondaire avec les U16 à l’Euro (7 minutes de temps de jeu). "Quand tu n’es pas mis en avant comme c’est le cas à Charenton, sur le coup ça fait bizarre. Mais c’est très enrichissant d’apprendre à trouver sa place. Ça a été dur. Avec le recul je suis plus content que malheureux de cette campagne." Un niveau d’analyse remarquable pour un joueur de cet âge, désireux de ne pas se conformer à un cadre bien défini. "D’un point de vue social, pouvoir mêler les deux univers, basket et études, est très intéressant pour mon développement personnel." Car Henri IV n’est pas un lycée comme les autres. Situé dans le 5e arrondissement de Paris l’établissement est connu pour son élitisme et n’avait encore jamais vu passer un OVNI comme Maxime Raynaud au moment de gérer sa demande d’une fin anticipée des cours pour rejoindre la préparation de l’Équipe de France. "Habituellement il s’agit plutôt de demandes qui concernent les arts ou la musique. Pour le sport c’est une première. Mais le lycée est emballé."

À la fin de la saison, le joueur devra à nouveau se pencher sur son mode de fonctionnement et la nécessité de multiplier les entraînements pour continuer à exploiter une mobilité et une vision du jeu assez rares pour un tel gabarit.

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Prospects
Auteur: 
par Julien Guérineau
Date d’écriture: 
Samedi, 21. Mars 2020
Vignette: 
Chapeau: 
C’est un profil totalement atypique dans le basket français de jeunes. Maxime Raynaud (2,12 m, 16 ans) a fait le choix de ne pas intégrer un centre de formation ou le Pôle France pour poursuivre sa scolarité au prestigieux Lycée Henri IV, à Paris.
crédit: 
Bellenger/IS/FFBB

Les U17 masculins également avec le pays hôte

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La Coupe du Monde U17 masculine se déroulera du 4 au 12 juillet à Sofia en Bulgarie.

Groupe A : Canada, Australie, Italie, Egypte
Groupe B : Chine, République Dominicaine, France, Bulgarie
Groupe C : Turquie, Corée, Argentine, Espagne
Groupe D : Russie, Etats-Unis, Mali, Japon ou Nouvelle-Zélande

La génération 2003 emmenée par Bernard Faure avait réalisé un brillant parcours l'été dernier à l'Euro, se hissant jusqu'en finale et ramenant la médaille d'argent. Une performance qui peut laisser espérer des chances de médaille mondiale dans quelques mois en Bulgarie.

Surtitre: 
Equipes de France jeunes
Auteur: 
Kévin Bosi (FFBB)
Date d’écriture: 
Vendredi, 6. Mars 2020
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Chapeau: 
Egalement placée dans le groupe du pays hôte de la Coupe du Monde U17 (4 au 12 juillet en Bulgarie) tout comme les U17 féminines hier, l'Equipe de France U17 masculine a hérité d'un groupe composé de la Bulgarie, de la Chine et la République Dominicaine.
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(Crédit : FIBA)

Les U17 féminines avec le pays hôte

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La Coupe du Monde U17 féminine se déroulera du 15 au 23 août à Cluj-Napoca en Roumanie. 

Groupe A: Italie, Canada, Corée, Egypte
Groupe B: Mali, Etats-Unis, Australie, Espagne
Groupe C: Lituanie, Russie, Japon, Chili
Groupe D: Roumanie, France, Chine, Porto Rico

La génération 2003, coachée par Julien Egloff, est arrivée 4ème place de l'Euro U16 2019, et se place en outsider dans la course à la médaille mondiale. 

