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Championnat du Monde 2006 - Japon

Le danger angolais

25/08/2006
<P>Claude Bergeaud n’a pas hésité à faire de l’Angola le favori du huitième de finale que dispute la France dimanche à 10h00, heure française. Les belles prestations des champions d’Afrique ont effectivement impressionné mais les Bleus ont tout de même les moyens de rejoindre le Top 8 mondial.<BR><BR><EM>Joaquim Gomes, meilleur marqueur et rebondeur de l’Angola – Photo FIBA</EM></P>

Sur le continent africain, l’Angola est une terreur. Cette ancienne colonie portugaise domine sa zone depuis de longues années et a encore une fois mis au pas le Nigeria et le Sénégal l’an dernier lors de la CAN, deux pays à qui l’on prête un potentiel pourtant bien supérieur. Mondialement, cette formation est donc une habituée des Jeux Olympiques et du Championnat du Monde mais son manque flagrant de taille l’a toujours empêché de sortir des poules de ces grands rendez-vous mondiaux.

Au Japon, l’Angola a en revanche parfaitement géré sa première phase en s’imposant dans les matches où la victoire était impérative pour espérer poursuivre sa route : Japon, Panama et Nouvelle-Zélande. Mieux même, les hommes de Alberto Carvalho ont bousculé l’Espagne et poussé l’Allemagne dans ses derniers retranchements (trois prolongations) Il aura en effet fallu que Dirk Nowitzki sorte le grand jeu en signant 47 points dont un tir à trois-points miraculeux pour égaliser dans la première prolongation. Des sorties qui ont particulièrement impressionné Claude Bergeaud. "Je ne sais pas comment nous allons pouvoir contenir cette équipe-là car la valeur athlétique que nous possédons, nous n’arrivons pas à la mettre en place, notamment au rebond, parce que les joueurs ne sont pas réactifs", estime-t-il, faisant des champions d’Afrique les favoris de la rencontre.

Une position qui peut surprendre compte tenu du standing des Bleus et de la période de reconstruction que traverse le basket angolais après sa dernière place aux Jeux 2004. Le légendaire coach Mario Palma a en effet laissé sa place à Alberto Carvalho et du sang neuf est venu renforcer l’équipe. Résultat des courses, l’attaque marche au super avec 90,2 points inscrits en moyenne en poule et une pluie de tirs à trois-points qui s’abat sur ses adversaires. L’Angola prend 30 tirs par match au-delà des 6,25 m et même les pivots artillent, compensant ainsi leur petite taille en faisant sortir les grands gabarits. L’ancien étudiant de Valparaiso, le très athlétique Joaquim Gomes (2,01 m, 25 ans) est actuellement le meilleur marqueur et rebondeur de sa formation (16,0 pts, 8,6 rbds) bien servi par les meneurs Miguel Lutonda et Milton Barros, qui donnent un rythme fou à l’attaque. "On va jouer une équipe énorme", avance Bergeaud, toutefois ravi de pouvoir évoluer dans la somptueuse Saïtama Arena, après le transfert de Sendaï effectué dans la matinée en train.

Et pour profiter le plus longtemps possible de cette salle, la France devra produire une défense de fer et retrouver un semblant d’adresse. Jusqu’à présent, les résultats dans ce domaine sont catastrophiques : 23/106 à trois-points (21,7%) et les ailiers traversent une période noire à l’image de Mickaël Pietrus (2/16) ou Laurent Foirest (0/15). "C’est un mystère. Ce sont des choses irrationnelles surtout quand tout le monde est maladroit. Espérons que les deux jours de repos auront servi de thérapie", souhaite le coach.

Par Julien Guérineau, Service de Presse FFBB, sur place à Saïtama