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Equipe de France masculine

"J’ai mûri"

Julien Guérineau (service de presse FFBB) - 07/09/2013
Après une première sortie délicate contre l’Allemagne, Alexis Ajinça (2,15 m, 25 ans) a livré deux prestations très convaincantes face à la Grande-Bretagne (10 pts, 11 rbds) puis Israël (13 pts, 6 rbds), stabilisant le jeu intérieur français.
Comment expliquez-vous vos débuts difficiles dans la compétition ?

Le premier match d’un EuroBasket avec les A, j’étais stressé, j’avais peur de mal faire. Cela s’est mal passé mais je me suis rattrapé sur les deux matches suivants.

A quoi attribuez-vous vos progrès depuis vos premiers passages en Equipe de France en 2009 et 2010 ?

J’ai mûri. J’avais 21 ans pour ma première sélection. Aujourd’hui j’en ai 25. J’ai passé un cap et pas seulement au niveau basket. J’ai perdu mon père et mon grand-père à une période de ma vie qui n’était pas facile. J’ai également rencontré une femme qui m’a apporté de la stabilité. J’ai eu un déclic qui fait que désormais je suis plus concentré. En plus j’ai recommencé à travailler avec un coach mental que j’avais connu au Centre Fédéral.

Comment le ressentez-vous sur le terrain ?

Je suis plus concentré même si j’ai encore quelques sautes d’humeur. Quand je loupe une action je passe à autre chose, je reste dans mon match. Contre l’Allemagne Tibor Pleiss me contre mais sur l’action suivante je le contre à mon tour. J’aurais pu m’effondrer parce qu’en championnat de France je dunke ans la même situation. Mais j’ai continué à jouer et c’est dans cette voie qu’il faut poursuivre. Après il y a encore du déchet avec des paniers que je rate alors que je suis tout seul.

L’absence dans le secteur intérieur de joueurs comme Joakim Noah, Ronny Turiaf, Kevin Seraphin ou Ali Traore vous a-t-elle mis une pression supplémentaire sur les épaules ?

Je voulais vraiment qu’ils soient là pour me mesurer à eux et voir ce que je pouvais donner. Ça ne s’est pas fait mais moi je ne suis pas là pour remplacer les absents. Je sais qu’il y a des attentes  mais je suis Alexis Ajinça et j’essaye d’apporter ce que je peux. Ce n’est pas forcément en attaque qu’il faut produire parce que nous avons des cadres efficaces dans ce domaine. On sait très bien que c’est défensivement et au rebond qu’il faut être présent.

Pensez-vous avoir trouvé un équilibre entre le jeu intérieur et le tir extérieur qui a toujours été une arme dans votre arsenal ?

Oui. La preuve je ne shoote même plus à trois-points (il sourit). Même si je suis ouvert je fais la passe. Je pense que je refuse encore quelques shoots au poste haut mais je suis assez content de mon travail intérieur par rapport à ce qu’on me reprochait dans le passé.

Votre contrat avec la SIG est assortie d’une clause de sortie NBA jusqu’à la fin du mois. Pensez-vous que vos performances à l’EuroBasket pourraient tenter une franchise ?

Je suis 100% concentré sur l’Equipe de France. Après si la NBA ne vient pas tant pis, je jouerais quand même l’Euroleague avec Strasbourg. Je pense qu’ils m’ont vu en championnat de France mais l’étiquette qui me colle à la peau depuis mon départ des Etats-Unis est toujours présente. C’est dur à gommer. Je l’ai senti quand je suis allé faire les work-outs cet été avec les Warriors et les Rockets où je n’ai pas eu l’occasion de montrer que j'avais progressé dans certains domaines.