Surtitre: 
Equipes de France jeunes
Auteur: 
Kévin Bosi (FFBB)
Date d’écriture: 
Mercredi, 4. Mars 2020
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Catégorie 2: 
Chapeau: 
Le tirage au sort de la Coupe du Monde U17 féminine a eu lieu ce mercredi à Cluj-Napoca (Roumanie). L'Equipe de France U17F a été placée dans le groupe D avec la Roumanie, la Chine et Porto Rico.
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(Crédit : FIBA)

U20 Féminine : 20 joueuses convoquées en stage

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"Les joueuses arriveront le lundi au Temple-sur-Lot et repartiront le vendredi matin. Pendant ces 3 jours pleins, nous n’aurons pas beaucoup de temps. Donc, je vais surtout m’attarder à bien évaluer les joueuses, à la fois sur le terrain mais aussi en dehors, à m’entretenir avec elles pour évaluer leurs motivations par rapport au projet d’équipe nationale. Je vais le faire en prenant le plus de précaution pour faire une évaluation la plus bienveillante et la plus pertinente possible" confie Jérôme Fournier, l’entraîneur.

L’année passée, plusieurs joueuses convoquées évoluaient – et évoluent toujours – au sein du championnat universitaire américain (NCAA). "Cette année, sur ce premier regroupement, il n’y a pas de joueuses issues des universités américaines car elles sont en plein dans leur saison et ne peuvent donc pas venir nous rejoindre. Je vais lister ces joueuses dans le cadre d’un deuxième rassemblement qui aura lieu en mai car, à cette période-là, elles auront terminé leur saison."

Composition de l'équipe :

 

NOM

Prénom

Taille 
(en mètres)

Club

1

CHABRIER

Coralie

1,69

LDLC Asvel Féminin

2

CHERY

Kendra

1,85

Roche Vendée Basket

3

DE FREITAS

Margot

1,88

Toulouse Métropole Basket

4

EWODO

Yohanna

1,82

C' Chartres Basket Féminin

5

FOFANA

Nabala

1,92

Nantes Reze Basket

6

GUENNOC

Ewl

1,74

USO Mondeville Basket

7

HAMAOUI

Jade

1,81

Bourges Basket

8

HILLOTTE

Camille

1,81

C' Chartres Basket Féminin

9

JAKOVLJEVIC

Hélène

1,77

Landerneau Bretagne Basket

10

MACQUET

Sixtine

1,96

Charnay Basket Bourgogne Sud

11

MAHOUTOU

Eve

1,82

Reims Basket Féminin

12

MANALA

Serena

2,02

Basket Lattes Montpellier Association

13

MAVAMBOU

Jessica

1,84

As Aulnoye

14

MEHADJI

Sirine

1,90

Basket Landes

15

MONPIERRE

Océane

1,70

Roche Vendée BC

16

PARDON

Marie

1,78

Tarbes GB

17

SALAUN

Janelle

1,88

Flammes Carolo Basket Ardennes

18

WADOUX

Zoé

1,78

Villeneuve D'Ascq ESB

19

WEMBANYAMA

Eve

1,82

LDLC Asvel Féminin

20

YALE

Olivia

1,78

Reims Basket Féminin

Entraineur : Jérôme Fournier
Adjoints : Virgile Abel et Damien Leroux
 
On retrouve ici des joueuses expérimentées qui ont remporté la médaille de bronze au Championnat d’Europe U18 Féminin en juillet dernier : Ewl Guennoc, Marie Pardon, Yohanna Ewodo, Camille Hillotte, Jade Hamaoui, Janelle Salaun et Eve Mahoutou ; et d’autres qui ont gagné la même médaille au Championnat d’Europe U20 Féminin en août dernier : Nabala Fofana, Serena Manala, Hélène Jakovjlevic et Océane Monpierre.
 
