NM1

Le SCABB Lab est bien lancé

Par Antoine Lessard|Il y a 4 jours
Le SCABB LAB est bien lancé
© Laurent Peigue / SCABB
La jeune équipe du SCABB déjoue les pronostics en haut de classement de la Nationale Masculine 1. Le grand projet basket de la métropole stéphanoise est bien né.

Le SCABB Lab ne montera pas en Pro B. C’est déjà acté, quelle que soit l’issue de la saison en cours, quels que soient les résultats de l’équipe entraînée par Guillaume Quintard. L’objectif a changé. L’équipe de NM1 d’Andrézieux-Bouthéon n’a plus pour ambition de rejoindre l’antichambre. Sa vocation est d’être la réserve de l’équipe de Pro B, évoluant à 25 kilomètres, à l’Aréna Saint-Etienne Métropole. Depuis avril 2024, elles font partie d’une seule entité, le SCABB (comme Saint-Chamond-Andrézieux-Bouthéon-Basket), union des deux équipes professionnelles d’Andrézieux et de Saint-Chamond et du centre de formation. À la tête du projet, David Despinasse, 189e fortune de France, actionnaire majoritaire à 80 % de la nouvelle SAS. Son ambition ? Faire rayonner la métropole stéphanoise au top niveau français et devenir le leader de la formation en France. Le nouvel homme, impliqué auparavant à Andrézieux, a prévenu que l’équipe de Nationale 1 ne monterait jamais, quand bien même elle finirait première.

"Quand on a expliqué que l’équipe phare d’Andrézieux deviendrait l’équipe dite réserve, il y a eu beaucoup de questionnements", indique Cyrille Chapot, le directeur sportif du SCABB. "Ces doutes ont été vite levés. On fait plus d’entrées que l’année dernière. Le derby contre Feurs, début février, était à guichets fermés huit jours avant !" Le public d’Andrézieux-Bouthéon se reconnaît dans son équipe. Si une ossature de six joueurs a été conservée, l’équipe a été rajeunie. Quatre ex-espoirs de Betclic Élite ont rejoint ce groupe de 24 ans de moyenne d’âge. Le SCABB Lab évolue sans étranger. Ses leaders sont Théo Bouteille (27 ans) et Ludovic Dufeal (24 ans). La mayonnaise a pris au-delà de toutes les attentes. L’équipe visait le Top 7 pour rallier la poule haute. Elle a fini deuxième de la première phase (18v-8d). "Il y a une belle ambiance autour de cette équipe. Le pari est réussi. Les gens s’y retrouvent", se réjouit Cyrille Chapot. "C’est important car, comme le répète souvent David Despinasse, le projet ne vit qu’avec cette identité forte du SCABB LAB sur la Nationale 1."

Les passerelles entre les équipes sont au cœur du projet du SCABB. Le club a le loisir d’aligner tous ses espoirs en Nationale 1. Clément Dumoux (1,84 m, 2005), Malcom Ndiaye (2,00 m, 2006) et Sherif Sebabe (1,93 m, 2004) ont fait quelques apparitions chez les professionnels, en NM1 et en Pro B. Albert Shungu (2,03 m, 2003) est engagé dans un double projet avec l’équipe d’Andrézieux en NM3. Malgré une cascade de blessures, le club n’a pas pris de pigiste. "Nos pigistes, ce sont nos jeunes du centre de formation. En tant que directeur sportif, mon gros boulot est de faire comprendre dans cette année de transition que la N1 fait partie du centre de formation du SCABB", pointe Cyrille Chapot. "L’idée est d’intégrer chaque année un ou deux jeunes dans l’équipe de NM1. On vient de prendre un espoir de la Chorale de Roanne, Samuel Mariscal (1,93 m, 2005), en licence AS parce que c’est un produit local et qu’il a besoin de s’aguerrir. On va le garder un an et demi."

Le club ligérien nourrit de hautes ambitions en termes de formation et veut s’en donner les moyens. La réflexion est lancée d’avoir à l’horizon 2027 ou 2028 un lieu d’entraînement unique destiné à accueillir les U18, les espoirs et l’équipe de Nationale 1. "Une infrastructure qui nous permette de mettre tout le monde au même endroit. Cela demande de l’espace." Une opportunité foncière existe à Andrézieux-Bouthéon, proche du palais des sports actuel. Mieux, David Despinasse devrait communiquer prochainement autour d’un projet de développement économique "qui va résonner très fort", assure Cyrille Chapot. L’objectif ? Aller chercher d’autres partenaires et d’autres revenus que ceux attachés au sportif, à l’image de ce que proposent la JL Bourg, la JDA Dijon ou encore… l’Olympique Lyonnais en foot. L’OL Valley, qui jouxte le Groupama Stadium, génère des revenus complémentaires autour d’une offre de loisirs, de restaurants et d’hébergement. On l’a compris, le multimillionnaire David Despinasse n’est pas venu tel un mécène, qui injecterait son argent personnel chaque année. "C’est un aspirateur local. Il attire du monde. Il travaille en coulisses pour développer la structure et qu’elle soit digne des ambitions qu’on a. Saint-Étienne n’a pas de basket, et entre Saint-Chamond et Andrézieux, il y a 400 000 personnes dans le bassin de la Métropole. Il y a matière à avoir un club de très haut niveau sur le Stéphanois."

Le projet est bien né. Les fondations du SCABB sont solides. Plutôt que de tout miser sur le sportif, le club a choisi de développer sa structure commerciale. Le SCABB veut prendre le temps de grandir, sans griller les étapes. "C’est un projet de territoire", insiste Cyrille Chapot. "On travaille sur les U15 France car je veux que mon équipe U18 ait une identité locale. À terme, on souhaite que des joueurs de notre équipe de NM1 sortent de notre centre de formation, que les joueurs aient toujours une porte de sortie, parce qu’on ne devient pas un joueur de Pro B ou de Betclic Élite en claquant des doigts." Une équipe de NM1, tel un laboratoire des jeunes sur la post-formation. L’idée a de quoi séduire, bien au-delà des frontières de la Métropole stéphanoise.

 

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