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Équipe de France masculine

France-Serbie : deux chapitres pour une victoire

À Londres, Boris Vladic (FFBB) - 21/08/2011
Vincent Collet et ses hommes ne s'attendaient sans doute pas au scénario de la soirée. Les Bleus ont triomphé de la Serbie 80-77 mais le chemin menant à la victoire a été étonnant. Les Serbes, après avoir frisé la correctionnelle à la fin du troisième quart-temps (-23), sont repassés devant au score quelques instants avant la fin de la rencontre. Tony Parker et les siens ont néanmoins répondu présents dans le money-time pour enlever le match.

Pour l'anecdote, on retiendra que l'Equipe de France termine ce tournoi de préparation à Londres avec un bilan parfait de cinq victoires et aucune défaite. Les Bleus remportent le tournoi devant l'Australie et la Croatie.

Classement : 1- France ; 2- Australie ; 3-Croatie ; 4- Serbie ; 5- Grande-Bretagne ; 6- Chine. 

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Les statistiques FIBA 

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Le fil du match
 
1e quart-temps
Dans le début de match, la France est plutôt adroite. Boris Diaw à trois points puis Nicolas Batum à mi-distance trouvent le cercle. Joakim Noah se voit sifflé une faute anti-sportive "surprenante" et la Serbie égalise à 7-7 (3e) alors que les Bleus avaient pris les devant. Paradoxalement, c'est au plus près du panier adverse que les Français loupent plusieurs tirs consécutifs. Une interruption de quelques minutes vient ponctuer cette entame de match, un problème à la table de marque qui met une éternité à se régler. Une fois le chrono reparti, les Serbes trouvent l'ouverture par Bijelica et Savanovic en attaque. De l'autre côté du terrain, les protégés de Dusan Ivkovic entrent dans le bonus dès la cinquième minute de jeu, ce qui envoie Parker et les siens sur la ligne à quasiment chaque action. Fort heureusement, ça rentre et les Bleus restent au contact. Batum se charge de finir une contre-attaque et les équipes sont à nouveau à égalité 16-16 (8e). "Batman" à nouveau marque derrière l'arc tandis que Séraphin rentre un hook à 1,50 m du cercle. Parker à mi-distance et De Colo au buzzer permettent enfin aux Tricolores de compter 7 longueurs d'avance à la fin du premier quart-temps (25-18).
 
2e quart-temps
Tony Parker a la main chaude dans cette première moitié du match, de près comme de loin. C'est d'ailleurs le seul joueur que Vincent Collet laisse sur le terrain, le technicien tricolore continuant à faire tourner ses troupes comme lors des rencontres précédentes. Le meneur des Spurs finit quand même par céder sa place à Andrew Albicy alors que les poursuivent leur série à longue distance (4/5 après 15 minutes). A l'inverse, le panier se refuse obstinément aux Serbes qui butent sur un mur bleu, action après action. L'Equipe de France fait le break 39-21 (17e) et le duo Gélabale - De Colo mène parfaitement la barque en attaque. Ali Traoré n'est pas en reste et semble très serein par rapport aux 2,13 m de Nenad Krstic. Andrew Albicy envoie Mickaël Gélabale au dunk et les Bleus filent tranquillement aux vestiaires avec 17 points d'avance (48-31).
 
3e quart-temps
A la reprise, la France repart sur les chapeaux de roue et le moteur Tony Parker entraîne ses coéquipiers dans son sillage. Le meneur tricolore éclaire le jeu et passe en revue tout son arsenal offensif : pénétrations, passes décisives, flotters, tirs à mi-distance... Tout y passe ! Dusan Ivkovic doit prendre un nouveau temps-mort et ses joueurs passent une minute douloureuse sur le plan sonore. Joakim Noah, qui avait pris deux fautes très vite dans les dix premières minutes, rentre bien dans cette seconde partie de match. Il défend de manière très sérieuse sur Kosta Perovic et alimente la marque de l'autre côté du terrain. Les Serbes sont toujours aussi peu en réussite aux tirs (18/54 après 27 minutes). Cette maladresse combinée au réalisme offensif français permet à Boris Diaw et ses coéquipiers de boucler la demi-heure de jeu avec une avance des plus confortables (68-49).
 
