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Equipe de France masculine

"Ne pas être dévoré par ce sentiment de revanche"

Julien Guérineau (service de presse FFBB) - 20/09/2013
L’Equipe de France affronte son meilleur ennemi, l’Espagne, en demi-finale de l’EuroBasket (21h00). Une équipe qui l’a battue huit fois de suite et notamment lors de la finale de l’Euro en 2011 et l’an passé en quart de finale des Jeux Olympiques.
France-Espagne. Est-ce une finale avant la lettre ?

Par rapport à ce qui s’est passé ces dernières années oui. Par rapport à l’EuroBasket, ça serait manquer de respect vis-à-vis des autres équipes, notamment la Lituanie qui a montré de très belles choses. 

Le passif vis-à-vis de l’Espagne sera-t-il un élément moteur de votre motivation ?

Il ne faut pas être dévoré par ce sentiment de revanche. Car une fois qu’il t’a aidé à être très motivé, il ne va pas t’aider à gagner. Quand on a trop envie de gagner on ne pense qu’au résultat et on en oublie le mode d’emploi. Contre une équipe qui présente aussi peu de faiblesses que l’Espagne, ce serait une erreur fatale. L’Espagne a cette culture de la gagne qui fait qu’elle est toujours au rendez-vous. C’est un élément central de ce type de compétition. Ils l’ont été contre la Serbie, ils le seront demain. Il faut bousculer cette sérénité, cette confiance.

L’Espagne est, de loin, la meilleure défense de l’EuroBasket (61,1 pts encaissés). La France est la meilleure attaque de la compétition (78,2 pts). Quels seront les clés de la rencontre ?

Si nous ne sommes pas au même niveau défensif que face à la Slovénie on ne pourra pas gagner. Donc il nous faudra la même énergie, la même intensité. J’espère que nous aurons bien récupérer. A chaque étape il faut élever son niveau de jeu et c’est l’occasion rêvée de le faire. Leur réseau défensif est très dense avec des arrières très actifs qui couvrent beaucoup d’espace et beaucoup de lignes de passe. Il faut donc les déplacer sinon on se retrouve dans des situations tirées par les cheveux et les pourcentages baissent. Il faut créer du mouvement. Enfin nous aurons besoin de tout le monde. Dans les vraies satisfactions en quart il y a par exemple eu Johan Petro. Il joue 11 bonnes minutes et nous avons besoin de ça. Si certains n’ont pas joué les deux derniers matches, ça ne  veut pas dire qu’ils ne joueront pas demain.

Comment gérer le cas Marc Gasol (13,0 pts, 7,7 rbds) ?

C’est un élément central de cette équipe. A Montpellier il nous avait fait souffrir (26 pts, 6 rbds, 4 pds). Pareil contre l’Italie lors de la phase de poule (32 pts, 10 rbds). Contre la Serbie il a totalement annihilé Nenad Krstic. L’Espagne joue beaucoup avec trois arrières qui tournent autour de lui donc il est une plaque tournante de cette équipe, d’autant plus que c’est un excellent passeur.

La France reste sur 8 défaites consécutives face à l’Espagne. Cette équipe est-elle tout simplement plus forte ?

Si nous avions les mêmes qualités on les aurait battus. Si on a perdu 8 fois de suite contre eux c’est qu’ils sont plus forts. Il y a beaucoup de talent dans cette équipe. On a toujours tendance à voir les choses depuis notre petite lucarne mais sur la profondeur de l’équipe, l’Espagne est supérieure à nous. Leur 10e homme c’est Fernando San Emeterio qui était dans le cinq idéal de l’Euroleague en 2011. Pour l’instant les Espagnols sont les meilleurs en Europe. Mais la vérité d’hier n’est pas celle de demain.

Le match des quarts de finale des Jeux Olympiques est-il un exemple de ce qu’il faut mettre en place pour bousculer l’Espagne ?

2012 est une référence. Pas vraiment par rapport au plan de jeu puisque Pau Gasol n’est pas là. Mais au niveau de l’attitude. Nous leur étions rentrés dedans. Avant nous avions tendance à trop les respecter. Ils rentrent traditionnellement très fort dans les matches et t’empêchent de jouer lors des premières minutes. Si tu les laisses s’installer tu peux très vite être en difficulté.