La France en finale !
Retrouver pour la deuxième fois un adversaire qui a déjà été le vôtre en poule est toujours particulier. Les deux équipes ont non seulement eu le temps de disséquer leur jeu respectif mais aussi leur manière de réagir aux différentes défenses qui lui ont été proposées. Les scenarios divergent donc bien souvent dans le déroulement de la rencontre et le France-Espagne de la demi-finale de l'Euro n'a pas dérogé à la règle. Alors que le premier face à face avait donné lieur à un festival offensif, le deuxième acte est cadenassé. La qualité des défenses bien sûr et le poids de l'enjeu.
58 points avaient été marqués dans le premier quart-temps il y a une semaine jour pour jour. Après cinq minutes, la France et l'Espagne ont réussi 6 tirs sur 18. Pour le show, on repassera. Mais pas pour l'intensité et le combat. Et à ce jeu, le duo de faux intérieurs tant redoutés par Richard Billant, Victor Claver et Pablo Aguilar, fait peser une menace constante, notamment au rebond offensif. Après un premier quart-temps légèrement à l'avantage des Ibères (12-15), un joueur va sortir du banc pour, enfin, aérer quelque peu le jeu. Alors que ses coéquipiers sont hésitants à tenter leur chance, Benoît Mangin prend crânement ses responsabilités. Il dégaine sans hésiter à trois-points, puis frappe en pénétration. De quoi s'offrir un petit écart (25-19, 15e). Mais les Bleus ne profitent pas pleinement des ratés espagnoles et de l'énervement de leur coach, sanctionné d'une faute technique. Ils gaspillent un nombre important de ballons (13 pertes de balle à la pause) et s'exposent à un retour de flamme.
C'est Marc Rubio qui se charge de la punition. Frère aîné de Ricky, le plus grand espoir du basket espagnol, Marc n'a pas le même talent mais est un vrai poison, un monstre d'énergie et de volonté qui joue comme un vétéran. Il inscrit 10 points en cinq minute et renverse le cours de la rencontre : 14-3 et cinq unités d'avance à la pause (28-33).
A la reprise, la France parvient enfin à se créer quelques situations de contre-attaques, chose rarissime. La menace vient de tous les côtés et sur une claquette dunkée gigantesque d'Alexis Ajinca, les juniors repassent devant (36-35, 24e). Les deux formations ne se quittent plus. Javier Forcada, notre principal tourmenteur en poule, refait des siennes grâce à ses drives saignants. C'est lui qui fait l'essentiel du jeu offensif espagnol alors que de l'autre côté du terrain, le manque d'adresse des Tricolores à trois-points les pénalisent (45-47, 30e).
Etincelant depuis le début de la deuxième phase, Nicolas Batum est de nouveau l'homme clé dans le dispositif de Richard Billant. C'est lui qui va chercher le panier de l'égalisation pour lancer le quart-temps. Il enchaîne sur un dunk à deux mains, sert Moerman sur l'aile puis intercepte pour un 2+1 que Moerman transforme en 2+2 au rebond offensif. Abdoulaye M'Baye, qui retrouve son shoot au meilleur moment, frappe à 6,25 m. L'Espagne est dans les cordes (58-50, 34e) d'autant qu'elle perd Aguilar sur blessure. Les parents des joueurs dans les tribunes sont debouts et l'enthousiasme gagne le camp des juniors. A trois minutes de la fin, dunk renversé de Kim Tillie pour le +10. Les Espagnols ne reviendront pas car les Français ont le bon goût de rentrer leurs lancers. Après s'être vengés de l'Espagne, les juniors auront l'occasion de doubler la mise face à la Lituanie en finale. Les Baltes s'étaient imposés 80-73 en poule.
France bat Espagne 80-67
Les marqueurs : Batum (24), M'Baye (16), Mangin (12), Moerman (10), Diot (5), Tillie (5), Ajinca (5), Romain (3), Vaty (-), Jackson (-), Begarin (-).
Par Julien Guérineau, service de presse FFBB, sur place à Amaliada (Grèce)
