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Les Françaises à l'étranger

Les leçons de Lawson

20/12/2005
<P>A Mondeville, la chef d'orchestre du champion d'Europe Samara a époustouflé la partie de son talent. Quelque soit le challenge proposé (Euroligue, Equipe de France ou WNBA), la meneuse française a toujours autant soif de titre. Edwige Lawson grandit encore et elle en tire des enseignements. Entretien...</P>&#13; <P><EM><FONT size=1><I>Edwige Lawson (16 pts contre Mondeville) et une fan à Mondeville</I></FONT></EM></P>

Mercredi 14 décembre 2005.Il est deux heures de l'après-midi et c'est jour d'Euroligue : Samara joue à Mondeville. Edwige vient de finir son déjeuner. La &quot;petite&quot; Rennaise, expatriée au pays des montagnes russes, vient discrètement nous rejoindre et s'asseoir à notre table. Décontractée, elle nous accorde une entrevue d'une demie heure avant de souscrire au rituel de la sieste d'avant match.

Leader invaincu en SuperLeague, Samara vient de battre Ekaterinbourg. Qu’est-ce qui peut arrêter Samara actuellement ?
« Il y a de très bonnes équipes sur le Continent. Le niveau ne cesse de s’améliorer. Les matches à l’extérieur sont les plus difficiles. J’espère que nous allons rester invaincues mais à mon avis cela n’arrivera pas. Une équipe comme Brno est très dangereuse. Nous l’avons jouée en finale de la ligue mondiale, leur Américaine [l'extérieure Nykesha Sales] venait juste d’arriver. Nous avons bien joué tout le match et conservé notre titre. Cette solide formation dispose de joueuses de grande taille et ressemble beaucoup à la nôtre. Elle joue un peu le même jeu que nous. »

Championne d’Europe en titre, double vainqueur de la Ligue mondiale, après quoi courrez vous encore ?
« Nous avons toujours envie de gagner ! Plus on gagne, plus on a envie de gagner. On n’en a jamais assez. L’Euroligue, c’est un moment très fort que nous avons envie de vivre à nouveau. Cette année, nous voulons encore jouer le titre. C’est un de nos objectifs. »

Wauters, Korstine, Stepanova, Valdemoro… Vous n’avez pas l’impression de jouer un All Star Game à tous les matches ?
« Avec l’arrivée de Valdemoro, l’effectif est encore plus impressionnant. Je m’éclate à jouer au côté de joueuses de ce calibre. C’est très plaisant et c’est pourquoi plusieurs d’entre nous ont re-signé. Nous nous amusons bien ensemble. Pour quitter Samara, il m'est évident qu'il faudra une offre très intéressante. »

&quot;Ici je m'éclate !&quot;

Quel effet cela vous fait de retrouver Nathalie Lesdema ?
« J’ai joué 3 ans avec elle (2 ans à Aix-en-Provence et 1 an à Valenciennes). Quand Igor Groudine m’en a parlé, j’étais très enthousiaste et je ne lui en ai dit que du bien. Le coach la connaissait déjà. C’est une bonne joueuse avec une excellente attitude. J’ai aussi gagné avec elle à Valenciennes. »

Vous avez signé jusqu’en 2007. Avez vous projeté une nouvelle destination à l’issue de votre contrat ?
« Les dirigeants de Samara plaisantent souvent car ils aimeraient bien nous conserver encore 2 ou 3 ans de plus. La Russie est très éloignée de la France. La famille me manque, même si au niveau basket c’est le top niveau. Le groupe est bon, l’ambiance est bonne, nous passons de bons moments ensemble. On verra plutôt à la fin de la saison prochaine. »

Vous avez tout gagné en LFB avec Valenciennes. Gardez vous un œil sur le championnat de France ?
« Je suis les résultats régulièrement. La ligue est très intéressante avec notamment l’équipe de Mondeville, leader invaincu qui concurrence Valenciennes et Bourges. J’entends dire que le niveau s’améliore. Un retour en LFB ? Non j’ai joué 8 ans dans la ligue, j’ai déjà donné. Je suis quasiment certaine de ne pas revenir en France. »

&quot;La WNBA, je ne m'obstinerai pas&quot;

Cet été, vous n’avez pas beaucoup joué avec Houston (WNBA). Cette expérience ne vous a pas trop frustrée ?
« Non j’y suis allée pour voir. J’ai profité du fait de ne pas jouer beaucoup pour prendre des vacances en somme. J’ai beaucoup voyagé, je suis beaucoup sortie, je ne me suis pas prise la tête. J’ai fait un break car je savais que j’enchaînerai avec Samara. La WNBA est une ligue difficile car il n’y a que 14 équipes (avec l’arrivée de Chicago) et une forte concentration de bonnes joueuses. En tant qu’européenne, il faut avoir de la chance pour y jouer un rôle. Par exemple, Valdemoro a fait 5 saisons de WNBA sur le banc de Houston. Je vous assure pourtant qu’elle peut jouer dans n’importe quel cinq majeur américain. Ça ne dépend pas que de nous ! »

Vous y retournerez ?
« Je vais essayer de retenter ma chance l’année prochaine. Mais je ne m’obstinerai pas. Si je ne joue pas, je ne compte pas rester 5 ans sur le banc. Aux Etats-Unis, ils ne s’intéressent pas au basket européen, ne suivent pas l’Euroligue. Passer de l’Europe à la WNBA est d’autant plus difficile que nous sommes considérées comme des inconnues. Cet été j’étais la ‘rookie’ des Houston Comets, celle qui doit d'abord apprendre et regarder. »

En parallèle, vous avez manqué la campagne 2005 des Bleues. Avez vous des regrets par rapport à votre choix ?
« Un peu car je n’ai pas pu être avec les filles que j’apprécie. J’ai discuté avec Nicole [Antibe], Sandra [Le Dréan] et Audrey [Sauret-Gillespie], elles ont fait une bonne préparation mais ce fut un peu plus dur à l’Euro. Je n’ai pas oublié l’équipe de France, c’est un objectif important pour moi. Je veux revenir, j’espère que les calendriers le permettront. »

La WNBA et les Bleues si...

Alors l’été 2006, ce sera l’Equipe de France ou la WNBA ?
« En WNBA je n’ai pas de contrat garanti donc tout est possible. Je peux être coupée au bout de deux semaines, un mois ou encore être échangée. On ne sait jamais comment ça va se passer. La ligue US a prévu d’adapter son calendrier en fonction de celui du Mondial car les Internationales américaines y défendent leur titre. Pour cumuler les deux compétitions, rien n’est garanti. Et il y a aussi la façon de voir du sélectionneur Alain Jardel. Tous ces paramètres entrent en ligne de compte. »

Propos recueillis à Mondeville (Calvados) par Yann Kappes.