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EuroBasket 2011

Grandiose !

Julien Guérineau (service de presse) - 05/09/2011
L’Equipe de France a signé un petit chef d’œuvre en venant à bout de la Serbie en prolongation (97-96). Cette victoire, la cinquième de suite à l’Euro la laisse comme seule invaincue avec la Russie et la place idéalement dans l’optique des quarts de finale.

 

La France gagnera-t-elle l’Euro ? Peut-être. Ou peut-être pas. Mais quoi qu’il arrive, ces Bleus-là ont démontré à ceux qui en doutaient encore que la question est légitime. Quarante minutes durant ils ont évolué les yeux dans les yeux avec la Serbie dans une rencontre qui a atteint des sommets.

Car il fallait être forts pour ne pas décrocher lorsque les Serbes ont débuté par un 6/7 aux tirs. Forts pour se relever d’un spectaculaire 0-13 en milieu de troisième quart-temps. Encore plus forts enfin pour ne pas s’effondrer en concédant la prolongation alors que la victoire semblait acquise.

Tony Parker espérait, avant de débuter la compétition, que la roue tournerait dans le bon sens pour la France. L’affaire est loin d’être entendue mais le mécanisme s’est doucement mis en branle. En s’entretuant dans le groupe A, la Turquie, l’Espagne et la Lituanie se présenteront au deuxième tour avec une seule victoire, comme la Serbie. Les Bleus disposent donc d’un joker et une simple victoire les expédierait selon toute vraisemblance en quarts.

Le succès contre les Serbes est donc idéal mathématiquement tout autant que moralement. Même Dusan Ivkovic, qui en a pourtant vu d’autres, admettait en conférence de presse qu’il venait de disputer un match d’anthologie avec 21 égalités et 27 changements de leader ! "On a franchi un palier, c’est clair", savourait Tony Parker, prompt cependant à remettre cette victoire en perspective. "Mais nous avons tout à prouver. Nous sommes loin d’avoir gagné une médaille donc il n’y a pas de risque d’emballement."

Touché à la cuisse contre Israël, Parker a travaillé avec les kinés jusqu’à la dernière seconde pour tenir sa place. Rattrapé par les crampes dans les dernières minutes il n’a pas eu sa réussite habituelle (6/20) mais ses 10 fautes provoquées et ses 6 interceptions ont pesé lourd dans la balance. Et comme un symbole c’est lui qui aura inscrit les deux lancers de la victoire (12/12 dans le match) alors qu’Ivkovic avait délibérément fait le choix de l’envoyer sur la ligne, afin d’obtenir la dernière possession. Une tactique qui a bien failli s’avérer payante mais Dusko Savanovic, qui fêtait ce soir son 28e anniversaire, ratait un tir quasi tout cuit à deux mètres du cercle au buzzer.

Héroïque et soudée, la France poursuit donc sa route vers Vilnius avec un bilan immaculée et la sensation que toutes ses composantes sont à l’unisson : "Tout le monde a participé à la victoire et c’est très important pour nous", admettait Tony Parker. "Un joueur comme Kevin Seraphin par exemple comble le manque lié à l’absence de Ronny Turiaf." Alors que le cinq majeur brillait encore de mille feux (82 points), les remplaçants ont su apporter leur pierre à l’édifice sur de courtes séquences à l’image de Seraphin ou de Charles Kahudi.

Le croisement avec la poule A promettait d’être terrible. Il l’est toujours avec au menu et dans l’ordre la Turquie (vice-championne du Monde), la Lituanie (bronze au Mondial) et l’Espagne (championne d’Europe). Mais avec deux victoires la France compte un temps d’avance sur ses concurrents et en jetant un coup d’œil à la poule F (Russie, Slovénie, Grèce, Géorgie, Finlande, Macédoine) elle peut se dire qu’il y a vraiment un grand coup à jouer dans cet Euro.
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