C’est sans doute la séquence du match. Au début du quatrième quart-temps, alors que l’Allemagne a encore l’espoir de revenir dans ce quart de finale, Iliana Rupert enchaîne trois contre consécutifs et sur la possession offensive qui suit, Alexia Chery fait mouche à trois-points pour porter l’écart à +21. "C’était un moment important", estime-t-elle. "C’est un quart de finale olympique et chaque possession est importante. Mes coéquipières étaient derrière moi à chaque instant de la rencontre, c’était ma manière de les remercier."
Un instant loin d’être une simple anecdote statistique pour la pivot de la Virtus Bologne, utilisée avec parcimonie depuis le début du tournoi et qui a passé 19 minutes sur le parquet de Bercy (soit autant que lors des trois rencontres à Lille) pour une fiche de 9 points, 3 rebonds et 5 contres. Un rôle majeur au cœur d’une défense tricolore qui a écœuré Satou Sabally, 21,7 points de moyenne avant la rencontre et qui n’a inscrit son premier panier qu’à 5’41 de la fin. Le plan de jeu était clairement d’appliquer une pression défensive de tous les instants sur la star WNBA comme sur la meneuse Alexis Peterson mais comme le résume Rupert en souriant, "c’est le plan de jeu à chaque match."
Efficace grâce à sa pointe de vitesse en transition, infranchissable en défense, l’ancienne MVP de Ligue Féminine a largement apporté sa pierre à l’édifice. Un apport qui n’était pas spécialement prémédité, les rotations de Jean-Aimé Toupane évoluant en fonction des matchups sur le terrain : "Je ne me suis pas dit que ce soir serait différent. Chaque match je me tiens prête. Des fois c’est pas du tout, des fois c’est un petit peu. J’ai toujours la même mentalité, la même approche."
Une bonne façon de ne pas se mettre la pression pour une jeune femme de 23 ans seulement, qui compte déjà 71 sélections mais n’a pas connu en équipe nationale le même succès individuel qu’en club. La présence de figures incontournables à l’intérieur ou les blessures ont joué un rôle dans cette éclosion retardée. Et clin d’œil du destin, en demi-finale, les Bleues retrouvent la Belgique qui l’avait éliminée au même stade de la compétition à l’EuroBasket l’an dernier dans un match que Rupert n’avait pas disputé, touchée plus tôt dans le tournoi à l’épaule droite. "Le passé c’est le passé. Peut-être que ça nous motivera intérieurement", a-t-elle balayé à l’évocation d’un fort sentiment de revanche. "Une demi-finale olympique à la maison se suffit à elle-même."