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Euro masculin 2007

Signé Parker

04/09/2007
Sur les ailes d'un Tony Parker éblouissant (36 points) que la France a remporté son deuxième match de poule de l'EuroBasket pour se qualifier pour le deuxième tour de la compétition. Un 12-2 décisif lors des trois dernières minutes de la rencontre a eu raison d'une équipe d'Italie désormais en grand danger (69-62).

Certains joueurs italiens avaient beaucoup à se faire pardonner ce mardi soir à Alicante, à l'image d'Andrea Bargnani, auteur d'une prestation catastrophique contre la Slovénie (4 pts à 2/10). Et le numéro un de la draft 2006 ne tarde pas à faire passer sa piètre sortie pour un simple accident de parcours. D'entrée les Italiens vont chercher la star des Raptors qui fait étalage de tout son arsenal offensif face à un Florent Pietrus qui lui rend plus de dix centimètres. Dos au panier, à trois-points, sur tir en sortie de dribble, Bargnani s'amuse pendant que les Français piétinent en attaque, manquant leurs sept premiers tirs. Même à bout portant, sur des claquettes, les ballons tournent autour du cercle (0-7). Il faut attendre près de cinq minutes pour que le compteur des Bleus se débloque grâce à Tony Parker. Le duel des NBAers est lancé et TP se déchaîne. Bien qu'en difficulté avec son tir face à la Pologne le meneur tricolore est particulièrement en jambes. Il débute son festival au-delà des 6,25 m avant de transpercer la défense transalpine et de conclure sur son fameux tear-drop. Parker ramène la France à lui seul ou presque (9-11, 6e) et lorqu'un coup de chaud du shooteur fou Marco Belinelli recreuse un instant l'écart (11-18, 8e), il enfile de nouveau son costume de pompier de service pour limiter la casse à la fin du premier quart-temps (17-20). Le MVP des Finals s'est fendu de 13 unités.

Seul problème, mis à part Parker, personne ne semble en mesure d'alimenter la marque avec constance. Boris Diaw pointe bien le bout de ses baskets en milieu de deuxième quart-temps avec notamment un coast to coast ponctué d'un dunk tonitruant mais ces éclairs de génie sont rares. Le passing game que Claude Bergeaud souhaitait plus rapide ne parvient toujours pas à créer de réels décalages et lorsque TP connaît une panne momentanée d'adresse l'Italie reprend fermement les commandes en exploitant parfaitement les mismatches défensifs. Ainsi Bargnani punit à deux reprises Frédéric Weis en le jouant tout en vitesse et en adresse. Puis Massimo Bulleri, éblouissant lors des cinq dernières minutes contre les Slovènes, sort de sa boîte pour prend les affaires en main avant la pause (24-33, 17e). Il faut un nouveau raid parkerien et les efforts de Florent Pietrus pour rester dans la roue (31-36).

Au retour des vestiaires, la France hausse le ton défensivement. Grâce à une zone tout d'abord puis une individuelle féroce où Pietrus et Diawara se sacrifient pour éteindre les deux pyromanes Bargnani et Belinelli. Ces efforts permettent de développer du jeu rapide et accompagnent idéalement le récital Parker. De loin, de près, dans les positions les plus acrobatiques TP signe exploit sur exploit. Après deux paniers opportunistes de Kirksay il inscrit 12 points consécutifs et les Bleus font le trou (49-41, 28e). Mais l'Italie s'accroche et Carlo Recalcati réalise un coup de maître en faisant sortir du banc Stefano Mancinelli. Celui à qui les Blazers ont proposé cet été un contrat garanti mais qui restera malgré tout à la Fortitudo utilise ses qualités de puissance et d'adresse pour jouer en post-up ou sortir à trois-points. Un vrai casse-tête qui relance le match et garantit une fin de débat serrée (60-60, 36e).

La tension est palpable mais ne touche pas Parker et Kirksay qui enquillent deux missiles longue distance consécutifs. Puis Flo Pietrus réussit une pénétration déterminante à la limite des 24 secondes avant de servir un caviar pour Parker sur un nuage. Comme contre les Polonais, les Bleus affichent une belle sérénité dans les moments chauds pour conclure sur un 12-2 décisif et qui ouvre déjà à la France les portes du deuxième tour.

Déclarations
Claude Bergeaud :
"C'était un match test parce que nous ne savions pas trop où nous en étions après le dernier match de préparation contre l'Espagne qui n'avait pas été très bon. L'Italie reste compétitive pour réaliser un podium et nous avons fait des choix défensifs payants, surtout lors la deuxième mi-temps. C'est très positif car nous étions dans le doute dans ce domaine. Offensivement, l'euphorie de Tony et son investissement auprès de ses coéquipiers sont exceptionnels. Mais nous aurons besoin d'une marque plus répartie avec un partage de la balle et des responsabilités. La rentrée de Florent Pietrus est déterminante car Bargnani qui le domine pourtant en taille n'a pas pu rentrer dans la raquette. Ce que l'on cherche c'est un maximum de victoires avant la deuxième phase car tout pourra se passer à Madrid."

Tony Parker : "On commence très mal le match en prenant un 7-0. J'ai senti qu'il fallait que je sois plus agressif ce soir. Je n'étais pas content de ma prestation contre la Pologne donc je voulais attaquer le cercle. L'équipe a joué pour moi, c'est rentré et c'est une victoire de référence contre une équipe qui a l'habitude de gagner des médailles. Nous venons de gagner deux matches serrés et je crois que l'on a appris après ce qui s'est passé en 2005 contre la Grèce. Je pense que nous sommes plus concentrés, mieux en place et en confiance pour mettre les lancers en fin de match. Ce soir j'ai mis beaucoup de points mais toutes les rencontres vont être différentes. Cela ne pourra pas durer tout un Euro car un joueur ne peut pas gagner un championnat à lui tout seul. Demain ça sera Boris, Jo Gomis ou Flo Pietrus qui marquera. Maintenant nous sommes en bonne position pour jouer la première place. C'est très important d'engranger les victoires avec cette formule. Nous avons battu trois fois les Slovènes en préparation mais il ne faut pas s'enflammer parce qu'une défaite annulerait le bon résultat d'aujourd'hui."

France bat Italie : 69-62

Dans la poule
Slovénie bat Pologne 70-52
Les Slovènes n'ont éprouvé aucune difficulté pour écarter une Pologne qui n'a fait illusion que lors du premier quart-temps. Les intérieurs ont été dominateurs à l'image de Rasho Nesterovic (11 pts, 12 rbds) et Erazem Lorbek (16 pts, 7 rbds), ce qui présage d'un affrontement musclé mercredi avec la France pour la première place de la poule.

Par Julien Guérineau, Service de Presse FFBB, sur place à Alicante (Espagne)