"La particularité de ce groupe est qu’il va se construire autour de deux générations : les joueuses qui sont nées en 2000 et celles qui sont nées en 2001. Donc, on peut imaginer qu’elles vont s’appuyer sur une histoire commune et c’est important" estime Jérôme Fournier. "Je compte sur elles pour qu’elles confirment tout le bien que l’on peut penser d’elles lors de ce stage" ajoute-t-il.
Surtitre: 
Equipe de France Jeune Féminine
Auteur: 
Christina Ly/FFBB
Date d’écriture: 
Vendredi, 17. Janvier 2020
Vignette: 
Chapeau: 
Jérôme Fournier a appelé 20 joueuses à participer au premier stage de préparation et d’évaluation qui se déroulera au Temple-sur-Lot du 3 au 7 février prochain. Ce stage marque le début du processus de sélection pour composer l’équipe qui participera au Championnat d’Europe U20 Féminin à Sopron (en Hongrie) en août prochain.

Premier rassemblement pour les U18 féminines

Corps: 

Inhabituel.  C'est en quelque sorte le premier terme qui vient à l'esprit pour évoquer ce premier rassemblement de l'Équipe de France U18 féminines à l'INSEP. "Ce n’est pas une volonté de ma part, c’est simplement une adaptation aux circonstances du calendrier" explique l'entraîneur Arnaud Guppillotte. "La catégorie U18 rassemble des joueuses qui jouent en Ligue 2, en NF1 mais aussi en LFB. Il y a plusieurs calendriers sportifs à mettre dans la balance pour organiser des stages. Je suis vraiment obligé de m’adapter à ces contraintes."

Et pour cause, avec 18 joueuses sélectionnées venant d'horizons différents, l'opération n'a pas été simple pour l'entraîneur des Bleuettes. Alors qu'il pouvait compter sur la double génération 2001-2002 l'an passé, la Coupe du Monde U17 que disputera l'Équipe de France U17 ne lui donnera plus ce luxe l'été pochain. "À priori non, il n’y aura pas de doublements. Je ferai avec la génération 2002 uniquement sauf accidents ou cascade d’accidents. La génération 2002, ce n’est pas la génération où il y a le plus de talents mais elle est très dense et homogène. Il y a beaucoup de bonnes joueuses et on devrait pouvoir se suffire à nous-mêmes." En effet, Serena Kessler, Aminata Gueye et Emilie Raynaud étaient déjà du voyage en Bosnie-Herzégovine pour l'édition 2019. Ces dernières devraient sans aucun doute jouer les premiers rôles mais Arnaud Guppillotte préfère tempérer la chose. "Je vais bien entendu compter sur elles car elles ont une expérience que les autres n’ont pas. Maintenant, ce n’est pas parce que des joueuses ont participé à un Championnat d’Europe avec un an d’avance qu’elles seront forcément les joueuses majeures de la génération suivante. Elles le seront oui, notamment Serena Kessler et Aminata Gueye parce qu’elles ont déjà un statut en Ligue 2. Après, il y a d’autres joueuses. Je pense à Louise Bussière ou encore Binta Dramé. Ces joueuses auraient déjà pu être dans le groupe l’an dernier mais pour une question de complémentarité ça ne s’était pas fait" explique le technicien.

De son côté Vaciana Gomis, joueuse de Mondeville, faisait également partie du groupe qui a gagné la médaille de bronze l'an dernier. Malheureusement, elle n'avait participé qu'à une infime partie du tournoi, se blessant lors du premier match face à Israël. Encore en phase de rééducation, son retour à la compétition sera obsersé de très près par Arnaud Guppillotte. "Elle est en cours de rééducation actuellement. Elle n’a pas encore repris pour le moment mais ça devrait se faire à moyen terme. J’espère qu’elle reviendra rapidement dans le groupe. Ce serait une vraie plus-value. C’est une joueuse qui a beaucoup de qualités mais qui a eu la malchance de se blesser l’été dernier. J’espère que cette blessure ne sera pas handicapante pour sa carrière ni pour cet été. Nous allons attendre et être patient" conclu t-il.

