24,5 points et 30,0 d’évaluation de moyenne. Meilleure marqueuse du tournoi olympique, meilleure contreuse, Emma Meesemman faisait office d’ennemie publique numéro un pour l’Équipe de France. Une équipe qu’elle avait éliminée en demi-finale du dernier EuroBasket au terme d’une démonstration de force individuelle : 24 points, 6 rebonds, 5 passes décisives, 4 interceptions et 3 contres ! L’une des meilleures joueuses du monde porte les championnes d’Europe sur ses épaules et de la capacité des Tricolores à la stopper dépendait en partie leur avenir olympique.
Trois minutes suffisaient pour comprendre que le problème serait compliqué à résoudre. Six points de rang pour lancer le match et Jean-Aimé Toupane devait immédiatement revoir ses plans, lançant rapidement Iliana Rupert sur le terrain. Le sélectionneur manquait de s’étouffer en constatant les moments d’absence de ses joueuses, notamment dans le repli défensif. Des oublis punis par les Belgian Cats, ravies d’assister au vain bombardement des Bleues à l’extérieur (0/8 à trois-points pour débuter) et qui prenaient dangereusement leurs aises (10-17).
En grande difficulté sur jeu placé, la France trouvait, comme souvent, son salut dans son agressivité sur les lignes de passes. Les interceptions lançaient le jeu rapide, les balles arrachées dans les mains démoralisaient des Belges soudain muettes. L’activité de Valériane Ayayi initiait un 12-0 à cheval sur les deux quart-temps. Meeseman et ses coéquipières restaient plus de sept minutes sans inscrire le moindre panier mais demeuraient en vie sur la ligne des lancers-francs. Et lorsque le poids des fautes poussait les Bleues à relâcher leur étreinte, elles en profitaient pour repartir à l’assaut du cercle. Dans un match de séries leur 2-18 les faisait passer de -11 à +5 à la pause.
A l’image de Marine Johannès (1/8), la France traversait un terrible désert d’adresse (26%), forcément mortel face à une équipe fermant la raquette à double tour. La disette se poursuivra jusqu’à compter 15 points de retard avant que Gabby Williams ne parvienne à trouver quelques centimètres de liberté, emmenant dans son sillage Marine Fauthoux et Janelle Salaün. Le staff technique n’avait sans doute pas eu besoin, aux vestiaires, de glisser à l’oreille de l’ailière de l’ASVEL que sans sa production multicartes, son équipe bafouille offensivement. Elle en demeure la principale créatrice et c’est son agressivité qui a redonné vie à une attaque moribonde.
Dans un duel illisible les Bleues renversaient la vapeur, poussées par un Bercy soudain bouillant et qui explosait sur un tir au buzzer d’Ayayi à l’approche du money time (58-53). Dominatrices au rebond offensif elles continuaient d’appliquer une pression qui rendaient difficile toutes les transmissions de balle. Mais Meeseman trouvait les passes pour faire grimper un peu plus la tension à mesure que les secondes s'égrenaient. Une tension à son comble lorsque Meeseman égalisait d'un tir primé à 8 secondes de la fin pour envoyer le match en prolongation.
Cinq minutes supplémentaires parfaitement lancées par Williams plus clutch que jamais, qui prenait ses responsabilités pour signer 8 points dans la période.
Comme les masculins, les féminines ont réussi leur pari. Elles disputeront dimanche après-midi la finale des Jeux Olympiques. Folles de bonheur, elles communiaient un long moment avec le public, allant chercher quelques grammes de tendresse auprès de leurs proches avant de se tourner vers leur ultime défi face aux invincibles américaines.