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Les Françaises à l'étranger

Quand Lesdema rime avec Samara

29/12/2005
<P>L’internationale tricolore s’est donnée le temps de choisir sa destination. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle n'a pas fait dans la demie mesure. A Samara, elle a rejoint un sacré groupe de vedettes du continent. Un mois après son arrivée, elle s'y sent déjà comme un poisson dans l'eau et adhère à l'objectif du club : gagner, gagner et gagner. Plongée dans le nouvel univers de Nathalie.</P>&#13; <P><EM><FONT size=1><I>L'intérieure française sous ses nouvelles couleurs - VBM Samara</I></FONT></EM></P>

La France termine 5ème de l'Euro en Turquie en septembre 2005 et se qualifie pour l'objectif assigné, le Mondial 2006 au Brésil. Nathalie Lesdema s'est faite discrète pendant la compétition (2,3 pts à 35%, 2,5 rbds en 6 matches). Il faut dire qu'elle n'a pas eu beaucoup de temps de jeu (un peu plus de 9 minutes). Depuis, plus de nouvelles d'une des dernières rescapées du titre européen de 2001. « Je n’étais pas blessée à l’Euro. Je n’ai pas joué, c’est tout. C’est le choix de l’entraîneur. J’allais bien, sinon je n’aurais pas jouer l’Euro. J’ai effectué tous les entraînements mais je n’ai pas joué. Après je ne comptais pas rester à Aix [NDLR: 12,1 pts 6,7 rbds en 2004-05] pour des raisons personnelles. A l'intersaison, j’ai voulu prendre mon temps pour choisir une équipe qui me plaît. »

&quot;Samara, ça se refuse pas !&quot;

Fin novembre 2005, deux mois après la reprise des compétitions nationales, Nathalie fait de nouveau parler d'elle. Elle signe chez le champion d'Europe en titre Samara -rien que ça !- et vient rejoindre Edwige Lawson et Ann Wauters avec qui elle a conquis (avec Valenciennes) le titre continental à Liévin en 2002. Le territoire est donc connu. Mais pourquoi avoir mis le cap à l'Est ? « Je voulais faire une saison à l’étranger, c’est sûr. La Liga m'attirait mais les clubs tergiversaient trop. Et Samara m’a contacté. C’est la première fois qu’un club russe me contacte. Je ne comptais pas spécialement jouer en Russie, mais étant donné le club et son palmarès, je me voyais mal refuser une telle offre. Ça tombait bien car j’étais en pleine recherche et eux voulaient remplacer leur américaine DeMya Walker. »

Après l’Allemagne (Wuppertal 200-01) et l’Italie (La Spezia 2002-03), la Martiniquaise découvre une nouvelle culture de jeu depuis un mois. A bientôt 32 ans -elle les fêtera le 17 janvier- l'intérieure tricolore est toujours aussi ouverte à la nouveauté. « Le jeu est complètement différent. En Russie, toutes les équipes montrent les dents contre nous. Nous sommes l’équipe à battre et ce n’est pas toujours facile. Les 4-5 premières équipes sont fortes mais la différence est grande entre le haut et bas de tableau. En France, le championnat est plus équilibré, dense tandis que ça bataille beaucoup là-bas. Le jeu est globalement plus individuel. » La &quot;role player&quot; bleu blanc rouge a conscience de sa mission. Dès sa signature au bas du contrat, il était acquis que Nathalie seconderait les titulaires de la raquette. « Ma mission était déjà bien déterminée à mon arrivée. J’ai un rôle de complément. Je n’ai pas la mission de marquer des points. On me demande de la rigueur défensive et de bien suppléer Wauters et Stepanova. Je savais que je ne jouerais pas 40 minutes, je passe après elles. Je l’accepte et j’y trouve mon compte. J’apporte quelque de différent, que les autres n’ont pas. Dans cette équipe, chaque joueuse occupe son registre de jeu et nous sommes très complémentaires. » La découverte de Stepanova la tour de contrôle double mètrée qui fait tant de misère aux Bleues d'Alain Jardel est plutôt sympathique, au-delà de toute rengaine. « Je connaissais quelques joueuses en arrivant, mais pas elle. C’est une personne d’une grande simplicité, qui ne se pose pas de question. Elle m’a bien accueillie. C’est affolant ! Elle est très famille et s’en occupe bien, hors de la sphère basket. Sur le terrain, elle joue son jeu. Si toutes les joueuses pouvaient être aussi simples… »

Objectif : gagner, encore et toujours...

La Russie, ce nouvel eldorado des internationales françaises (Lawson, Sauret-Gillespie et Lesdema) est une destination significatrice de la reconnaissance toute récente de la qualité de formation française. « Il y a quelques temps les autres pays pouvaient mettre un point d’interrogation dessus car les Françaises ne quittaient pas leur pays. Aujourd’hui elles s’expatrient et réussissent ailleurs. Cela montre la valeur de nos joueuses. Au niveau de la Fédération et de la représentativité du pays hors des frontières le travail est bien fait. On se vend bien à l’étranger, les jeunes aussi. La rigueur et la défense enseignée chez les jeunes plaît et les autres pays n’ont pas forcément cette approche. » Samara le champion d'Europe et double vainqueur de la World league est, faut il le noter, le plus français des clubs russes. Avec son fort accent valenciennois (Wauters, Lawson, Lesdema y jouait en 2002), l’objectif est donc forcément élevé. « L’objectif est de gagner, gagner et encore gagner… La totale, SuperLeague, Coupe de Russie, Euroligue. Comme le grand chelem de Liévin ! Mais en janvier les équipes vont changer avec l’arrivée de nouvelles américaines. On ne sait pas ce que cela va donner entre maintenant et la fin de saison. L’an dernier Samara dominait nettement. Cette année nous allons être concurrencées. Les concurrents les plus sérieux sont actuellement Pécs et Brno. Nous pouvons basculer du mauvais côté si nous nous relâchons. Samara va gagner. »

La nouvelle formation de Nathalie est visiblement sa seule et propre menace. Seul un clash interne semble pouvoir troubler le bel ensemble russe et sa pléiade de stars européennes. La féroce concurrence sur le Continent s'emploiera probablement à s'engouffrer dans la moindre brèche. Encore faudrait-il en déceler une, même petite ! Car la machine à jouer du VBM Samara est actuellement trop forte.

Par Yann Kappes.

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