La composition de l'Équipe de France U18 féminines 

Nom

Prénom

Date de naissance

Club

ASTIER

Pauline

15/02/2002

CERCLE JEAN MACE BOURGES B

BUSSIERE

Louise

07/08/2002

USO MONDEVILLE BASKET

DARAMY

Mariama

11/08/2002

POLE FRANCE BASKET BALL

DETCHARD

Adele

14/02/2002

USO MONDEVILLE BASKET

DIAKITE

Hatoumata

27/06/2002

FLAMMES CAROLO BASKET ARDENNES

DRAME

Binta

16/05/2002

POLE FRANCE BASKET BALL

FARCY

India

31/07/2002

 

BASKET LATTES MONTPELLIER MEDITERRANEE METROPOLE ASSOCIATION

GUEYE

Aminata

10/07/2002

USO MONDEVILLE BASKET

KESSLER

Serena

25/10/2002

POLE FRANCE BASKET BALL

MASON

Shan marie

06/03/2002

BASKET LANDES

NIARE

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27/09/2002

FC LYON ASVEL FEMININ

Entraîneur : Arnaud Guppillotte
Assistants : Christophe Pontcharraud, David Morabito
 

Surtitre: 
Équipe de France U18 Féminines
Auteur: 
Clément Daniou/FFBB
Date d’écriture: 
Jeudi, 16. Janvier 2020
Vignette: 
Chapeau: 
Pour ce premier rassemblement de l'année qui se déroule à l'INSEP du 2 au 5 février, Arnaud Guppillotte, l'entraîneur de l'Équipe de France U18 féminines, a convoqué 18 joueuses afin de préparer le Championnat d'Europe qui aura lieu à Héraklion (Grèce) du 4 au 12 juillet prochain. Dans cette liste on retrouve trois joueuses qui avaient déjà participé à la compétition l'an passé avec un an d'avance, Serena Kessler, Aminata Gueye et Emilie Raynaud.

Le bilan du rassemblement des Équipes de France jeunes à l'INSEP

Corps: 

Ils étaient 73 joueurs à être sélectionnés pour ce premier rassemblement de l'année. 20 chez les U15, 19 chez les U16, 18 chez les U17 et 16 chez les U18. Pour la première fois, ces quatre équipes étaient réunies ensemble pendant deux jours à l'INSEP et l'événement a été une vraie réussite. Au programme : des entraînements, des oppositions entre classes d'âges et un shooting photos. Pour les différents entraîneurs que sont Stanilas Hacquard, Lamine Kebe, Bernard Faure et Frédéric Crapez, ces deux jours auront été d'une grande utilité afin de préparer les échéances futures. En effet, avec le tournoi de l'Amitié, deux Championnats d'Europe et une Coupe du Monde, l'été sera chargé pour les Bleuets.

Équipe de France U15 masculins 

36 joueurs avaient été sélectionnés pour le Camp National qui avait lieu du 18 au 22 décembre dernier à Bourges. Pour ce premier rassemblement de l'année, ils n'étaient plus que 20. Entre entraînements, opposition face à l'Équipe de France U16 et visite des installations de l'INSEP en compagnie des familles, ces deux jours resteront longtemps gravés dans la mémoire de ces jeunes joueurs.

Équipe de France U16 masculins

Bien en jambes tout au long de ces deux jours, la dernière opposition remportée face aux U17 restera un vrai motif de satisfaction pour l'entraîneur Lamine Kebe. Très intense et agressive sur le porteur du ballon, montrant un état d'esprit exemplaire, l'équipe menée par le joueur de l'ASVEL Kymany Houinsou et l'arrière du Pôle France Basket Kilian Malwaya a montré de très belles choses.

Équipe de France U17 masculins

Le retour de la cuvée 2003 à l'INSEP est loin d'être passé inaperçu. Avec 4 joueurs culminant à plus de 2m10 et en présence de l'intérieur de Nanterre Victor Wembanyama (encore 2004), cette équipe a laissé entrevoir tout son potentiel. Après la très belle médaille d'argent obtenue au Championnat d'Europe U16 l'été dernier, c'est la Coupe du Monde qui attend les protégés de Bernard Faure. À Sofia, capitale de la Bulgarie, ces jeunes pousses auront le privilège d'affronter le gratin mondial.

