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EuroBasket 2011

Soldats et généraux

Julien Guérineau (service de presse) - 15/09/2011
La Grèce a joué le match qu’elle voulait jouer. Son rythme, son style. Mais après 40 minutes de combat, la France a gagné sa place dans le dernier carré pour la première fois depuis 2005. Avec l’apport de son banc tout d’abord puis des cadres retrouvés dans le money-time.

 

Tony Parker stoppé, Joakim Noah bousculé, Nicolas Batum effacé, les 30 premières minutes du trident majeur de l’Equipe de France (18 pts à 6/20 aux tirs) n’annonçait rien de bon pour les Bleus. La Grèce déroulait son basket tout en contrôle et menait systématique au score depuis un début de rencontre idéal (0-7). "Ils ont fait leur meilleur match du tournoi", estimait Ali Traore. "Les Grecs ont été parfaitement dans leur plan de jeu et je pense que le break nous a fait plus de mal que de bien. Ça nous a coupé les pattes. Mais nous sommes restés patients et soudés."

Tour à tour, les soldats de l’ombre absorbèrent un peu de lumière. Nando De Colo tout d’abord. Ali Traore ensuite. Florent Pietrus enfin. Dans des styles radicalement différents mais avec un impact sur le jeu indéniable. Peu importe dès lors les minutes jouées. Aussi brève soit leur apparition, elle peut s’avérer déterminante, surtout lorsque la France semble empêtrée dans un basket qui ne lui correspond pas. "On a besoin de jouer sur nos points forts et ce soir c’est évident qu’on n’a pas joué dessus", estimait Traore. "Tony n’a pas réussi à scorer parce les Grecs ont été très intelligents. Ils savaient que ses pénétrations en première intention sont mortelles et donc ils ont parfaitement fermé la raquette. Il fallait trouver d’autres solutions et elles sont venues. On ne pouvait pas le laisser faire tout le boulot."

Froid comme une lame, Nando De Colo a enchaîné les tirs de loin en première mi-temps, rassurant par ainsi ses coéquipiers. Alors que Bourousis menaçait de faire la différence au milieu du troisième quart-temps, c’est Traore qui se fendit de trois paniers comme autant de ballons d’oxygène. "Le talent est resté au vestiaire. Il fallait y aller avec le cœur… et les couilles", souriait-il en zone mixte.

Florent Pietrus a assurément les deux et tous ses coéquipiers saluaient la qualité de son passage. A son image, la France n’a jamais molli défensivement avant de finalement trouver son rythme en attaque lors du money-time. En mission depuis le début de l’Euro, Tony Parker n’a laissé à personne le soin de lancer l’assaut final (8 pts au cours d’un 16-5 déterminant pour passer de 40-45 à 56-50).

Joakim Noah, valeureux guerrier, oubliait son nez en sang pour faire le ménage sous son cercle. "Joakim a rayonné au rebond et c’était indispensable", soulignait Vincent Collet. "On savait qu’ils garderaient le ballon 20 secondes et s’ils avaient eu des deuxièmes chances, nous aurions passé notre temps à défendre. Là notre rebond défensif était verrouillé."

Privés de solutions, les Grecs finissaient par lâcher prise sur deux tirs mi-distance d’un Nicolas Batum bien plus qu’un lieutenant dans le quatrième quart-temps (10 pts). "Chaque joueur a eu son moment à lui dans cet Euro", savourait Florent Pietrus. "C’est la force de cette équipe. Aujourd’hui c’était Nando, demain ça sera un autre. A la fin, tout le monde aura eu sa part du gâteau."

Déjà assurés de participer au Tournoi de Qualification Olympique l’été prochain, l’Equipe de France, débarrassée d’une immense pression, veut désormais voir plus loin et décrocher une place en finale, un niveau de compétition qu’elle n’a jamais atteint (en 1949, au Caire, c'est après une phase de poule qu'elle avait décroché une médaille d'argent). 40 minutes pour refaire l’histoire et décrocher un billet direct pour Londres et les Jeux Olympiques. "Nous sommes dans le train… Maintenant il faut traverser la Manche", annonce Ali Traore.
 
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