Un sourire pour finir | FFBB

Vous êtes ici

EuroBasket 2009

Un sourire pour finir

par Julien Guérineau, sur place à Katowice - 20/09/2009
En battant la Croatie 69-62, l’Equipe de France a décroché la cinquième place de l’EuroBasket 2009. Elle termine également avec le meilleur bilan de la compétition avec huit victoires pour une seule défaite, malheureusement concédée lors du quart de finale.

Qui veut s’offrir un dernier tour de piste avant la quille ? Les billets pour le Mondial déjà décidés, les dernières rencontres pour les places de 5 à 8 n’avaient plus aucune importance. La possibilité pour les coaches d’offrir du temps de jeu à des joueurs peu utilisés depuis le début de l’Euro. Pour l’occasion Boris Diaw (blessé à la cheville contre la Turquie, 3 semaines d’arrêt), Tony Parker et Florent Pietrus ont été laissés au repos. Côté croate Roko-Leni Ukic est en civil tandis que Mario Stojic et Zoran Planinic ne décolleront pas du banc.

Un petit match entre amis sans enjeu et sans grande intensité. Au point que les acteurs passent salement au travers des premières minutes combinant un coquet 0/8 aux tirs pour débuter. Les Croates semblent encore plus endormis que les Français et vont nous offrir quelques moments d’anthologie. Appelé à remplacer Mario Kasun, Nikola Vujcic se précipite vers la table de marque avant de s’apercevoir qu’il a oublié… son maillot. Au retour des vestiaires la deuxième mi-temps reprend sans Jasmin Repesa. Le coach dalmate débarque paisiblement alors que ses troupes ont déjà inscrit un panier. Concentration maximale donc. Même les supporteurs prennent l’affrontement à la rigolade et, histoire de pimenter ce grand n’importe quoi, finissent par se rassembler pour fêter ensemble les paniers des deux équipes.

Sur le parquet, Antoine Diot et Nando de Colo ont cependant décidé de se faire plaisir. Les deux compères vont combiner 19 points à 8/11 lors du premier quart-temps sur les 21 de leur équipe. De quoi creuser rapidement le trou (21-12) avant que Sandro Nicevic ne joue les maîtres d’école avec son ancien coéquipier au Mans, Alain Koffi. Quelques mouvements bien sentis dos au panier remettent la Croatie dans la course avant que Diot ne frappe à deux reprises à trois-points, le deuxième depuis le milieu du terrain au buzzer de la mi-temps (34-24).

Le match va réellement débuter en milieu du troisième quart lorsque Davor Kus commence à faire chauffer son poignet alors que son équipe pointe à -14. Un 16-3 en cinq minutes entretient le suspense (46-45, 31e). Mais ces  Bleus ont pris la bonne habitude de ne pas jouer de fausses notes dans leur partition 2009 et la bench mob, la mafia du banc, avec la contribution décisive de Nicolas Batum va s’assurer de poursuivre la bonne série. Ali Traore s’offre même un ultime dunk tonitruant qui déclenche le délire sur le banc tricolore. La France s’impose pour la huitième fois en neuf matches en Pologne.


Les réactions
Ronny Turiaf :
"Cela fait plaisir de bien finir, de n’avoir perdu qu’un match contre une grosse équipe d’Espagne et de voir les copains se faire plaisir sur le terrain. Je suis content."

Vincent Collet : "Il y avait des absents de marque mais je ne voulais pas que l’on abime l’image d’une équipe qui a très envie de jouer. L’avoir fait ce soir me fait très plaisir. Ce matin je leur ai dit n’écornez pas tout ce que vous avez montré depuis le début de la préparation. Ils l’ont fait et cela fait chaud au cœur."

Les matches du jour
Espagne bat Serbie  
De finale il n'y en a pas eu dimanche soir à Katowice. Le match pour la médaille d'or a vite tourné au massacre. A ce niveau l'Espagne n'a pas d'adversaire à sa hauteur mis à part les stars NBA. Après la France (-20), la Grèce (-18), la Serbie (-22) a été totalement balayée, battant au passage un record en étant distancée de 23 unités à la pause. Pau Gasol n'a eu besoin que de 22 minutes pour rendre une fiche de stats de 18 points, 11 rebonds  et 3 contres. Pour la première fois de son histoire, l'Espagne est championne d'Europe et poursuit une fabuleuse décennie de succès. Sachant que Pau Gasol et la génération des juniors en or n'ont pas encore 30 ans et que leur meneur titulaire est tout juste majeur, la razzia est sans doute loin d'être terminée.

Grèce bat Slovénie  57-56
Deux ans après avoir échoué au pied du podium, la Grèce est de retour. Face à une formation slovène héroïque mais visiblement épuisée, les Grecs ont pu compter sur l'impact physique de Sofoklis Schortsanitis pour remporter le bronze. Le pivot de l'Olympiakos a démontré que ses problèmes de poids n'étaient plus qu'un lointain souvenir. Autrefois limité à un temps de jeu réduit du fait d'une condition physique précaire, Baby Shaq a passé 32 minutes sur le parquet signant 23 points, 6 rebonds et 2 contres et écoeurant totalement les intérieurs slovènes. Dans un match haché et dépourvu d'adresse la Slovénie aura tout de même sa chance. Le réveil tardif de Jaka Lakovic les ramène à -1 à neuf secondes du buzzer mais les hommes de Jure Zdovc mettent près de cinq secondes à faire faute sur la remise en jeu. Spanoulis manque ses deux lancers mais Bostjan Nachbar n'a pas assez de temps pour tenter autre chose qu'un tir désespéré du milieu du terrain.