Équipe de France U18 masculins

Sans quelques-uns de ses meilleurs éléments comme Juhann Begarin et Moussa Diabate, respectivement au Paris Basketball en Pro B pour l'un et expatrié à IMG Academy en High School pour l'autre, ces deux jours auront permis à l'entraîneur Frédéric Crapez de procéder à une très large revue d'effectif. L'occasion de revoir Daniel Batcho avec les Bleuets, lui qui n'a plus porté le maillot bleu depuis une blessure lors du Championnat d'Europe U16 en 2018.

Surtitre: 
RASSEMBLEMENT EDF JEUNES MASCULINS
Auteur: 
Clément Daniou
Date d’écriture: 
Vendredi, 10. Janvier 2020
Vignette: 
Chapeau: 
Pendant deux jours et pour la première fois de l'histoire, les Équipes de France U15, U16, U17 et U18 masculins étaient réunies à l'INSEP. Dans le temple français des sports olympiques, ce grand rassemblement a permis aux différents entraîneurs de procéder à une large revue d'effectif.

20 joueurs retenus en Equipe de France U15

Corps: 

Composition de l'Equipe de France U15

Nom Club Pôle
Théo Audry Chorale Roanne Lyonnais
Tidjan Auguet SPO Rouen Haute Normandie
Mapote Benga Fos Provence  
Matheo Coffi Strasbourg IG Alsace
Pacome Dadiet SC Charenton Ile de France
Felix De Almeida ASVEL Alpes
Mohamed Diawara La Domremy Basket 13 Ile de France
Nolan Guillaume Villemomble Sports Ile de France
Anatole Humeau AL Voiron Basket Alpes
Khadim Kane Grenoble Basket 38 Alpes
Maxim Logue ASVEL Lyonnais
Mervyn Muamba Sud Lyonnais Basket Lyonnais
Noah Penda Levallois SC Ile de France
Théo Pichard Orléans Loiret Centre
Théo Pierre-Justin Adour Dax Basket Aquitaine
Illan Pietrus Strasbourg IG Lorraine
Zaccharie Risacher Union Olympique Demi Lunoise  
Tidjane Salaun SC Charenton Ile de France
Djibril Sinitambirivoutin Levallois SC Ile de France
François Wibaut ASVEL Nord Pas-de-Calais

Entraineur : Stanislas Hacquard                                

Surtitre: 
Equipe de France U15 masculins
Auteur: 
Sylvain Bourdois Chupin
Date d’écriture: 
Lundi, 23. Décembre 2019
Vignette: 
Chapeau: 
A l'issue du Camp National qui s'est déroulé à Bourges, 20 joueurs ont été retenus pour participer au stage de l'Equipe de France U15 du 8 au 10 janvier 2020 à l'INSEP.

France Nord a remporté le Tournoi des Demoiselles

Corps: 

A l'issue de ce tournoi, parfaitement organisé par le Comité Départemental du Cher, la France Nord s'impose et la France Sud termine 3e. De bon augure pour ce millésime lorsque l’on sait que la République Tchèque et l’Allemagne figuraient toutes les deux dans le Top 10 du dernier Championnat d’Europe U16.

Classement final :
1/ France Nord
2/ République Tchèque
3/ France Sud
4/ Allemagne

Surtitre: 
Camp National 2019
Date d’écriture: 
Lundi, 23. Décembre 2019
Vignette: 
Chapeau: 
En marge du camp national qui s'est déroulé à Bourges, les filles ont participé dans la prestigieuse salle du Prado au Tournoi des Demoiselles. Les Tricolores ont disputer trois rencontres de niveau international. La République Tchèque U15 et l’Allemagne ont donné le change aux jeunes françaises qui avaient été réparties dans deux équipes appelées, pour la circonstance, France Nord et France Sud.

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