4e quart-temps
Vincent Collet voulait donner du rythme à tous ses joueurs, dix jours avant d'entamer l'EuroBasket. Le scénario du match se prête bien à cette volonté du sélectionneur et Charles Kahudi entre en jeu à son tour. Le Manceau joue à merveille son rôle de stoppeur et son vis-à-vis déchante.  Sans doute un peu grisés par leur prestation jusque là, les Bleus se relâchent dans les premières minutes de ce dernier quart-temps. Les Serbes, qui n'en demandaient pas tant, en profitent pour revenir au score (71-65, 36e). Collet relance Parker, Batum et Gélabale pour freiner le retour de la Serbie. Mais les coéquipiers de Milos Teodosic ont pris confiance et commencent à rentrer leurs tirs. A tel point qu'ils passent même devant (72-71, 38e). Le cinq majeur tricolore au complet est rappelé d'urgence. Nicolas Batum refait passer les siens devant grâce à un joli tir à trois points en deux temps (76-74). Parker ajoute deux points mais Milan Macvan répond sur l'action suivante. L'Equipe de France mène de trois points alors qu'il reste 4,6 secondes à jouer (80-77). Ce sera le score final. 
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FRANCE-SERBIE │ 80-77 (25-18 ; 23-13 ; 20-18 ; 12-28)
Olympic Basketball Arena, Londres, Angleterre - 3 000 spectateurs
FRANCE - Joakim Noah (4) ; Nicolas Batum (14) ; Andrew Albicy (-) ; Tony Parker (24) ; Ali Traoré (6) ; Florent Pietrus (-) ; Nando De Colo (11) ; Boris Diaw (7) ; Mickaël Gélabale (11) ; Kévin Séraphin (2) ; Charles Kahudi (1).
Entraîneur : Vincent Collet.
SERBIE - Milos Teodosic (3) ; Milenko Tepic (4) ; Aleksandar Rasic (11) ; Ivan Paunic (7) ; Nemanja Bijelica (8) ; Stefan Markovic (1) ; Marko Keselj (3) ; Nenad Krstic (8) ; Kosta Perovic (14) ; Milan Macvan (9) ; Dusko Savanovic (5) ; Boban Marjanovic (4).
Entraîneur : Dusan Ivkovic.
 
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Tony Parker : "C'était un bon match dès le début. La Serbie a très bien joué dans la deuxième mi-temps. Leur banc les a aidés à revenir dans le match. En première période, ils ont raté beaucoup de tirs qu'ils ont marqués par la suite. Ils sont revenus et nous avons pu avoir une fin serrée qui nous a permis d'emmagasiner de l'expérience sur la gestion de fin de match. Nous savons qu'au Championnat d'Europe, la situation sera différente et que la Serbie jouera beaucoup mieux."

Boris Diaw : "Ça a été très bien sur les trois premiers quart-temps. Nous avons eu une petite baisse de régime sur le quatrième et ça a permis aux Serbes de retrouver confiance. Ils ont commencé à mettre les shoots qu'ils n'avaient pas rentrés avant. C'était compliqué ensuite d'arrêter l'hémorragie. On est content du résultat même si on aurait bien aimé rester constant sur tout le match. Sur l'ensemble du tournoi, c'est positif. On a gagné des matches, on a montré du beau jeu, une agressivité défensive sur chaque rencontre. Ça nous a aussi permis évidemment de voir les points qui doivent encore être améliorés. Les deux matches restant face à la Bosnie et à la Belgique vont nous permettre d'affiner encore notre jeu, d'être plus précis et de monter en intensité avant l'Euro."   

Vincent Collet : "Forcément ce soir, il y a des choses qui ne reflètent pas la réalité d'une rencontre de Championnat d'Europe. Nous sommes en préparation. Lorsque nous avons fait l'écart, j'ai fait tourner. J'ai comme objectif bien sûr que l'équipe progresse mais je n'allais pas brûler mes joueurs majeurs. Nous sommes restés vigilants sur les temps de jeu. En revanche, autant sur les matches précédents, les remplaçants avaient été très sérieux, autant ce soir, ils l'ont été nettement moins. Donc on a été rappelé à l'ordre et à ce niveau là, c'est un enseignement majeur. C'est du très très haut niveau et quelquefois, ça se joue à une ou deux possessions qui font basculer la confiance. Au début quand mes remplaçants sont rentrés, ils ont joué très juste et on a maintenu l'écart de vingt points. Derrière, nous avons raté un ou deux tirs de peu, alors que les Serbes ont mis deux trois points. Ensuite, nous faisons deux mauvais choix de tirs, la Serbie continue à scorer. Ils reviennent à -8 et là, le match est nouveau, à rejouer. On a heureusement plutôt bien réagi sur la fin. Ça nous a donné l'occasion de jouer une fin de match serrée. On sait très bien que le match sera complètement différent dans quinze jours, que les Serbes ont probablement caché des choses et nous, de la même façon, nous n'avons pas tout montré non plus. Le match qu'il faut gagner, c'est celui qui a lieu dans deux semaines. Ça va être très compliqué parce que c'est une équipe très forte. On a vu ce soir que même lorsque l'on mettait de la pression, les Serbes se passaient bien la balle et qu'ils étaient capables de trouver des tirs ouverts. Ils ont raté ces tirs aujourd'hui mais ils sont capables de les mettre. Il faut vraiment se dire que cette équipe sera un adversaire redoutable à l'Euro."